Malgré l'élection de Youssouf Bakayoko à la présidence de la Commission électorale indépendante (Cei), le processus électoral continue d'être dans l'impasse. Toute chose qui amène déjà bon nombre d'Ivoiriens à s'interroger sur la capacité de la nouvelle équipe dirigeante à les conduire rapidement aux élections.
Un espoir qui n'aura duré qu'un laps de temps ? En effet, l'élection, à l'unanimité de Youssouf Bakayoko à la présidence de la Commission électorale indépendante (Cei) le jeudi 25 février dernier, avait donné une véritable lueur d'espoir aux Ivoiriens qui croyaient tenir le bon bout pour sortir enfin du tunnel. Mais après plus de deux semaines de période de grâce, la dure réalité de la complexité du processus électoral ivoirien semble avoir rattrapé plus d'optimiste. Plus aucun signe fort ne vient rassurer sur la capacité de Youssouf Bakayoko à conduire le pays rapidement aux élections. C'est du reste, de la famille politique élargie de M. Bakayoko que viennent les interrogations et les agacements sur fond d'impatience. Le premier à montrer cette impatience a été le Pr Alhassane Salif N'Diaye, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci). Interrogé par la radio de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci Fm), l'homme-orchestre du parti arc-en-ciel n'est pas passé par quatre chemins pour dénoncer ce qu'il assimile à une inertie de l'organe chargé du processus électoral, en cette période où les Ivoiriens sont dans l'attente de signes rassurants. Pour ce membre du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), au lieu de s'attaquer aux dossiers urgents de l'heure, le président de la Cei s'est engagé « dans des visites de courtoisie parfois à des personnalités qui n'ont rien à voir avec le processus électoral ». Les inquiétudes du Sg de l'Udpci sont vite amplifiées par le « Nouveau Réveil », le journal du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Dans son édition de samedi dernier, ce confrère écrivait : « (…) le nouveau président continue sa tournée de remerciements et de rencontres depuis plus d'une semaine. Après chaque audience, la presse l'interroge, mais jamais il n'a dit mot sur ce fait. Va-t-il, comme le Fpi le dit, laisser que tout le travail abattu par son prédécesseur soit sacrifié sur l'autel de l'égoïsme du camp présidentiel ? Les Ivoiriens attendent qu'il les éclaire dès maintenant sur ce point crucial. Mais il ne dit rien. Et ce silence inquiète plus d'un ». Le professeur Alhassane Salif N'Diaye et Nouveau Réveil qui avait particulièrement claironné à la suite du choix porté sur un cadre du parti doyen pour remplacer Robert Beugré Mambé à la tête de la Cei ne croyaient pas si bien dire tant les dossiers chauds ne manquent pas sur la table. Au nombre de ceux-ci, la détermination d'un nouveau chronogramme électoral comportant, notamment la fixation de la date de la présidentielle, la poursuite du contentieux, la confection de la liste électorale définitive, la réalisation des cartes d'électeurs…Mais par-delà toutes ces tâches qui relèvent de ses compétences ordinaires, le nouveau président est appelé à départager camp présidentiel et opposition regroupée sous la bannière du Rhdp. Là où les premiers cités font de la recomposition des Cei locales, de l'épuration des listes électorales, leurs priorités, le camp adverse fait la promotion de la préservation des acquis de l'ancienne équipe, c'est-à-dire la sauvegarde de la liste blanche et la fixation de la date de la présidentielle. Sans doute que le président Youssouf Bakayoko a décidé d'user de diplomatie pour sortir le pays de l'impasse en jouant sur le facteur temps. Sauf qu'il faudra maintenant compter avec l'impatience des Ivoiriens et des «amis de la Côte d'Ivoire».
Marc Dossa
Un espoir qui n'aura duré qu'un laps de temps ? En effet, l'élection, à l'unanimité de Youssouf Bakayoko à la présidence de la Commission électorale indépendante (Cei) le jeudi 25 février dernier, avait donné une véritable lueur d'espoir aux Ivoiriens qui croyaient tenir le bon bout pour sortir enfin du tunnel. Mais après plus de deux semaines de période de grâce, la dure réalité de la complexité du processus électoral ivoirien semble avoir rattrapé plus d'optimiste. Plus aucun signe fort ne vient rassurer sur la capacité de Youssouf Bakayoko à conduire le pays rapidement aux élections. C'est du reste, de la famille politique élargie de M. Bakayoko que viennent les interrogations et les agacements sur fond d'impatience. Le premier à montrer cette impatience a été le Pr Alhassane Salif N'Diaye, secrétaire général de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci). Interrogé par la radio de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci Fm), l'homme-orchestre du parti arc-en-ciel n'est pas passé par quatre chemins pour dénoncer ce qu'il assimile à une inertie de l'organe chargé du processus électoral, en cette période où les Ivoiriens sont dans l'attente de signes rassurants. Pour ce membre du directoire du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), au lieu de s'attaquer aux dossiers urgents de l'heure, le président de la Cei s'est engagé « dans des visites de courtoisie parfois à des personnalités qui n'ont rien à voir avec le processus électoral ». Les inquiétudes du Sg de l'Udpci sont vite amplifiées par le « Nouveau Réveil », le journal du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci-Rda). Dans son édition de samedi dernier, ce confrère écrivait : « (…) le nouveau président continue sa tournée de remerciements et de rencontres depuis plus d'une semaine. Après chaque audience, la presse l'interroge, mais jamais il n'a dit mot sur ce fait. Va-t-il, comme le Fpi le dit, laisser que tout le travail abattu par son prédécesseur soit sacrifié sur l'autel de l'égoïsme du camp présidentiel ? Les Ivoiriens attendent qu'il les éclaire dès maintenant sur ce point crucial. Mais il ne dit rien. Et ce silence inquiète plus d'un ». Le professeur Alhassane Salif N'Diaye et Nouveau Réveil qui avait particulièrement claironné à la suite du choix porté sur un cadre du parti doyen pour remplacer Robert Beugré Mambé à la tête de la Cei ne croyaient pas si bien dire tant les dossiers chauds ne manquent pas sur la table. Au nombre de ceux-ci, la détermination d'un nouveau chronogramme électoral comportant, notamment la fixation de la date de la présidentielle, la poursuite du contentieux, la confection de la liste électorale définitive, la réalisation des cartes d'électeurs…Mais par-delà toutes ces tâches qui relèvent de ses compétences ordinaires, le nouveau président est appelé à départager camp présidentiel et opposition regroupée sous la bannière du Rhdp. Là où les premiers cités font de la recomposition des Cei locales, de l'épuration des listes électorales, leurs priorités, le camp adverse fait la promotion de la préservation des acquis de l'ancienne équipe, c'est-à-dire la sauvegarde de la liste blanche et la fixation de la date de la présidentielle. Sans doute que le président Youssouf Bakayoko a décidé d'user de diplomatie pour sortir le pays de l'impasse en jouant sur le facteur temps. Sauf qu'il faudra maintenant compter avec l'impatience des Ivoiriens et des «amis de la Côte d'Ivoire».
Marc Dossa