Y a-t-il lieu de débattre sur la préservation de l'identité des peuples de Côte d'Ivoire ? Et pourtant c'est ce à quoi l'on assiste en ce moment. Avec des positions diverses que suscite la liste électorale tant provisoire, que celle des plus de 5 millions de personnes déjà inscrites. Certains la veulent propre, sans fioriture aucune. De sorte à avoir une liste composée seulement d'Ivoiriens et de naturalisés comme tels. Et qui ressentent le sentiment d'appartenir à ce groupe d'individus. D'autres n'en veulent pas. Tous yeux fermés, ils renvoient du revers de la main, toute idée de protection -à travers une vérification minutieuse- de cet ensemble de données de faits et de droits (date et lieu de naissance, nom, prénom, filiation…), qui permettent de les invidualiser comme des Ivoiriens. De leur avis, vouloir et exiger un audit de la liste électorale, serait faire perdre du temps et ne pas vouloir aller aux élections. Au nom donc des intérêts électoralistes, l'opposition ivoirienne ferme les yeux et les oreilles sur cet état de fait. Elle laisse faire. Elle aide à frauder et crie à la xénophobie, dès que l'on parle d'un examen de la liste électorale. Elle déplace donc le problème. Il est constaté des fraudes massives sur cette liste. De non-Ivoiriens y sont inscrits. Dans le secret espoir qu'ils deviendront des Ivoiriens à part entière. Comme s'il suffit juste d'avoir son nom sur cette liste, pour avoir la nationalité. Malheureusement, ce chemin semble salutaire pour les fraudeurs. Parce que figurant sur la liste électorale, ils sont assurés d'avoir la carte nationale d'identité de Côte d'Ivoire. Qui fait d'eux des Ivoiriens de facto. Alors qu'il existe une procédure légale qui donne droit à la nationalité ivoirienne. Et jouir des mêmes droits et devoirs que les Ivoiriens d’origine. De ce point de vue, il n'est pas faux d'affirmer qu'une réelle menace pèse sur la nationalité ivoirienne. Elle risque d'être détenue exclusivement par de non-Ivoiriens. C'est ici que réside tout le danger pour le peuple de Côte d'Ivoire. Qui n'existe et n’est caractérisé que parce que la nationalité ivoirienne a survécu jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit donc de la survie de cette nationalité. Il s'agit aussi de la souveraineté de la Côte d'Ivoire. Un caractère permanent et fondamental pour chaque originaire de ce pays. Faisant de lui, un homme souverain. Qui n'en sera plus un, si les acteurs politiques ivoiriens ne s'accordent pas sur le minimum. Pour préserver la nationalité ivoirienne aux seuls Ivoiriens.
Frimo Koukou Djipro
koukoudf@yahooo.fr
Frimo Koukou Djipro
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