Le général de division Kassaraté Tiapé, qui était en mission à l’intérieur du pays quand un policier a tué deux gendarmes à Yopougon, est rentré le même jour en fin de journée. Nous l’avons rencontré, hier, dans son bureau au plateau. Voici sa réaction. “Ma première réaction va évidemment à l’endroit des familles des gendarmes qui ont été abattus par un policier. Je voudrais leur présenter toutes mes condoléances et toute ma compassion, et celle de l’ensemble de toute la grande famille de la gendarmerie nationale. Elles peuvent compter sur nous à tout moment. Mes pensées vont, ensuite, à l’endroit du directeur général de la Police, le contrôleur général Bredou M’Bia. Dès qu’il a appris que deux gendarmes ont été tués, sans même qu’il connaisse l’auteur du crime, il m’a aussitôt appelé pour me présenter ses condoléances et m’apporter tout son soutien. Et je lui ai demandé de mettre à notre disposition certains de ses éléments pour qu’ensemble, avec mes éléments, une enquête rapide soit faite. Et quand il a appris que l’auteur était un ses éléments, il m’a rappelé pour dire ses regrets. Cela traduit la qualité des relations qui existent entre nos deux corps. C’est dire que ce qui s’est passé n’est pas une affaire entre policiers et gendarmes. Ce n’est pas parce que celui qui a tué est policier qu’il faut y associer tous les policiers. C’est pour cela que nous avons fait un communiqué conjoint pour appeler au calme et à la sérénité. Toute la reconnaissance va, enfin, à l’endroit du général de division Philippe Mangou, chef d’Etat-major, qui, en s’interposant entre les protagonistes, a évité à notre pays un drame. Je suis allé lui dire mes remerciements dans son bureau, hier. Mais je voudrais les réitérer par le biais de l’occasion que vous le donnez. Enfin, de retour à Abidjan, je me suis arrêté à tous les corridors que j’ai traversés pour passer un message de paix entre policiers et gendarmes. Je leur ai dit qu’ils sont avant tout des frères qui travaillent pour leur pays. Et qu’ils n’ont aucune raison de se regarder en ennemis. Mais ce que je voudrais dire, c’est que l’arme que l’Etat met à notre disposition ne doit pas être utilisée n’importe comment contre les citoyens. La légitime défense doit être proportionnelle aux moyens utilisés par celui qui est en face. En définitive, j’appelle tout le monde au calme et à la sérénité. Notre pays, qui sort progressivement, mais sûrement de crise, n’a pas besoin d’une autre crise. Nous n’avons pas le droit de mettre en difficulté l’accord politique de Ouagadougou qui nous conduit vers les élections”. Propos recueillis par Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Société Publié le jeudi 18 mars 2010 | Notre Voie