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Politique Publié le samedi 20 mars 2010 | Le Patriote

Attention à une nouvelle crise identitaire

Les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets ! Cette vérité historique semble ne pas être bien comprise en Côte d’Ivoire, notamment par le Front populaire ivoirien et les affidés de la Mouvance présidentielle. Le parti au pouvoir et ses organisations satellites, depuis un certain temps, ont décidé de miser sur la fibre identitaire pour saper le processus électoral et espérer rester longtemps au pouvoir. Ainsi donc, après avoir bloqué le processus sur près de deux mois, suite à ce qu’il convient désormais d’appeler « l’affaire Mambé », une crise artificielle montée de toute pièce, le parti de Laurent Gbagbo revient du laboratoire. Cette fois, toujours dans la même logique, en exigeant un audit des 5,3 millions de personnes inscrites sur la liste électorale provisoire. Une liste pourtant validée par l’ensemble des acteurs et opérateurs techniques et certifié par la Représentation des Nations Unies en Côte d’Ivoire. Les responsables du FPI, selon leurs propres termes, comptent « désinfecter » cette liste qui serait bourrée d’étrangers et de fraudeurs. Des personnes qu’on pourrait vite reconnaître, à travers leurs noms : Traoré, Coulibaly, Koné, Ouattara ... Et pour cela, la formule est toute trouvée : « Nous ferons des croisements populaires dans nos villages pour démasquer les étrangers et dire courageusement qui n’est pas de notre village ». Parole de Michel Amani N’Guessan, cadre du FPI et surtout ministre de la République en charge de la Défense. Il a tenu ce discours récemment à Korhogo. Conséquence, un Koné ou un Coulibaly, sénoufo bon teint de Korhogo, installé dans un village Baoulé, serait alors désigné comme un étranger, parce qu’il n’est pas originaire de ce village. Quelle absurdité!
A voir de près cette logique du parti au pouvoir, on se croirait encore dans la période d’avant le 19 septembre 2002. En effet, faisant sien le fameux concept de l’Ivoirité dès l’ascension de son leader au pouvoir, dans des conditions plutôt « calamiteuses », le FPI s’est donné comme mission de diviser les Ivoiriens. En spoliant une bonne partie, notamment les nordistes, de leur nationalité. Ainsi, sous la base du simple patronyme, on décidait de qui est Ivoirien et qui ne l’est pas. Après, suit la période de la théorie du village, inspirée par l’ex-ministre de l’Intérieur, feu Emile Boga Doudou. Une mesure qui appelait chaque Ivoirien à aller faire établir sa Carte nationale d’identité dans son village d’origine. C’est ainsi qu’à cette occasion, plusieurs Ivoiriens se sont vus encore dénier abusivement leur nationalité sous le fallacieux prétexte qu’ils n’auraient pas de village en Côte d’Ivoire. De là, commence une vague de frustrations qui, avec le contentieux électoral de 2000 et la mauvaise gestion des affaires publiques, va déboucher sur une crise militaro-politique en septembre 2002. Ce qui se passe aujourd’hui n’est donc qu’une répétition de l’expérience malheureuse que nous avons déjà vécue en Côte d’Ivoire. Et comme avant 2002, le FPI est en train de réunir les ingrédients pouvant aboutir à une autre crise. Malheureusement sous les yeux complices des communautés, nationale et internationale.
Diawara Samou

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