x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le samedi 27 mars 2010 | Fraternité Matin

Insuffisance rénale : Nécessité de mise en place d’un programme de prévention et de prise en charge

L’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire, - quelles actions de prévention et de prise en charge des populations». C’est le thème de la conférence publique organisée, mercredi dernier, par le Rotary club Abidjan Deux Plateaux, à l’hôtel Pullman d’Abidjan. Le conférencier n’était autre que le Pr. Gnionsaye agrégé en néphrologie, chef du service néphrologie au Chu de Yopougon et membre de plusieurs associations et sociétés savantes.

Pour le conférencier, la réponse au problème de l’insuffisance rénale relève de la volonté politique pour mettre en place un programme national de prévention et de prise en charge de l’insuffisance rénale, à l’instar de la tuberculose, du sida et d’autres problèmes de santé publique. En effet, selon lui, les ressources humaines sont disponibles, l’expertise et les infrastructures également, les ressources financières mobilisables et les partenaires.

Il a commandé une action de prise en charge décentralisée et l’augmentation du nombre de centres de dialyse au plan national. Le Pr. souhaite également la formation d’autres spécialistes en néphrologie et la création d’autres centres de néphrologie dans les centres hospitaliers régionaux du pays, en dehors de ceux des Chu de Cocody, Yopougon et de Treichville.

D’entrée de jeu, le conférencier a demandé à l’assistance de ne pas confondre les reins avec la colonne vertébrale quand on a un mal rhumatismal. Pour permettre de mieux identifier cet organe, il a invité les uns et les autres à extrapoler avec le rognon du bœuf tant prisé par les gourmets, qui est chez l’homme représenté par deux reins. Mais du fait de malformations, un homme peut avoir un seul rein et vivre avec normalement sans problème. Il a expliqué que chaque rein est constitué d’une entité appelée néphron. Ce qui donne son nom au service en charge du rein, néphrologie. Les néphrons produisent les urines qui sont stockés par la suite dans un réservoir, la vessie.

Entre deux mictions, on éprouve le besoin d’uriner pour assurer la fonction d’épuration du sang. Le rein est un filtre de l’organisme qui permet de séparer les déchets et réguler les quantités d’eau et les sels minéraux dans le sang selon la proportion de 46% d’eau et 6 litres de sang. Et le Pr. Gnionsaye de définir « l’insuffisance rénale comme une incapacité des reins de remplir leur fonction physiologique ». Il note donc une destruction du tissu rénal, avec un ralentissement clinique. Le conférencier a relevé que la destruction du rein peut être rapide. Cependant, le rein a la capacité de se régénérer, si le malade suit un bon traitement.

Ou alors la destruction peut être lente, et quand le tissu rénal n’est pas bien traité, cela peut provoquer une insuffisance rénale chronique. Le rein ne se régénérant plus, on note un problème de santé publique. Parlant des causes, le Pr. Gnionsaye relève que c’est la maladie la plus démocrate qui soit parce qu’elle s’attaque à des personnes de tous les âges, des deux sexes, de toutes les couches sociales et de toutes les professions. Sa manifestation ne présente aucun signe clinique apparent et a une évolution lente. Et quand la maladie est avancée, vous sentez la fatigue, les vertiges, les nausées ; pas de signes spécifiques. Cela peut même se présenter sous forme de maladies d’aspect Orl, aiguës : sinusites, otites rhinites ; de maladies virales : Vih, Vhb et Vhc ; et de maladies parasitaires : la bilharziose, le paludisme. Il a déclaré que le Vih est la 2ème cause d’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire après l’hypertension artérielle.

Les malades ont besoin de faire de la dialyse pour épurer leur sang. La prise en charge coûte cher. Ce qui élimine beaucoup de patients. Ainsi de 2005 à 2009, sur 717 malades de l’insuffisance rénale, 329 en sont morts. Et en 2009 sur 662 malades reçus, 293 sont décédés, soit sensiblement la moitié des malades. La dialyse est un traitement palliatif à vie. Il coûte cher entre 330 000Fcfa et 450 000Fcfa par mois dans le privé. Il est subventionné dans le public. Le patient ne paie que 2500F Cfa depuis 1980. Conséquence, les longues listes d’attente font que de nombreux patients meurent avant d’avoir été traités.

Seule la transplantation du rein reste une solution durable. Malheureusement, a déploré le Pr. Gnionsaqye, elle ne se pratique pas en Côte d’Ivoire. En France, hors billet d’avion, frais de transports, de nourriture, d’hébergement et autres, le patient devra débourser au moins 100 millions de Fcfa. En Tunisie, grâce à des partenariats avec certains centres, c’est 25 millions de Fcfa. Contre 15 millions de Fcfa en Inde. C’est pour toutes ces raisons que la prévention reste, selon le spécialiste en néphrologie, la seule porte de sortie.

Cissé Mamadou
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