La Banque mondiale a publié lundi un rapport sur la «corruption discrète» définie comme le manquement des fonctionnaires au devoir de fournir les biens ou services financés par les administrations publiques. Les auteurs du rapport, intitulé Indicateurs du développement en Afrique 2010, notent que les études se concentrent sur les échanges d’argent sous la forme de pot-de-vin versés aux fonctionnaires. Le rapport en question montre aussi que la « corruption discrète » conduit les populations à compter de moins en moins sur les systèmes de prestation de services. Ce qui incite les familles à s’en détourner. Elle a des conséquences particulièrement préjudiciables sur les pauvres, qui sont singulièrement vulnérables et très dépendants des services publics pour satisfaire leurs besoins les plus élémentaires. «La corruption discrète ne fait pas autant les grands titres des journaux que les scandales de pot-de-vin, mais elle
a des effets aussi corrosifs sur la société », selon Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. Le rapport rassemble des données et des études sur la corruption discrète dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Un des aspects les plus préjudiciables de la corruption discrète est que cette pratique peut avoir des conséquences à long terme. Les agriculteurs à qui l’on a vendu des engrais adultérés peuvent décider de renoncer complètement à l’utilisation d’engrais et se contenter d’une agriculture à faible rendement. «Les Indicateurs du développement en Afrique 2010 » comprennent aussi des indicateurs économiques, des tableaux et une analyse expliquant pourquoi la corruption discrète entrave à ce point la réalisation d’objectifs de développement à long et à court terme. Le rapport utilise de nouveaux outils de recherche tels que l’Enquête de suivi des dépenses publiques et l’Enquête quantitative sur les prestations de services, qui ont permis aux chercheurs de suivre les ressources et de contrôler l’assiduité des prestataires de services de première ligne. Les résultats de ces recherches et de ces enquêtes permettent de mieux comprendre un vaste éventail d’abus et ont contribué à redéfinir le débat en matière de corruption.
Lanciné Bakayoko
a des effets aussi corrosifs sur la société », selon Shanta Devarajan, économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Afrique. Le rapport rassemble des données et des études sur la corruption discrète dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’agriculture. Un des aspects les plus préjudiciables de la corruption discrète est que cette pratique peut avoir des conséquences à long terme. Les agriculteurs à qui l’on a vendu des engrais adultérés peuvent décider de renoncer complètement à l’utilisation d’engrais et se contenter d’une agriculture à faible rendement. «Les Indicateurs du développement en Afrique 2010 » comprennent aussi des indicateurs économiques, des tableaux et une analyse expliquant pourquoi la corruption discrète entrave à ce point la réalisation d’objectifs de développement à long et à court terme. Le rapport utilise de nouveaux outils de recherche tels que l’Enquête de suivi des dépenses publiques et l’Enquête quantitative sur les prestations de services, qui ont permis aux chercheurs de suivre les ressources et de contrôler l’assiduité des prestataires de services de première ligne. Les résultats de ces recherches et de ces enquêtes permettent de mieux comprendre un vaste éventail d’abus et ont contribué à redéfinir le débat en matière de corruption.
Lanciné Bakayoko