Humiliant. Le terme n'est pas exagéré pour qualifier le traitement réservé désormais aux Africains qui embarquent à partir ou à l’arrivée aux Etats-Unis. Suspicion oblige ! Lors d'un récent séjour à Washington, nous avions fait les frais de ces contrôles ciblés aussi tatillons que vexants. Récit.
Partis de Paris, un samedi du mois de février, nous atterrissons à l'aéroport de Washington Dulles International, après huit heures de vol. Le trajet s'est déroulé sans encombre. Les mesures de sécurité à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle n'ont rien d'exceptionnelles. Elles sont pareilles pour tous les voyageurs en partance pour le pays de l'Oncle Sam : palpation corporelle, contrôle tatillon des sacs et valise à main, des ordinateurs. Ôter les chaussures, les montres et les chaînes, les ceintures et tout autre objet métallique (pièces de monnaie…) s'impose avant de passer le portique de sécurité. Pour accéder à la porte d'embarquement et emprunter la passerelle qui mène à l'avion, les voyageurs sont soumis également à un deuxième contrôle pour vérification des visas et des passeports. Là encore, palpation de corps et fouilles minutieuses des bagages à main sont systématiques, mais sans agressivité aucune. Les agents de la société Sécuritas qui assurent cette prestation, ce samedi-là, se montrent courtois. Une fois le dernier barrage franchi, l'accès à bord de l'appareil est désormais possible.
Pourtant, en partant pour l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, je m'attendais à pire. En raison des menaces terroristes, les Américains ont considérablement durci, ces derniers mois, les contrôles des voyageurs à destination de leur pays. Depuis l'attentat avorté in-extremis du jeune homme de 23 ans d'origine nigériane, Umar Farouk, sur un vol en partance pour les Etats-Unis le 25 décembre dernier, je m'attendais à plus de tracasseries dans les aéroports.
Sécurité draconienne
Mon vol AF0026 est prévu pour 16h40. Je m'y prends, par prudence, pour arriver à l'aéroport, au moins deux heures à l'avance. Cela me permettra d'effectuer les formalités d'usage que je présume longues, bien que j'aie déjà imprimé chez moi ma carte d'embarquement. Surprise : à Roissy Charles de Gaulle, les dispositions sécuritaires n'ont rien de draconiennes et restent les mêmes pour tous. En débarquant à Washington, quelques heures après, j'effectue presque normalement mes formalités d'entrée sur le territoire américain. Je renseigne l'agent, à sa demande, sur les raisons de ma visite dans la capitale fédérale, la durée de mon séjour et mon lieu de résidence. Le policier me réclame juste ma carte de presse, vu que mon visa porte la mention « Visa R type I » attribué aux journalistes des médias étrangers.
Six jours après, me revoilà à l'aéroport de Washington Dulles International pour embarquer à destination de Paris via Montréal. Je dois emprunter le vol 7950 de la compagnie américaine United. Contrairement à Roissy Charles de Gaulle, l'accueil n'a rien de comparable à celui réservé aux happy few, tant les dispositions sécuritaires à Dulles sont comparables à celles à l'entrée d'une citadelle.
C'est ici que le voyageur en possession d'un passeport africain passe un quart d'heure infernal. Après avoir accompli les formalités aux comptoirs de la compagnie United et enregistré mes bagages, je me dirige, à l'instar des autres voyageurs, vers les postes de police. La file est longue et la patience est de rigueur. Deux agents de la TSA (Transportation Security Administration), l'agence nationale chargée de la sécurité dans les transports, accueillent devant un pupitre les voyageurs. Vêtus d'une chemise bleu-azur, pantalon noir, les deux colosses vérifient les passeports à l'aide d'un scanner. Les détenteurs de passeports américains et européens qui sont devant moi, passent avec aisance. Les agents procèdent simplement à une vérification de leur carte d'embarquement et les autorisent avec bienveillance à franchir le portique de sécurité. Ce qui n'est pas le cas pour les détenteurs de passeports africains. Humiliation et vexation sont au rendez-vous depuis la phase de vérification de la carte d'embarquement jusqu'au passage du portique de sécurité. Nous en faisons l'amère expérience. L'un des agents nous réclame les documents de voyage en nous lançant un regard toisé. Il manipule mon passeport, comme s'il tenait entre ses mains un dangereux objet. « Où est la date d'expiration ? », grommèle-t-il dans un anglais presque incompréhensible. Son débit de parole est si rapide que j'ai du mal à saisir le reste des questions. Je la lui montre. Il continue de scruter mes documents de voyage, comme s'il cherchait une aiguille dans une botte de foin. Je garde mon sang-froid, persuadé que je n'ai rien à me reprocher et ne transportant rien de prohiber. Il vérifie ma carte d'embarquement et y appose des traits. Dans la foulée, il appelle sur son portatif un de ses collègues et me demande de me ranger de côté. Mon esprit fourmille de questions. Je me dis que ma tenue vestimentaire (pantalon jean noir, veste noir sur un pull bleu et une chemise blanche à rayures rouges) l'avait intrigué. Si je m'étais mis en costume quatre pièces, certainement qu'il m'aurait mieux considéré. Je me trompais, vu qu'avant moi, une autre personne de couleur noire avait été aussi mise à l'écart de la file. C'est certainement la règle ici : désormais, un Africain à peau noire est visiblement rangé au nombre des personnes suspectées d'intention terroriste.
Interpellation synonyme d'ennuis
Moins de cinq minutes plus tard, un autre agent se présente devant moi, récupère ma carte d'embarquement et me demande de le suivre. Je n'ai plus de doute : j'aurai moi aussi mon traitement spécial. A cet instant précis, je me pose des questions. Faut-il faire valoir ma qualité de journaliste en possession d'une carte de presse en cours de validité ? La mine des agents m'en dissuade. La difficulté à communiquer est une raison supplémentaire d'adopter un profil bas. Je me suis tout de suite souvenu des mésaventures d'un chef d'entreprise d'origine africaine qui m'avait narré son infortune lors d'un voyage outre-Atlantique. Son séjour au pays de l'Oncle Sam a été abrégé par la faute d'un de ces colosses agents lors d'un débarquement à Washington. Une mésentente et un vif échange entre l'agent et lui ont eu pour conséquence l'annulation de son visa et son ''rapatriement'' immédiat vers son point de départ. Il me fallait donc rester
coi pour ne pas vivre pareille mésaventure. En outre, les médias ont relayé ces dernières semaines, des cas de passagers interpellés pour « comportements douteux », parfois pour un mot ou un geste déplacé…Toute velléité de protestation pouvait me valoir une interpellation, synonyme d'ennuis. Devant le portique de sécurité, l'agent qui m'accompagne me donne des consignes fermes. Je devine qu'il m'intime l'ordre d'ôter mes chaussures, ma veste, ma montre, ma ceinture, les pièces de monnaie américaine et de les ranger dans un panier à passer au scanner. Les autres voyageurs ont fait de même, donc pas de quoi fouetter un chat. Une fois le portique franchi, le calvaire prend forme. Je suis invité à m'asseoir dans un box vitré à proximité du portique. Il faut patienter là, car un autre agent viendra procéder à une palpation spéciale de mon corps et à une inspection de mes vêtements. L'attente est pénible, semblable à une
posture pour l'antichambre de l'enfer. Je maudis cet Umar Farouk qui fait de moi et des autres ressortissants noirs africains de potentiels terroristes voire des mécréants.
