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Politique Publié le samedi 20 mars 2010 | Le Patriote

Croisement populaire: Le tribunal de l’exclusion

Indéboulonnable. Le FPI et ses mouvements satellites s’arc-boutent depuis un bon moment sur ce qu’ils appellent eux-mêmes, les croisements populaires. Après avoir brillamment échoué à faire reprendre l’opération d’enrôlement des populations, la Refondation s’est engagée à ouvrir cet autre front. Qui rappelle à bien des égards la fameuse loi Boga Doudou qui demandait aux Ivoiriens de se rendre dans leurs villages respectifs pour prouver leur nationalité. Avec le tolet qu’elle a suscité, cette loi n’a pas survécu. Quelques années seulement plus tard, la voici de retour sous une autre forme, à l’occasion de la crise qui a secoué le pays et dont il sort tant bien que mal. Le parti au pouvoir et ses responsables qu’il a envoyée à travers tout le pays et notamment dans ses fiefs, veulent revoir le mode opératoire du contentieux sur la liste électorale. D’où cette nouvelle notion de ‘’croisements populaires’’. Il s’agira par exemple de demander à des personnes si untel est bel et bien de tel ou tel village. Ils l’ont d’ailleurs commencé en dressant une liste de personnes qu’ils ont remise à des chefs de villages pour leur faire savoir qu’il y a dans leurs villages des étrangers. Ce sont ces noms qu’ils ont donné à des juges leur demandant de déclarer ‘’apatrides’’ des Ivoiriens tout simplement parce qu’ils ont des noms à consonance nordique. Un vrai danger pour la cohésion sociale et une menace sur l’unité nationale. Heureusement que certains magistrats sont restés intègres et ont refusé de jouer le jeu en ne se conformant seulement qu’aux textes dont le pays s’est doté en la matière et qui sont très clairs, en ce qui concerne la nationalité. Que viennent chercher des chefs de villages ou des autorités traditionnelles dans un débat aussi sensible et important que celui de la nationalité ivoirienne? Un chef de village est-il plus outillé qu’un magistrat qui a reçu une formation adéquate pour cela? Le FPI veut tout simplement quitter le terrain du débat juridique pour le faire glisser sur celui de la politique politicienne où il prospère tant. Oubliant par la même occasion que la crise – la toute dernière – dont les Ivoiriens sont en train de sortir est partie justement de ces nombreuses dénonciations calomnieuses dont certains de ses cadres sont devenus coutumiers. On a ainsi vu les Marie-Odette Lorougnon, Christine Adjobi et des responsables influents de la Refondation dresser des listes des personnes qui, à leurs yeux seulement ne seraient pas suffisamment Ivoiriens pour être ressortissants ou natifs de certaines régions du pays. Des listes qui, en parfaite violation du mode opératoire, ont directement atterri sur les bureaux de magistrats triés sur le volet et certainement tout acquis à la cause du parti au pouvoir. Ces derniers ne se sont pas faits prier pour abonder dans le sens voulu par les commanditaires. Foulant au pied leur impartialité comme le recommande pourtant leur métier.
YMA
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