Ce mercredi 24 mars 2010 marque le 6ème anniversaire de l`assassinat des militants du Rhdp par le régime Gbagbo. A cette occasion, le secrétariat national du Rdr chargé de la Solidarité dirigée par Mme Anne Ouloto Désirée en partenariat avec la direction centrale de campagne chargée des jeunes organise des journées commémoratives des événements de mars 2004. Avant cet hommage, Mme Anne Ouloto s`est prêtée à nos questions pour expliquer les enjeux de cette cérémonie qui ont lieu ce jour mercredi, demain jeudi et vendredi.
Mme Anne Désirée Ouloto, vous êtes la secrétaire nationale à la Solidarité du Rdr et les 24, 25 et 26 mars prochains, vous organisez une cérémonie d`hommage aux victimes des évènements de mars 2004. Est-ce que vous pouvez expliquer les enjeux de ces journées commémoratives ?
Il s`agit pour nous, de nous souvenir que dans le cadre de nos activités, à la faveur de la lutte que nous menons, pour la démocratie, pour la liberté, pour la justice, beaucoup de nos militants, de nos frères, malheureusement sont morts les mains nues parce que lâchement assassinés par le pouvoir en place. Donc à cette occasion, il est assez important que nous puissions marquer un arrêt pour nous souvenir et apporter notre solidarité, notre compassion aux parents des victimes et nous souvenir pour ne pas les oublier. Nous devons nous souvenir que cet horreur a existé en Côte d`Ivoire. Bien d`autres horreurs ont également existé. Notamment le charnier de Yopougon, les évènements de 2002, de 2003, de 2006, de février 2009. C`est toute une série d`horreurs et de situations intolérables que nous voulons dénoncer à l`occasion. Mais également attirer l`attention de la communauté nationale et internationale sur ce genre de situation regrettable dans un pays qui se veut démocratique, dans un pays qui se respecte. Il est extrêmement important que nous nous arrêtions à cette date de mars 2010 en souvenir de nos amis de 2004 pour rappeler que ces morts sont restés impunies tout comme les morts de 2000, de 2006 et les morts de 2010. Voilà le sens de ces cérémonies dans le recueillement et de réflexion.
Mme Ouloto, comment cette cérémonie sera-t-elle articulée précisément ?
Ces cérémonies connaîtront, si vous me le permettez, trois temps forts. Nous aurons d`abord la cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs au carré des martyrs au cimetière d`Abobo, suivie de prières œcuméniques par la présence de guides spirituels. A savoir des prêtres et des imams. Et enfin nous aurons des séries de conférences dont les thèmes se rapportent aux réalités actuelles en Côte d`Ivoire. A cet effet, trois grandes conférences sont prévues. La première qui sera dite par le professeur Konaté Yacouba a pour thème : " De l`espérance à l`illusion démocratique en Côte d`Ivoire ". Le deuxième thème qui est : " Presse et démocratie en Côte d`Ivoire " aura pour conférencier, un éminent journaliste. En l`occurrence M. Denis Kah Zion, directeur général du groupe de presse Le Réveil. Qui nous parlera de la presse et des contraintes de la presse dans cet environnement anti démocratique. Et enfin le troisième thème qui porte essentiellement sur les droits de l`homme en Côte d`Ivoire. Il sera présenté par l`ancien ministre N`Guessan Joël qui fut ministre des Droits de l`homme. Ce sont là les points essentiels qui constituent les temps forts de cet évènement. Dans l`intervalle, nous aurons droit à une exposition photos, pour permettre aux participants une plus nette visibilité sur ce qui va nous réunir. Cela est surtout une occasion pour nous de regarder droit dans les yeux et apprécier ces atrocités telles que nous les avions vécues en Côte d`Ivoire. Les regretter ensemble et pourquoi pas, faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. Dénoncer ces barbaries et interpeller les uns et les autres à comprendre que notre pays n`a pas besoin de tout ça pour son développement. Qu`ensemble, nous prenions l`engagement de mettre fin à l`impunité en Côte d`Ivoire. Et que ces enquêtes qui commencent connaissent de bons résultats pouvant occasionner la punition des fautifs, des coupables au vu et au su de toute la nation.
De 2004 à 2010, cela fait exactement 6 ans. Pourquoi avoir attendu maintenant pour poser ce pas aussi important dans la marche de la démocratie ?
La cérémonie organisée cette année, n`a peut-être pas la même médiatisation et la même ampleur que les précédentes. Pour parler de celle organisée en 2006. Mais depuis 2006, le Rdr se recueille chaque année sur la tombe de ses martyrs. C`est à cet effet que nous avions même construit le carré des martyrs d`Abobo pour que vous sachiez bien que nous ne les avons pas oubliés. Egalement le carré des martyrs construit au cimetière municipal de Williamsville en hommage à tous les disparus de 2000. Donc ces morts, nous ne pouvons pas les oublier. Ils nous permettent chaque fois que nous marquons un arrêt de souvenance, de reprendre la force pour continuer le combat. En aucun cas, nous ne pourrions les oublier. Seulement que cette année 2010 est une année particulière pour la Côte d`Ivoire. Elle est d`autant plus particulière que nous regrettons la non organisation de l`élection présidentielle pour nous permettre de sortir de cette période d`atrocités, de turbulence, de déchets toxiques, de délestage pour qu`enfin les Ivoiriens accèdent à un mieux-être. A une vie beaucoup plus stable et beaucoup plus sécurisée. Raison pour laquelle nous avons décidé cet évènement au cours duquel nous allons faire un bilan des dix années de la refondation.
Mme Anne Ouloto, nous pensons par rapport à ces victimes, l`opposition, de façon globale avait défini plus de 500 morts, l`Onu après son enquête en Côte d`Ivoire en a donné un chiffre de plus de 100 morts. Est-ce qu`aujourd`hui quelque chose est faite au niveau du Rdr pour que ces atrocités ne restent pas impunies. On a vu en Guinée où il y a eu 100 morts et ce que ça a donné récemment. Mais pourquoi au niveau de l`opposition ivoirienne, on ne prend pas les mêmes dispositions pour que l`affaire soit traduite devant la Cpi en tout cas devant les tribunaux internationaux ?
Mais il y a une action qui est menée, vous avez très bien entendu le directoire du Rhdp annoncer dès le lendemain des morts de Daloa et de Gagnoa que les tribunaux internationaux et la Cour pénale internationale seront saisis. N`est-ce pas pour que nous puissions enfin mettre un terme à ces impunités ? La détermination est réelle, raison pour laquelle les journées commémoratives organisées cette année ont pris cette ampleur. Que nous puissions appuyer et soutenir cette action du directoire du Rhdp. Tendant à saisir les tribunaux internationaux pour que la lumière soit faite. Comment expliquer depuis 2010, de façon récurrente et à intervalles réguliers, on assiste à toutes ces morts, à tous ces enlèvements, à ces tortures qui durent depuis 2000. Et les Ivoiriens doivent savoir et s`accorder à dire qu`il y a effectivement problème. Et que ce régime fait beaucoup de torts aux Ivoiriens. Il est important que nous touchions du doigt la question qui demeure. Et faire en sorte que, de façon concertée, nous nous dressions contre ce régime. Très rapidement avec l`ensemble des Ivoiriens, nous pourrons très rapidement arracher une date des élections et qu`elles soient organisées dans les plus brefs délais.
A cette journée commémorative organisée par le Rdr, qui sont vos invités ou bien s`adresse t-elle uniquement qu`aux seuls militants du Rdr ?
Tous les Ivoiriens épris de paix et de justice y sont invités et attendus massivement à cet important évènement. Souvenez-vous que c`est à l`occasion de l`appel lancé par le G7 d`alors au lendemain des accords de Linas Marcoussis que le Rdr et d`autres Ivoiriens sont descendus dans la rue pour marcher et exiger du camp présidentiel et de sa minorité l`application des accords de Linas Marcoussis. C`était donc un appel au-delà du Rhdp, du G7. C`est pourquoi notre appel va à l`endroit de tous les Ivoiriens épris de paix et de justice. Tous les Ivoiriens qui rêvent d`un mieux-être, qui veulent qu`ensemble, nous disions non à la violence, qu`ensemble nous disions non à l`injustice et à l`impunité.
Madame, que souhaiteriez-vous que les Ivoiriens retiennent d`essentiel de ces journées commémoratives et d`hommage à ces victimes des balles assassines des militaires du régime en place ?
Les Ivoiriens doivent retenir que ces trois jours nous permettront de faire le bilan. Récemment encore, je le rappelle en février 2010, nous avions connu plus de dix morts, ça suffit ! Il faut que ces morts en cascades prennent fin pour que les Ivoiriens vivent. Les Ivoiriens ont besoin d`un régime qui leur donne la vie et non d`un régime qui leur ôte la vie. C`est la raison pour laquelle nous les interpellons en leur disant que c`est ensemble que nous devons mener le combat pour la vie. Ensemble, nous devons mener le combat pour la démocratie, pour la liberté et celui contre l`impunité. Voilà le sens de ces journées. C`est pour une prise de conscience et pour matérialiser l`intérêt de sortir de cette période dangereuse que nous traversons pour réclamer des élections justes et transparentes. Tout cela pour sanctionner ce régime qui a fait tant de torts aux Ivoiriens.
Interview réalisée par Patrice Yao
Coll : Dieusmonde Tadé
Mme Anne Désirée Ouloto, vous êtes la secrétaire nationale à la Solidarité du Rdr et les 24, 25 et 26 mars prochains, vous organisez une cérémonie d`hommage aux victimes des évènements de mars 2004. Est-ce que vous pouvez expliquer les enjeux de ces journées commémoratives ?
Il s`agit pour nous, de nous souvenir que dans le cadre de nos activités, à la faveur de la lutte que nous menons, pour la démocratie, pour la liberté, pour la justice, beaucoup de nos militants, de nos frères, malheureusement sont morts les mains nues parce que lâchement assassinés par le pouvoir en place. Donc à cette occasion, il est assez important que nous puissions marquer un arrêt pour nous souvenir et apporter notre solidarité, notre compassion aux parents des victimes et nous souvenir pour ne pas les oublier. Nous devons nous souvenir que cet horreur a existé en Côte d`Ivoire. Bien d`autres horreurs ont également existé. Notamment le charnier de Yopougon, les évènements de 2002, de 2003, de 2006, de février 2009. C`est toute une série d`horreurs et de situations intolérables que nous voulons dénoncer à l`occasion. Mais également attirer l`attention de la communauté nationale et internationale sur ce genre de situation regrettable dans un pays qui se veut démocratique, dans un pays qui se respecte. Il est extrêmement important que nous nous arrêtions à cette date de mars 2010 en souvenir de nos amis de 2004 pour rappeler que ces morts sont restés impunies tout comme les morts de 2000, de 2006 et les morts de 2010. Voilà le sens de ces cérémonies dans le recueillement et de réflexion.
Mme Ouloto, comment cette cérémonie sera-t-elle articulée précisément ?
Ces cérémonies connaîtront, si vous me le permettez, trois temps forts. Nous aurons d`abord la cérémonie de dépôt de gerbes de fleurs au carré des martyrs au cimetière d`Abobo, suivie de prières œcuméniques par la présence de guides spirituels. A savoir des prêtres et des imams. Et enfin nous aurons des séries de conférences dont les thèmes se rapportent aux réalités actuelles en Côte d`Ivoire. A cet effet, trois grandes conférences sont prévues. La première qui sera dite par le professeur Konaté Yacouba a pour thème : " De l`espérance à l`illusion démocratique en Côte d`Ivoire ". Le deuxième thème qui est : " Presse et démocratie en Côte d`Ivoire " aura pour conférencier, un éminent journaliste. En l`occurrence M. Denis Kah Zion, directeur général du groupe de presse Le Réveil. Qui nous parlera de la presse et des contraintes de la presse dans cet environnement anti démocratique. Et enfin le troisième thème qui porte essentiellement sur les droits de l`homme en Côte d`Ivoire. Il sera présenté par l`ancien ministre N`Guessan Joël qui fut ministre des Droits de l`homme. Ce sont là les points essentiels qui constituent les temps forts de cet évènement. Dans l`intervalle, nous aurons droit à une exposition photos, pour permettre aux participants une plus nette visibilité sur ce qui va nous réunir. Cela est surtout une occasion pour nous de regarder droit dans les yeux et apprécier ces atrocités telles que nous les avions vécues en Côte d`Ivoire. Les regretter ensemble et pourquoi pas, faire en sorte que cela ne se reproduise plus jamais. Dénoncer ces barbaries et interpeller les uns et les autres à comprendre que notre pays n`a pas besoin de tout ça pour son développement. Qu`ensemble, nous prenions l`engagement de mettre fin à l`impunité en Côte d`Ivoire. Et que ces enquêtes qui commencent connaissent de bons résultats pouvant occasionner la punition des fautifs, des coupables au vu et au su de toute la nation.
De 2004 à 2010, cela fait exactement 6 ans. Pourquoi avoir attendu maintenant pour poser ce pas aussi important dans la marche de la démocratie ?
