Les gouvernements japonais et ivoirien ont procédé, mardi à Abidjan, à la signature des échanges de notes concernant un accord de coopération. Le texte concerne l’allègement de la dette ivoirienne à l’égard de l’Agence japonaise de coopération internationale sous forme de rééchelonnement et de paiement différé sur la base de la conclusion des consultations qui ont eu lieu le 15 mai 2009 entre l’Etat ivoirien et les créanciers membres du Club de Paris. Le Japon a ainsi décidé de restructurer environ 58 milliards de Fcfa répartis comme suit : 24 milliards de Fcfa rééchelonnés et 34 milliards Fcfa de dette dont le paiement sera différé. L’assistance financière est principalement dédiée aux secteurs de l’agriculture et du transport. Mais sans doute Tokyo aurait voulu mieux faire si les autorités ivoiriennes avaient fait preuve de rigueur dans le respect du calendrier de sortie de crise. Qu’à cela ne tienne ! L’ambassadeur n’est pas content. «Le Japon est très inquiet parce que je ne vois pas les élections venir. La crédibilité de la Côte d’Ivoire est en danger. Savez-vous que ces temps perdus coûteront cher et constituent une menace sérieuse (…) Pour la communauté financière internationale, les investisseurs étrangers ou les sociétés de commerce, il est primordial que ce pays retrouve la stabilité politique à travers les élections. Nous avons tenu nos promesses, c’est au tour des Ivoiriens de tenir les leurs (…) On ne peut pas s’offrir en otage de manque de décision», s’alarme le diplomate nippon. En effet, son excellence Okamura Yoshifumi a mentionné que son pays avait accepté de restructurer la dette ivoirienne et surtout avait donné son approbation pour la tenue à Abidjan, de la prochaine conférence annuelle de la Banque africaine de développement (BAD) parce qu’il était optimiste quant à l’avenir de la Côte d’Ivoire. En fait, l’accompagnement était subordonné à une série de réformes structurelles notamment la poursuite du processus de rééquilibrage des finances publiques, la réforme énergétique et café cacao, l’amélioration des affectations budgétaires, la restructuration des établissements financiers publics, la réorientation des investissements vers la reconstruction, etc. Lesquelles réformes devraient lui permettre d’atteindre le point d’achèvement le plus tôt possible.. «Nous sommes sur le chemin de la paix. Nous ferons tout pour que les engagements soient tenus », a assuré le ministre de l’Economie et des Finances, Charles Diby Koffi.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko