x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le lundi 15 mars 2010 | Courrier d’Afrique

Madagascar : Sortir la Grande île de l’impasse

Le président Andry Rajoelina initie une rencontre avec les partis politiques et la société civile pour élaborer les propositions sur la préparation des élections prévues en mai prochain devant mettre en place une assemblée constituante.

Grégory Baer

L’application des accords de Maputo et de l’acte additionnel d’Addis Abeba s’est révélée difficile, d’un côté, le premier ministre Eugène Mangalaza issu de la mouvance de l’ancien président Didier Ratsiraka n’a pas été en mesure de partager de manière équitable entre les quatre protagonistes, les portefeuilles ministériels. De l’autre, la cohabitation entre le président de la haute autorité de transition et ses deux vices présidents souffre de réels malentendus. En effet, Emmanuel Rakotovahiny de la mouvance Zafy et Fetison Rakoto Andrianirina du camp Ravalomanana, tous deux vices présidents ne s’accordent sur rien, amenant de facto au blocage des institutions. Ainsi à peine nés pour sortir la Grande île de l’impasse, les accords sont vite enterrés car ne répondant plus à la géopolitique. Ainsi le 09 décembre dernier, prenant ses responsabilités face à la nation, le président de haute autorité de transition dissout le gouvernement, rejette les accords et renvoie dos à dos ses co-.présidents. Pour Andry Rajoelina, il faut reconnaître que le gouvernement d’union nationale est un échec, car cela a été difficile, voire même impossible, suite à l’attitude des autres chefs de file des mouvances et à des provocations liées aux agitations des co-présidents. Lors de la dernière de réunion de Copenhague, les Nations unies ont invité le président Rajoelina à participer aux travaux, mais les deux co-présidents du Conseil présidentiel ont écrit une lettre pour s’opposer à cette représentativité. Pourtant à Addis-Abeba, le 6 novembre 2009, ces mêmes chefs de file ont reconnu Andry Rajoelina comme président de la république de Madagascar.

Mais le plus dur, c’est entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Ce dernier, qui n’a sans doute pas fini de digérer sa déchéance en mars 2009, a clairement fait observer que le processus de paix irait mieux si son successeur ne dirigeait pas la transition. Même s’il finit par concéder cela, il estime qu’Andry Rajoelina ne doit pas se présenter à la prochaine présidentielle. La clause ne figure pas dans les accords de Maputo mais pour la mouvance Ravalomanana qui a toujours clamé «qu’elle ne légitimerait jamais un putschiste», la question relève de l’amour propre : «Nous maintenons notre position : nous ne donnons pas notre consensus à Andry Rajoelina», a martelé Fetison Andrianirina, le représentant de la mouvance Ravalomanana.

Des élections libres et transparentes
Aujourd’hui le peuple malgache souhaite aller aux élections, la communauté internationale a le devoir d’aider les malgaches à organiser des élections libres et transparentes, Les sociétés civiles et les partis politiques se sont réunis au centre de conférence internationale et ont fixé la date des élections entre le 18 et le 24 mai prochain.
L’objectif principal du président Rajoelina ; c’est l’organisation des élections au plus vite. «L'objectif est de vite organiser les élections pour que nous ayons un nouveau président (...) d'ici au 26 juin, date de la fête de l'indépendance», a dit Rajoelina justifiant cette urgence par le fait que «la population veut la paix, de la nourriture et des emplois».

Le plus jeune dirigeant d'Afrique (36 ans) n’aura pas seulement à affronter la mouvance Ravalomanana. Il doit aussi faire accepter l’idée d’une nouvelle constitution qui saute, entre autres, le verrou de l’âge minimum pour être président de la République. L’actuelle constitution n’autorise que les prétendants quadragénaires, un statut que Rajoelina n’aura que dans cinq ans. Comment se comporteront les quatre mouvances rivales sur ce sujet ? Encore trop tôt pour le dire, mais plusieurs éléments sont sérieusement à prendre en considération : l’hostilité ouverte de la mouvance Ravalomanana ; l’âge de Rajoelina et la constitution malgache puis la Charte africaine pour la démocratie, les élections et la gouvernance, qui dispose, dans son article 25, alinéa 4 : «Les auteurs de changement anti-constitutionnel de gouvernement ne peuvent ni participer aux élections organisées pour la restauration de l’ordre démocratique, ni occuper des postes de responsabilité dans leurs Etats».

Au-delà même de ce que les chancelleries occidentales pensent de la candidature de Rajoelina, leur soutien est nécessaire à l'organisation de toutes les élections de la transition et au déblocage des financements suspendus, notamment par l'Union européenne et la Banque mondiale.
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