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Société Publié le samedi 20 mars 2010 | Nord-Sud

Enquête- express - Santé - Pannes sexuelles : les jeunes en souffrent

Longtemps considérées comme le deuxième nom de la population sexagénaire et plus, les pannes sexuelles ont une nouvelle cible : les jeunes.

Les pannes sexuelles ne sont pas réservées qu’aux séniors. Une récente enquête, au sein de la population masculine française, montre que deux hommes de moins de 40 ans sur cinq ont déjà connu un trouble de l’érection. En Côte d’Ivoire, bien que ce sujet soit considéré comme tabou, le mal existe bel et bien au sein de la population jeune. Félicité Yao, 28 ans , enseignante dans un collège à Abidjan nous conte son histoire. Elle a rencontré P.A., un homme d’affaires de 36 ans, qui la courtisait depuis quelques mois ; et elle a fini par accepter d’être son amie. Mais, l’histoire sera de courte durée : « nous sommes allés chez lui à la maison. Dès l’entame des ébats, j’ai constaté quelque chose d’anormal chez lui », raconte-t-elle. Elle poursuit : « En principe, après plusieurs gestes érotiques et sensuels, un homme devrait être en érection. Or, ce n’était pas le cas chez lui. Même après s’être déshabillés, il avait du mal à ‘’démarrer’’. Nous avons quitté la maison sans que rien ne se passe entre nous ». Selon l’enseignante, P.A. avait tellement honte qu’il n’a plus daigné la rencontrer. Inutile de se voiler la face. Les petites pannes sous la couette sont fréquentes qu’on ne se l’avoue. Et pas de privilège de l’âge. Suzanne N. est l’une des rares filles qui a osé en parler. Cette jeune étudiante en Deug II de Sociologie à l’université de Cocody rencontrait fréquemment ce problème avec son petit ami qui a 27 ans, il y a peu. Elle indique que son copain avait mal à maintenir une érection jusqu’à la pénétration. «Cette situation a perturbé énormément notre vie de couple. Au point où j’ai déménagé et aménagé chez mes parents. Je ne suis revenue qu’après m’avoir dit qu’il a vu un médecin. Chose qu’il refusait auparavant», raconte-t-elle. Dr Adjobi Roland, gynécologue obstétricien au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody révèle que souvent, lors des consultations, des femmes parlent de leurs conjoints qui ont du mal à lever le gland lors des relations sexuelles. Selon lui, le phénomène est considéré comme tabou. Mais existe bel et bien. « Les femmes en parlent, mais avec beaucoup de discré?tion. Leurs époux qui sont concernés par ce mal, n’osent pas en parler. Les gens redoutent le ‘’qu’en dira-t-on ?’’ », confie-t-il. Les causes sont essentiellement de deux types : organiques et psychologiques. L’hy?per?ten?sion, le diabète, les troubles hormonaux ou neurologiques et la prise de certains médicaments sont les causes organiques des troubles érectiles. Elles sont aussi dues à l’anxiété, à l’angoisse de la performance au lit, au stress, à la dépression, les conflits au sein du couple et autres. Le gynécologue, bien que n’étant pas un spécialiste des problèmes sexuels masculins (c’est l’andrologue), note que toute petite baisse de forme générale peut se répercuter au lit. Et qu’au dernier moment, votre corps vous trahit et vous déclarez forfait. Il en va de même chez la femme.

Adélaïde Konin
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