De mémoire de Gagnolais, Jamais pareille procession funèbre n’a été observée dans la cité du Fromager. Un cortège long de près de deux kilomètres. Les militants et sympathisants du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix entendaient réserver à leurs cinq camarades lâchement arrachés à l’affection de leurs parents et proches par les balles assassines des forces de l’ordre aidés par la milice militaire de Laurent Gbagbo le Vendredi 19 février dernier, un dernier et vibrant hommage. Les voies d’accès à l’hôpital central barrés à toute circulation par des jeunes gens visiblement amères, bandeaux blancs noués tantôt autours de la tête, tantôt sur le bras ou la jambe, et, sur les quels l’on pouvait lire, les inscriptions, RHDP, finissait de convaincre tous visiteurs qui entrait dans la ville, de la tension et de l’ambiance inhabituelle qui prévalait dans la cité du fromager en ce jour du vendredi 19 mars, un mois jour pour jour après les tueries. De la morgue de l’hôpital de Gagnoa au cimetière municipal, en passant par le jardin publique où a été dites la prière mortuaire et les allocutions officielles, le recueillement était à son comble. Seuls quelques cantiques religieux mêlés de sanglots et autres accès spontanés de cris de colère, se faisaient audibles tout le long du parcours ; après plusieurs heures d’attente, c’est finalement vers 11 H 30 mn que, dans la discipline et à pas de lent, l’imposant cortège de militants et de leaders du RHDP à pieds, a commencé à s’ébranler vers le jardin publique, ou devait avoir lieu les oraisons funèbres et la prière mortuaire. Quant après quelques pas de procession, le cortège arrive devant la préfecture de police, elle marque un arrêt spontané, des invectives ont jaillis de la foule, comme pour dire aux policiers tueurs, « voici nos martyrs, voici ceux que vous avez lâchement assassinés et dont vous avez voulu nier l’existence, les morts que vous avez voulu cacher à la face du monde… » . Quand ensuite il atteint le commissariat du 2e arrondissement, la présence de policiers, en faction, lance lacrymogènes au point, manque de soulever la furia de militants, visiblement amères. Au bout d’une heure de marche a travers la ville et près de quatre kilomètres de procession, le cortège arrive enfin au jardin publique ou l’y attendent plusieurs milliers de militants, de parents, amis et proches des défunts, les cinq cercueils drapés d’un pagne aux couleurs du RHDP son descendus de leur véhicule mortuaire et installés sous une stèle installée à cet effet. Prenant la parole en premier pour dire l’oraison funèbre du martyr, Brou Anockou Christian, élève en classe de 4e, abattu devant son domicile, ce jour là. Le révérend père Jean Maslo, curé de la paroisse de « Babré » ou le jeune Christian était un des fidèles, a le premier ouvert la série des oraisons. « …vous avez voulu exprimer une grande peine, les plus grandes douleurs, ce sont pas les mots et les cris qui les estompent ; les plus grandes douleurs se vivent et se consolent dans le silence et le pardon … La Cote d’Ivoire est blessée, mais elle doit se lever dans l’union et l’amour pour tous, dans la paix.. Que je me couche et je dorme en paix, c’est toi seigneur qui me couvre de bonté.. que vos âmes reposent en paix » a-t-il prié. Apes le curé, le président en exercice du RJDP et président du RJR Karamoko Yayoro, a rappelé à l’assistance que le combat ne fait que commencer et que les mort du RHDP, lâchement tués parce qu’ils ont voulu exprimer leur envie d’une Cote d’Ivoire plus juste et un avenir plus radieux, ne devront pas l’être en vain. « Que votre sang versé par Gbagbo soit la sève nourricerie qui va permettre à la démocratie de se renforcer et d’être une réalité quotidienne en Cote d’Ivoire » dira t’il. C’est d’ailleurs pourquoi, il réclamer la vigilance et la mobilisation des jeunes pour les combats futurs. Au nom des président Alassane, Bédié, Anaky et en son nom propre, le Ministre Albert Mabri Toikeuse, Président de l’UDPCI, a appeler à mettre fin à 10 années de tyrannie du pouvoir Gbagbo et du FPI, par tous les moyens. « Vous savez avec nous qui est Gbagbo… Ici a Gagnoa, nous retiendrons plus que jamais que le moment est venu pour cet homme qui n’a jamais voulu le bien être de ses populations, de débarrasser le palais présidentiel et de laisser la démocratie s’exprimer en Cote d’Ivoire… Nous avons retenus d’Houphouët Boigny que la paix est si précieuses qu’elle vaut tous les sacrifices.. Mais je voudrais que vous reteniez que cela ne signifie pas que le combat est terminer… cela signifie que nous avons reculé pour mieux avancer… » a martelé Mabri. Avant cela, il a rassuré les parents des victimes, les amis et les militants du soutien sans faille et de la compassion de ses paires du RHDP. « Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Anaky Kobenan, me chargent de vous dire qu’ils vous remercient profondément pour vous etes mobilisés pour réclamer de démocratie dans votre pays. Ils m »envoient vous dire qu’ils ne vous lâcherons jamais et que nos mort ne resterons pas vains et impunis… les coupables paieront tôt ou tard » rassurera t’il. Le cap a par la suite été mis sur le cimetière municipal aux environs de 15 H 30, après que les Imams ait dit la prière mortuaire pour, Koné Madou, Coulibaly Zana, Doumbia Mamadou et Koné Nahoua, les quatre autres martyrs, tous de confession musulmane. Hier en tous cas, il regnait une athmosphere de mort sur la cité des fromager , des pleurs, des larmes mais aussi beaucoup de determination et de serenité de la part des militants du RHDP.
D Konaté Envoyé spécial
D Konaté Envoyé spécial