Malgré l'escalade verbale entre le camp présidentiel et les Forces nouvelles, il n'y a pas de feu dans la demeure. C'est du moins ce qu'on peut retenir du dialogue direct, de près de deux heures, que les Forces nouvelles ont eu, hier, avec le chef de file de La Majorité présidentielle, Laurent Gbagbo. Pour ce face-à-face, le chef de l'Etat était entouré entre autres d e l'ambassadeur Alcide Djédjé, réputé être celui qui a déterré la hache de guerre. L'ex-rébellion était, quant à elle, conduite par le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Konaté Sidiki. C'est d'ailleurs lui qui, à la fin du premier round de ces discussions, s'est voulu rassurant devant les journalistes. « La Côte d'Ivoire a fait le choix d'un type de désarmement qui pose le principe de la réunification des deux armées. Il y a des problèmes liés plus à des contingences logistiques, techniques, financiers qu'à des blocages politiques. Et, c'est le chef de l'Etat et le Premier ministre qui, ensemble, doivent trouver des solutions attendues par les Ivoiriens », a tenu à préciser le chef de la délégation des Forces nouvelles. Ces précisions apportées, Konaté Sidiki n'a pas fait de mystère sur la bonne disposition des Forces nouvelles à offrir la paix aux Ivoiriens en respectant leurs engagements relativement à l'Accord politique de Ouagadougou. « Les Forces nouvelles restent dans la logique de la construction de la paix. La guerre ne peut donc pas être évoquée dans notre vocabulaire. Ce serait une trahison vis-à-vis des Ivoiriens. Les Forces nouvelles et le camp présidentiel ont signé un accord qui a suscité beaucoup d'espoir partout en Côte d'Ivoire et dans le monde. Nous avons l'obligation de ne pas décevoir cet espoir », a ajouté Konaté Sidiki qui a révélé avoir débattu de toutes les questions qui fâchent avec le chef de l'Etat. Si on l'en croit, il n'y a donc pas de raison que les Ivoiriens doutent de la paix qui est à portée de main. « Nous avons parcouru 80 km sur 100. Il nous reste donc seulement 20 km pour atteindre la paix. Nous allons donc avec la même détermination, le même défi, attaquer les difficultés qui vont se poser à nous dans un esprit de concertation parce que les Ivoiriens attendent de nous la paix », a terminé le ministre Konaté Sidiki. C'est après avoir rencontré le Représentant spécial du Facilitateur, Bouréïma Badini que les Forces nouvelles ont été reçues par Laurent Gbagbo pour tenter d'aplanir les divergences apparues ces derniers temps. Avant les hommes de Guillaume Soro, le chef de l'Etat a accordé une audience à une délégation de la junte militaire au pouvoir au Niger.
Marc Dossa
Marc Dossa
