Le passage d’Augustin Kouadio Komoé au ministère de la Culture et de la Francophonie, loin d’être un triomphe, a fleuri. Cet ancien professionnel de la santé devenu, par la suite inspecteur d’Etat à la présidence de la République, avait suscité toutes les curiosités à son arrivée en 2007 à la tête du département. Trois ans après, le constat est édifiant. Après avoir mené à terme la reforme du Bureau ivoirien du droit d’auteur (Burida) et ramené la paix au sein de cette maison, il a ouvert des réflexions. A savoir, sur le zouglou (danse urbaine née dans les cités universitaires) et le nouchi (langage populaire abidjanais). Aussi, a-t-il permis l’édition d’un document sur la politique culturelle nationale qui a fait l’objet d’un avant-projet de loi. Une action qui a été jugée « d’historique » par le professeur Bernard Zadi Zaourou (ancien ministre de la Culture et président scientifique du séminaire qui a tracé les sillons de ce schéma-directeur à Bassam). En partant, Augustin Komoé laisse derrière lui un grand chantier. Qui se résume à la signature de décrets pour la protection des œuvres de l’esprit (rémunération sur la copie privée) et la réforme de l’Insaac (Institut national des arts et de l’action culturelle). La mise en place du premier plan national de développement culturel en conformité avec le document de réduction de la pauvreté. La réalisation du projet ‘’brassage’’, ensemble de sous-projets embrassant le secteur de la culture dont certains modules n’ont pas été exécutés. Création d’un établissement public pour le cinéma dénommé, Office ivoirien du cinéma. Mise en place d’un fonds de soutien à la culture et des activités de création. Inscription de Grand-Bassam au patrimoine mondial de l’Unesco. L’inventaire du patrimoine culturel ivoirien. L’organisation du Festival national de la culture prévue en août prochain. La réalisation du salon international des industries culturelles d’Abidjan (Sica 2010). L’organisation du premier salon du livre cette année et la réhabilitation du Marché de l’art et du spectacle d’Abidjan (Masa) qui a connu un arrêt avec l’avènement de la crise en 2002. On peut donc dire, sans se tromper, que le nouvel arrivant à ce département a du travail devant lui.
Sanou Amadou (stagiaire)
Sanou Amadou (stagiaire)