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Politique Publié le mercredi 17 mars 2010 | Notre Voie

Désarmement des ex-combattants : Plus de 25.000 personnes encore à démanteler

Il reste encore 25.000 personnes à démanteler sur tout le territoire national ivoirien. Mais le coordonnateur du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire rassure. 400 millions de FCFA suffiront pour tenir l`opération dans un délai de deux mois.

Invité à participer au conclave des Forces nouvelles tenu à Bouaké sur la situation sociopolitique nationale, le désarmement et la réunification du pays, le coordonnateur national du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (PNRRC), Daniel Kossomina Ouattara a indiqué, le dimanche 14 mars dernier au Ranhôtel, que le démantèlement des quelque 25.000 ex-combattants encore en activité sur le territoire national est possible dans un délai de deux mois. Mais, à la seule condition que les structures impliquées disposent de ressources financières nécessaires. Il les estime à quelque 400 millions de FCFA pour permettre de sécuriser la mise en œuvre de cette opération. Et garantir une conjoncture socio-économique favorable à la tenue des échéances électorales.

Daniel Kossomina Ouattara s`est aussi longuement prononcé sur la démobilisation, le désarmement et la réinsertion (DDR) des ex-combattants des Forces nouvelles et des groupes d`auto-défense. En ce qui concerne les Forces nouvelles, il a fait la précision suivante : “De toute la population à démobiliser, il reste 14.774 personnes et nous devrions, au niveau du PNRRC, finir la démobilisation de tous les éléments des Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) un mois avant la tenue des élections”. Il a ainsi indiqué à la presse que ce sont 32.777 personnes appartenant aux Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) qui ont été profilées. Et que, sur cet effectif, 11.900 éléments ont déjà été démobilisés. Et que seulement 3.421 personnes ont été réinsérées. Près de 8.000 personnes ainsi déjà démobilisées sont encore en attente d`être réinsérées. Il a, par ailleurs, précisé que les 3.400 agents de sécurité (ADS) sont compris dans les 14.774 éléments des FAFN à démobiliser. M. Ouattara a expliqué qu`après les élections, nombre d`entre ces ADS qui, certainement, iront passer les tests de police et de gendarmerie, s’ils ne sont pas reçus, seront reversés au bassin du PNRRC. C`est en cela, a affirmé Daniel Kossomina Ouattara, qu`en prévision, ces ADS ont été associés à la population restant à démobiliser.

Quant à la réinsertion des ex-combattants, il a aussi indiqué que le processus se poursuivra après les élections. Et a rappelé que c`est le cas au Liberia, au Mozambique, au Congo et en Sierra Leone. «En la matière, naturellement, décongestionner la forte population des démobilisés est une préoccupation, une priorité. A ce titre, un travail de coordination nous permet aujourd`hui de mobiliser tous les bailleurs autour de cette question de réinsertion de sorte que nous ne connaissions plus ces moments de tension que nous avons connus, jadis, avec le cas caporal Diaby. Vous savez, ces jeunes gens qui ont été démobilisés, lorsqu`ils restent oisifs, constituent une pression. Déjà pour les forces qu`ils ont quittées, mais pour nous aussi, les structures de réinsertion nationale”, a soutenu Daniel Kossomina Ouattara.

Le coordonnateur national du PNRRC a expliqué qu`en ce qui concerne le désarmement et le démantèlement des milices (DDM), le processus, dans le cadre global du DDR, procède d`un mode opératoire un peu différent. Lorsque les éléments sont profilés, il s`agit de les désarmer et de les démanteler pour qu`ils n`existent plus en tant que groupes constitués. “Lorsque vous prenez un groupe qui se nomme Alpha, lorsque les éléments de cette structure sont profilés, désarmés et démantelés, Alpha n`existe plus. Donc un élément ne peut pas venir se présenter devant vous sous la dénomination élément appartenant à Alpha ou alors, qu`il soit appréhendé avec une arme ou même une tenue vestimentaire ou bien une carte d`appartenance à un groupe, c`est un cas de poursuite par la gendarmerie. Cela, quand je le dis, je me rappelle encore quand le chef de l`Etat évoquant le désarmement par la force, a créé l`émoi. Mais il faut préciser que lorsque les modes opératoires de la démobilisation et du démantèlement sont exécutés, force est à la loi désormais devant ces genres de cas”, a-t-il, par ailleurs, précisé. Au titre donc du désarmement et du démantèlement des groupes d’auto-défense, ce sont environ 37.000 personnes qui ont été profilées. Mais c`est seulement 12.000 à 13.000 personnes qui ont été démantelées. Il reste donc à désarmer et démanteler près de 20.000 personnes concernant ce volet. Dans la région de Gagnoa, a indiqué Daniel Kossomina Ouattara, il y a encore 6.000 personnes à profiler au niveau du même DDM.

Le DDM est fait en collaboration avec le Centre de commandement intégré (Cci) pour les aspects militaires et les forces impartiales pour la supervision et le PNRRC pour le service civique.

Robert Krassault
ciurbaine@yahoo.fr

Envoyé spécial à Bouaké
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