L'agent du TSA aussi bourru que les autres se présente quelques minutes après et m'ordonne de me tenir debout bras et jambes écartés. J'imagine qu'il est lui spécialisé dans la détection de produits explosifs ou de toute trace de ces substances sur un passager ou dans ses affaires. Il me palpe vigoureusement le long du corps. Mes deux téléphones portables aussi sont nettoyés à l'aide d'un papier qui est aussitôt passé dans un appareil de détection. Pendant ce temps, les autres passagers Blancs passent sans anicroches. Je devine leurs regards et leurs pensées. « Voilà encore un autre de ces terroristes façon Umar Farouk, empêcheurs de voyager en toute quiétude ». Le contenu de mon trolley est minutieusement fouillé. Un quart d'heure après, l'agent m'annonce que tout va bien et que je pouvais à présent me rendre vers la porte d'embarquement 1GA pour prendre mon vol. Il me remet ma carte d'embarquement griffonnée de tampon encreur
rouge et sur laquelle je pouvais lire plusieurs inscriptions IAD (le code de l'aéroport) et TSA (l'agence chargée de la sécurité). Les soupçons qui pesaient sur moi sont ainsi levés. L'agent me laisse mes affaires dans un état comparable au passage d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je me mets à les ranger soigneusement. Une idée me traverse l'esprit : exiger quelques explications à ces bourreaux d'un autre genre.
Pourquoi le noir
Pourquoi subir un contrôle plus tatillon en raison de la couleur de la peau et du passeport du voyageur ? Qu'est-ce qui permet de croire que les autres voyageurs occidentaux ne sont pas aussi de potentiels dangers ? Richard Reid, « le terroriste à la chaussure » arrêté le 22 décembre 2001, prêt à faire exploser sa chaussure, n'était pas Noir, mais Britannique et de couleur blanche. C'est un exemple concret. Pourquoi cette politique du deux poids deux mesures ? Je n'ai pas le temps de monologuer davantage. Ces agents-là ne me semblent pas prédisposés à répondre à quelque question que ce soit. Il faut vite déguerpir de là pour embarquer. Au risque de rater mon vol. Qui sait aussi si une autre forteresse ne se dresse pas encore plus loin. Fort heureusement, il n'y a pas eu d'autres fouilles ni tracasseries. Je quitte le sol américain soulagé, mais un peu décontenancé par ce que je venais de voir et de vivre.
Pourtant, mes deux précédents passages aux aéroports de Newark ou de New-York entre 2006 et 2007 ne m'avaient pas laissé de souvenirs aussi désastreux.
Les éventuels voyageurs d'origine africaine sont avertis : seule une patience de moine est de mise en allant ou en quittant le pays de Barack Obama.
Karim Wally, envoyé spécial à Washington DC (Etats-Unis)
Partis de Paris, un samedi du mois de février, nous atterrissons à l'aéroport de Washington Dulles International, après huit heures de vol. Le trajet s'est déroulé sans encombre. Les mesures de sécurité à l'aéroport de Roissy Charles de Gaulle n'ont rien d'exceptionnelles. Elles sont pareilles pour tous les voyageurs en partance pour le pays de l'Oncle Sam : palpation corporelle, contrôle tatillon des sacs et valise à main, des ordinateurs. Ôter les chaussures, les montres et les chaînes, les ceintures et tout autre objet métallique (pièces de monnaie…) s'impose avant de passer le portique de sécurité. Pour accéder à la porte d'embarquement et emprunter la passerelle qui mène à l'avion, les voyageurs sont soumis également à un deuxième contrôle pour vérification des visas et des passeports. Là encore, palpation de corps et fouilles minutieuses des bagages à main sont systématiques, mais sans agressivité aucune. Les agents de la société Sécuritas qui assurent cette prestation, ce samedi-là, se montrent courtois. Une fois le dernier barrage franchi, l'accès à bord de l'appareil est désormais possible.
Pourtant, en partant pour l'aéroport Roissy Charles de Gaulle, je m'attendais à pire. En raison des menaces terroristes, les Américains ont considérablement durci, ces derniers mois, les contrôles des voyageurs à destination de leur pays. Depuis l'attentat avorté in-extremis du jeune homme de 23 ans d'origine nigériane, Umar Farouk, sur un vol en partance pour les Etats-Unis le 25 décembre dernier, je m'attendais à plus de tracasseries dans les aéroports.