La cérémonie organisée cette année, n`a peut-être pas la même médiatisation et la même ampleur que les précédentes. Pour parler de celle organisée en 2006. Mais depuis 2006, le Rdr se recueille chaque année sur la tombe de ses martyrs. C`est à cet effet que nous avions même construit le carré des martyrs d`Abobo pour que vous sachiez bien que nous ne les avons pas oubliés. Egalement le carré des martyrs construit au cimetière municipal de Williamsville en hommage à tous les disparus de 2000. Donc ces morts, nous ne pouvons pas les oublier. Ils nous permettent chaque fois que nous marquons un arrêt de souvenance, de reprendre la force pour continuer le combat. En aucun cas, nous ne pourrions les oublier. Seulement que cette année 2010 est une année particulière pour la Côte d`Ivoire. Elle est d`autant plus particulière que nous regrettons la non organisation de l`élection présidentielle pour nous permettre de sortir de cette période d`atrocités, de turbulence, de déchets toxiques, de délestage pour qu`enfin les Ivoiriens accèdent à un mieux-être. A une vie beaucoup plus stable et beaucoup plus sécurisée. Raison pour laquelle nous avons décidé cet évènement au cours duquel nous allons faire un bilan des dix années de la refondation.
Mme Anne Ouloto, nous pensons par rapport à ces victimes, l`opposition, de façon globale avait défini plus de 500 morts, l`Onu après son enquête en Côte d`Ivoire en a donné un chiffre de plus de 100 morts. Est-ce qu`aujourd`hui quelque chose est faite au niveau du Rdr pour que ces atrocités ne restent pas impunies. On a vu en Guinée où il y a eu 100 morts et ce que ça a donné récemment. Mais pourquoi au niveau de l`opposition ivoirienne, on ne prend pas les mêmes dispositions pour que l`affaire soit traduite devant la Cpi en tout cas devant les tribunaux internationaux ?
Mais il y a une action qui est menée, vous avez très bien entendu le directoire du Rhdp annoncer dès le lendemain des morts de Daloa et de Gagnoa que les tribunaux internationaux et la Cour pénale internationale seront saisis. N`est-ce pas pour que nous puissions enfin mettre un terme à ces impunités ? La détermination est réelle, raison pour laquelle les journées commémoratives organisées cette année ont pris cette ampleur. Que nous puissions appuyer et soutenir cette action du directoire du Rhdp. Tendant à saisir les tribunaux internationaux pour que la lumière soit faite. Comment expliquer depuis 2010, de façon récurrente et à intervalles réguliers, on assiste à toutes ces morts, à tous ces enlèvements, à ces tortures qui durent depuis 2000. Et les Ivoiriens doivent savoir et s`accorder à dire qu`il y a effectivement problème. Et que ce régime fait beaucoup de torts aux Ivoiriens. Il est important que nous touchions du doigt la question qui demeure. Et faire en sorte que, de façon concertée, nous nous dressions contre ce régime. Très rapidement avec l`ensemble des Ivoiriens, nous pourrons très rapidement arracher une date des élections et qu`elles soient organisées dans les plus brefs délais.
A cette journée commémorative organisée par le Rdr, qui sont vos invités ou bien s`adresse t-elle uniquement qu`aux seuls militants du Rdr ?
Tous les Ivoiriens épris de paix et de justice y sont invités et attendus massivement à cet important évènement. Souvenez-vous que c`est à l`occasion de l`appel lancé par le G7 d`alors au lendemain des accords de Linas Marcoussis que le Rdr et d`autres Ivoiriens sont descendus dans la rue pour marcher et exiger du camp présidentiel et de sa minorité l`application des accords de Linas Marcoussis. C`était donc un appel au-delà du Rhdp, du G7. C`est pourquoi notre appel va à l`endroit de tous les Ivoiriens épris de paix et de justice. Tous les Ivoiriens qui rêvent d`un mieux-être, qui veulent qu`ensemble, nous disions non à la violence, qu`ensemble nous disions non à l`injustice et à l`impunité.
Madame, que souhaiteriez-vous que les Ivoiriens retiennent d`essentiel de ces journées commémoratives et d`hommage à ces victimes des balles assassines des militaires du régime en place ?
Les Ivoiriens doivent retenir que ces trois jours nous permettront de faire le bilan. Récemment encore, je le rappelle en février 2010, nous avions connu plus de dix morts, ça suffit ! Il faut que ces morts en cascades prennent fin pour que les Ivoiriens vivent. Les Ivoiriens ont besoin d`un régime qui leur donne la vie et non d`un régime qui leur ôte la vie. C`est la raison pour laquelle nous les interpellons en leur disant que c`est ensemble que nous devons mener le combat pour la vie. Ensemble, nous devons mener le combat pour la démocratie, pour la liberté et celui contre l`impunité. Voilà le sens de ces journées. C`est pour une prise de conscience et pour matérialiser l`intérêt de sortir de cette période dangereuse que nous traversons pour réclamer des élections justes et transparentes. Tout cela pour sanctionner ce régime qui a fait tant de torts aux Ivoiriens.
Interview réalisée par Patrice Yao
Coll : Dieusmonde Tadé