Affaire un policier tue deux gendarmes à Yopougon : La Gendarmerie et la Police font la paix à Agban

La paix est de retour entre la Gendarmerie nationale et la Police nationale après le meurtre des trois personnes dont deux sous-officiers gendarmes par le sergent Tanoh Boah Aimé dit Bébéto en service à la Direction de la police des Stupéfiants et des Drogues. Les faits survenus le 13 mars 2010 à 4h30 du matin à Yopougon Toits-rouges, avait entraîné la révolte de l’escadron 2-1 (Yopougon) où étaient en service les maréchaux de logis, Tahi Dahe Abraham Cesare et Suy Bi Irié Bienvenu . A l’initiative du chef d’état-major des Armées, le général de division Philippe Mangou, les deux corps se sont retrouvés pour célébrer la fraternité d’armes qui n’aurait jamais dû être entachée. Ce samedi 26 mars 2010, sur la place d’armes de la caserne d’Agban, policiers et gendarmes se sont donné rendez-vous. C’est ensemble, à pieds que sont arrivés sur le lieu de la cérémonie, le Cema, le commandant supérieur de la Gendarmerie nationale, le général de division, Kassaraté Tiapé Edouard et le directeur général de la Police nationale, le contrôleur général Brédou M’bia. Revue de troupes des trois escadrons de gendarmerie et trois compagnies de police sous les ordres du chef d’escadron d’Abobo, le commandant Goué Magloire, puis salut aux couleurs. Pour l’occasion, l’association des femmes de policiers et leur consoeur de la Gendarmerie était fortement représentée. Selon les témoignages des uns et des autres, leur contribution a été précieuse dans le dégel des relations entre les deux corps. C’est à juste titre que le Cema a souhaité leur présence à cette cérémonie de réconciliation.

Combattons la bêtise humaine

L’Imam Abdoul Kader de la mosquée de la caserne d’Agban et le Père Daniel Akaffou, vicaire à la paroisse Saint Jacques de Cocody, ont rappelé l’amour et la fraternité entre les frères selon les écritures saintes. Ils ont demandé aux agents des Forces de défense et de sécurité en toute circonstance, de se souvenir d’abord qu’ils ont frères. Le DG de la Police après avoir fait observer une minute de silence en souvenir des trois personnes abattues par son agent, a présenté les excuses publiques, les regrets de l’institution policière. « Je prends l’engagement que ce genre d’incident n’arrivera plus », a fait remarquer le contrôleur général Brédou M’bia.

A l’instar de son collègue de la Police nationale, le commandant supérieur de la Gendarmerie nationale a rendu un vibrant hommage au chef d’état-major des armées pour ses efforts qui ont ramené la paix entre ces frères d’armes. « Nous sommes là pour stigmatiser la bêtise humaine.

Combattons-là », a souhaité le général de division, Kassaraté Tiapé Edouard. Et d’ajouter : « le cordon d’amitié entre la Gendarmerie nationale et la Police nationale n’a jamais été rompue ». Il a également rêvé du retour de la formation commune de base entre policiers et gendarmes et des cours de civisme afin que les agents ne tirent pas n’importe comment.

Le Cema, pour sa part, a présenté les condoléances de la grande famille de l’Armée aux parents des victimes. Symboliquement, en signe de paix, le patron de la Gendarmerie ivoirienne et celui de la Police ont échangé des fanions comportant les logos des deux corps sous le regard bienveillant du général de division, Philippe Mangou. Un défilé des troupes a mis fin à la partie militaire. Ensuite, place a été faite à la fête au Mess, au son de l’orchestre des FANCI.

Coulibaly Brahima