Sécurité draconienne
Mon vol AF0026 est prévu pour 16h40. Je m'y prends, par prudence, pour arriver à l'aéroport, au moins deux heures à l'avance. Cela me permettra d'effectuer les formalités d'usage que je présume longues, bien que j'aie déjà imprimé chez moi ma carte d'embarquement. Surprise : à Roissy Charles de Gaulle, les dispositions sécuritaires n'ont rien de draconiennes et restent les mêmes pour tous. En débarquant à Washington, quelques heures après, j'effectue presque normalement mes formalités d'entrée sur le territoire américain. Je renseigne l'agent, à sa demande, sur les raisons de ma visite dans la capitale fédérale, la durée de mon séjour et mon lieu de résidence. Le policier me réclame juste ma carte de presse, vu que mon visa porte la mention « Visa R type I » attribué aux journalistes des médias étrangers.
Six jours après, me revoilà à l'aéroport de Washington Dulles International pour embarquer à destination de Paris via Montréal. Je dois emprunter le vol 7950 de la compagnie américaine United. Contrairement à Roissy Charles de Gaulle, l'accueil n'a rien de comparable à celui réservé aux happy few, tant les dispositions sécuritaires à Dulles sont comparables à celles à l'entrée d'une citadelle.
C'est ici que le voyageur en possession d'un passeport africain passe un quart d'heure infernal. Après avoir accompli les formalités aux comptoirs de la compagnie United et enregistré mes bagages, je me dirige, à l'instar des autres voyageurs, vers les postes de police. La file est longue et la patience est de rigueur. Deux agents de la TSA (Transportation Security Administration), l'agence nationale chargée de la sécurité dans les transports, accueillent devant un pupitre les voyageurs. Vêtus d'une chemise bleu-azur, pantalon noir, les deux colosses vérifient les passeports à l'aide d'un scanner. Les détenteurs de passeports américains et européens qui sont devant moi, passent avec aisance. Les agents procèdent simplement à une vérification de leur carte d'embarquement et les autorisent avec bienveillance à franchir le portique de sécurité. Ce qui n'est pas le cas pour les détenteurs de passeports africains. Humiliation et vexation sont au rendez-vous depuis la phase de vérification de la carte d'embarquement jusqu'au passage du portique de sécurité. Nous en faisons l'amère expérience. L'un des agents nous réclame les documents de voyage en nous lançant un regard toisé. Il manipule mon passeport, comme s'il tenait entre ses mains un dangereux objet. « Où est la date d'expiration ? », grommèle-t-il dans un anglais presque incompréhensible. Son débit de parole est si rapide que j'ai du mal à saisir le reste des questions. Je la lui montre. Il continue de scruter mes documents de voyage, comme s'il cherchait une aiguille dans une botte de foin. Je garde mon sang-froid, persuadé que je n'ai rien à me reprocher et ne transportant rien de prohiber. Il vérifie ma carte d'embarquement et y appose des traits. Dans la foulée, il appelle sur son portatif un de ses collègues et me demande de me ranger de côté. Mon esprit fourmille de questions. Je me dis que ma tenue vestimentaire (pantalon jean noir, veste noir sur un pull bleu et une chemise blanche à rayures rouges) l'avait intrigué. Si je m'étais mis en costume quatre pièces, certainement qu'il m'aurait mieux considéré. Je me trompais, vu qu'avant moi, une autre personne de couleur noire avait été aussi mise à l'écart de la file. C'est certainement la règle ici : désormais, un Africain à peau noire est visiblement rangé au nombre des personnes suspectées d'intention terroriste.
