Les parents des victimes de Gagnoa ont reçu samedi dernier des émissaires du chef de l’Etat. Ils étaient conduits par le directeur de campagne national de Laurent Gbagbo. Coulibaly Issa Malick, c’est de lui qu’il s’agit, a parlé des politiciens qui sont à la base de ces morts. Parce qu’ils ont appelé « à s’opposer par tous les moyens » à la décision du chef de l’Etat portant dissolution du gouvernement et de la Commission électorale indépendante. Une pierre jetée dans le jardin du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix(Rhdp) accusés ainsi d’être les responsables de la tragédie du 19 février 2010. Alors questions : doit-on s’opposer aux décisions iniques du tenant du pouvoir ? Le lendemain des élections du 24 octobre 2000, le candidat du Front populaire ivoirien(Fpi), un certain Laurent Gbagbo, lançait sur les ondes de la Radio France Internationale, Rfi, un appel à ses partisans demandant à tous de descendre dans la rue et arracher la victoire que le chef de l’Etat sortant tentait, selon lui, de voler. Résultat, des affrontements et un carnage. Des dizaines de morts fauchés pour la plupart par les balles des hommes du sergent Boka Yapi, chef de la garde prétorienne du général Guéï Robert. A ces hommes et femmes tombés à l’appel d’un homme politique qui a choisi la voix de la confrontation et rejeter celle du recours devant la Cour suprême, un monument aux martyrs a été érigé. Le fameux monument aux martyrs à l’Indénié. A Gagnoa, la police de Laurent Gbagbo a tiré à balles réelles sur les manifestants de l’opposition. Les victimes réclamaient seulement le respect des institutions, notamment la commission électorale abusivement dissoute par Gbagbo. Et pour cela, elles ont été liquidées. Sans la moindre considération pour les familles, pas d’annonce même pour la forme d’une enquête aux fins de faire payer les meurtriers, Gbagbo a offert un million Fcfa. Prix d’une vie !
D. Al Seni
D. Al Seni
