Guerre Soro Guillaume-Alassane Ouattara : Ahmed Bakayoko lâche son maître

Dans la guerre larvée que Soro et Ouattara se livrent, Ahmed Bakayoko, a opté pour le Premier ministre.

“Il a prouvé par sa maturité et sa capacité de travail que les jeunes de Côte d'Ivoire peuvent apporter beaucoup à ce pays. Avec ce Premier ministre, une relève est en devenir". Au Rdr, ceux qui ont les yeux grandement ouverts mais qui ne voient rien, se diront certainement quoi de plus normal, si Hamed Bakayoko devient conseiller spécial du Premier ministre Guillaume Soro. Alors que le discours de l'ex-ministre des Ntic, dévoile des sous- entendus. Dans la bataille que se livrent Guillaume Soro et Ouattara pour le contrôle du Nord, Hamed Bakayoko a décidé de parier sur un jeune comme lui. Comparé au président du Rdr, il est clair que le leader des Forces nouvelles incarne la relève. Ouattara étant quasiment au crépuscule de sa chaotique carrière politique. Nommé depuis la semaine derrière conseiller technique à la Primature, Hamback ne cesse pas ses activités politiques auprès de son mentor, qui est même son père spirituel. Responsable de sa campagne au niveau de la jeunesse, Hamback continuera de déployer auprès de lui, son zèle de loubard. Mais il est clair qu'en sous- main, il travaillera pour la relève que constitue Guillaume Soro. Sur qui il mise depuis longtemps en sourdine, dans la bataille du Nord. On l'a vu prendre presque ses quartiers à Bouaké, le fief des Forces nouvelles, lorsque Soro a été nommé Premier ministre. Mais mieux, pour l'élection du président des jeunes du Rdr, il a déployé toutes ses forces pour que le fauteuil revienne à Karamoko Yayoro qui est de la même région que lui. Mais qui ancien activiste de la Fesci, est un homme de main de Guillaume Soro. Ce qui laisse dire que Ouattara préside le Rdr, mais Soro contrôle la tête la jeunesse.

A Bouaké, la bataille est ouverte entre les deux

Le leader des Forces nouvelles n'est pas dupe. Il connaît la capacité de nuisances du "Brave tchè". C'est pourquoi, dans cette guerre, il est obligé d'user de tacts. Il sait très bien que le moindre faux pas lui sera fatal. Ouattara ne badine pas avec ces genres de choses. C'est pourquoi dans la formation du nouveau gouvernement, il a déployé toute son énergie pour que le Rhdp, principalement le Rdr ne soit pas exclu. Ne s'est-il pas confié au chef de l'Etat que si "le Rdr n'est pas dans le gouvernement, Ouattara va me tuer”. Aujourd'hui, le Rdr fait partie de l'équipe gouvernementale avec bien entendu de nouveaux noms. Parce que certains ministères notamment ceux de l'agriculture, des Ntic et de la construction sont des pourvoyeurs de fondspour le président du Rdr à bout financièrement. Hamed Bakayoko qui est allé trop loin avec son père spirituel est à son tour obligé de faire avec la manière. Sa situation est semblable à celle d'un adepte d'une société sécrète qui veut rompre le pacte qu'il a signé. S'il brusque les choses, cela risque de lui coûter la vie et entre-temps à Bouaké, Soro et Ouattara se livrent désormais une bataille au grand jour. Candidat à l'élection présidentielle, Ado est obligé d'être encore plus regardant du côté de Bouaké où la rébellion commence à lui échapper au profit de Soro. Là-bas, il y a désormais 2 camps. L'un qui ne jure que par lui, et l'autre, fatigué de la guerre, qui soutient le Premier ministre. Cette rivalité s'est étalée au grand jour lors des manifestations organisées par le Rhdp à Bouaké, pour protester contre la dissolution du gouvernement et de la Cei. Les pros Ouattara qu'on dit là- bas, en majorité des immigrés ont saccagé les locaux de la Préfecture de Bouaké. En réaction, des pros Soro pour leur part ivoiriens, se sont pris à la mairie dirigée par le Rdr, et à la société de transport Stub dont le conseil d'administration est présidé par Fanny Ibrahima, maire de la commune, cadre du Rdr et proche parmi les proches de Ouattara. Officiellement, Hamback a fait son choix. Mais loin des querelles Soro- Ouattara, sa nomination gène les ivoiriens, compte tenu de son activisme avéré. Il est conseiller technique d'un Premier ministre chargé de conduire le processus électoral. Il est donc clair qu'avant chaque décision, le Premier ministre va le consulter. Que va-t- il lui dire pour réussir le processus ? Saura-t-il se mettre au-dessus de ses passions et de sa haine ? En tout cas, sur ce terrain-là, les ivoiriens l'attendent beaucoup.

Guéhi Brence
gb08301660@yahoo.fr