Interpellation synonyme d'ennuis
Moins de cinq minutes plus tard, un autre agent se présente devant moi, récupère ma carte d'embarquement et me demande de le suivre. Je n'ai plus de doute : j'aurai moi aussi mon traitement spécial. A cet instant précis, je me pose des questions. Faut-il faire valoir ma qualité de journaliste en possession d'une carte de presse en cours de validité ? La mine des agents m'en dissuade. La difficulté à communiquer est une raison supplémentaire d'adopter un profil bas. Je me suis tout de suite souvenu des mésaventures d'un chef d'entreprise d'origine africaine qui m'avait narré son infortune lors d'un voyage outre-Atlantique. Son séjour au pays de l'Oncle Sam a été abrégé par la faute d'un de ces colosses agents lors d'un débarquement à Washington. Une mésentente et un vif échange entre l'agent et lui ont eu pour conséquence l'annulation de son visa et son ''rapatriement'' immédiat vers son point de départ. Il me fallait donc rester
coi pour ne pas vivre pareille mésaventure. En outre, les médias ont relayé ces dernières semaines, des cas de passagers interpellés pour « comportements douteux », parfois pour un mot ou un geste déplacé…Toute velléité de protestation pouvait me valoir une interpellation, synonyme d'ennuis. Devant le portique de sécurité, l'agent qui m'accompagne me donne des consignes fermes. Je devine qu'il m'intime l'ordre d'ôter mes chaussures, ma veste, ma montre, ma ceinture, les pièces de monnaie américaine et de les ranger dans un panier à passer au scanner. Les autres voyageurs ont fait de même, donc pas de quoi fouetter un chat. Une fois le portique franchi, le calvaire prend forme. Je suis invité à m'asseoir dans un box vitré à proximité du portique. Il faut patienter là, car un autre agent viendra procéder à une palpation spéciale de mon corps et à une inspection de mes vêtements. L'attente est pénible, semblable à une
posture pour l'antichambre de l'enfer. Je maudis cet Umar Farouk qui fait de moi et des autres ressortissants noirs africains de potentiels terroristes voire des mécréants.
L'agent du TSA aussi bourru que les autres se présente quelques minutes après et m'ordonne de me tenir debout bras et jambes écartés. J'imagine qu'il est lui spécialisé dans la détection de produits explosifs ou de toute trace de ces substances sur un passager ou dans ses affaires. Il me palpe vigoureusement le long du corps. Mes deux téléphones portables aussi sont nettoyés à l'aide d'un papier qui est aussitôt passé dans un appareil de détection. Pendant ce temps, les autres passagers Blancs passent sans anicroches. Je devine leurs regards et leurs pensées. « Voilà encore un autre de ces terroristes façon Umar Farouk, empêcheurs de voyager en toute quiétude ». Le contenu de mon trolley est minutieusement fouillé. Un quart d'heure après, l'agent m'annonce que tout va bien et que je pouvais à présent me rendre vers la porte d'embarquement 1GA pour prendre mon vol. Il me remet ma carte d'embarquement griffonnée de tampon encreur
rouge et sur laquelle je pouvais lire plusieurs inscriptions IAD (le code de l'aéroport) et TSA (l'agence chargée de la sécurité). Les soupçons qui pesaient sur moi sont ainsi levés. L'agent me laisse mes affaires dans un état comparable au passage d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je me mets à les ranger soigneusement. Une idée me traverse l'esprit : exiger quelques explications à ces bourreaux d'un autre genre.
Pourquoi le noir
Pourquoi subir un contrôle plus tatillon en raison de la couleur de la peau et du passeport du voyageur ? Qu'est-ce qui permet de croire que les autres voyageurs occidentaux ne sont pas aussi de potentiels dangers ? Richard Reid, « le terroriste à la chaussure » arrêté le 22 décembre 2001, prêt à faire exploser sa chaussure, n'était pas Noir, mais Britannique et de couleur blanche. C'est un exemple concret. Pourquoi cette politique du deux poids deux mesures ? Je n'ai pas le temps de monologuer davantage. Ces agents-là ne me semblent pas prédisposés à répondre à quelque question que ce soit. Il faut vite déguerpir de là pour embarquer. Au risque de rater mon vol. Qui sait aussi si une autre forteresse ne se dresse pas encore plus loin. Fort heureusement, il n'y a pas eu d'autres fouilles ni tracasseries. Je quitte le sol américain soulagé, mais un peu décontenancé par ce que je venais de voir et de vivre.
Pourtant, mes deux précédents passages aux aéroports de Newark ou de New-York entre 2006 et 2007 ne m'avaient pas laissé de souvenirs aussi désastreux.
Les éventuels voyageurs d'origine africaine sont avertis : seule une patience de moine est de mise en allant ou en quittant le pays de Barack Obama.
Karim Wally, envoyé spécial à Washington DC (Etats-Unis)