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Société Publié le mercredi 31 mars 2010 | Le Quotidien d’Abidjan

Gestion de l’eau dans les zones de conflit : La SODECI partage son expérience avec l’Afrique

Le 15ème congrès de l’Association africaine de l’eau (AAE) tenu à Kampala (Ouganda) du 15 au 20 mars dernier a servi de cadre à la Société de distribution d’eau de Côte d’Ivoire (SODECI) pour partager avec l’Afrique son expérience dans la gestion de l’eau potable en Côte d’Ivoire et particulièrement dans les zones Centre Nord Ouest (CNO) suite à la crise socio politique survenue en septembre 2002. Dans son adresse aux participants, M. Yoboué Descord Venance, Directeur de l’exploitation intérieure à la Sodeci, a indiqué que la situation de crise que vit la Côte d’Ivoire depuis 1990 et le conflit armé du 19 septembre 2002 ont engendré des menaces de tous ordres, d’une part sur les agents de la Sodeci et d’autre part sur le réseau d’eau potable et les populations. « Ce conflit, a entraîné un reflux des populations vers le Sud avec pour conséquence, une forte pression démographique dans cette partie du pays, accentuant ainsi les difficultés d’alimentation en eau potable dans certaines villes ivoiriennes. Car, notamment dans la zone CNO, par manque de maintenance soutenue, nous avons engendré des fuites sur le réseau (plus de 3 000 branchements cassés), la dégradation des équipements de production, la dégradation de la qualité et de la continuité de service et la fraude sur le réseau». De concert avec l’Etat, la Sodeci a cherché des voies et moyens pour assurer la continuité du service public d’eau potable sur toute l’étendue du territoire. Dans un premier temps, un diagnostic a été engagé en 2003 pour établir un « point zéro» d’arrêt des consommations depuis le 19 septembre 2002, identifier les ouvrages et équipements dont la réhabilitation est indispensable pour assurer la continuité de service et analyser l’état de fonctionnement des réseaux et stations en vue de réparer ce qui pouvait l’être par Sodeci. La recherche du financement était le point focal de cette étape. L’engagement des programmes de réhabilitation a nécessité le montage de conventions inédites avec des partenaires externes. En effet l’Union européenne (UE) ne pouvait financer la Sodeci pour ses activités d’exploitation pendant que son contrat avec l’Etat était encore en vigueur. Cette même incompatibilité s’est imposée au Comité international de la croix rouge (CICR) qui travaille dans l’humanitaire en situation de crise.

« Cela a amené donc à une convention quadripartite entre le ministère des Infrastructures économiques (tutelle technique de la Sodeci), l’UE, le CICR et la Sodeci avec un mécanisme particulier de comptabilisation », a révélé M. Yoboué Descord Venance. Ces conventions portaient sur deux types d’actions à savoir les actions à court terme (2002 à 2006) et les actions post-crise (2006 à 2008). Les premières portaient sur la réhabilitation des branchements, l’achat de produits de traitement, des machines tournantes et d’outils de travail tandis que les secondes visaient le renforcement durable des unités de production, des ouvrages, équipements et réseaux. Selon M. Yoboué Descord Venance, c’est sur saisine du gouvernement ivoirien que le CICR a pu obtenir pour la mise en œuvre d’une subvention de la Délégation de la Commission européenne sur la ligne de financement du programme d’urgence sur le 9ème Fonds européen de développement (FED). « Ces actions étaient sous-tendues par la signature de protocoles d’accord entre ces différents partenaires », souligne le Directeur de l’exploitation intérieur de la SODECI. Ces travaux ont été réalisés en 2007 avec la fin des combats en zones CNO et la signature de l’Accords politique de Ouagadougou qui donnait une bonne perspective sur la reprise des activités de la Sodeci, notamment la facturation et le recouvrement. «Avec le démarrage effectif de nos activités, a déclaré M. YOBOUE, nous avons dû procéder à la résiliation de bon nombre de branchements dans les maisons inhabitées ou détruites pour réduire les pertes en eau et mettre à jour notre base informatique. Malgré tout, le nombre de branchements réels est passé de 103 970 en 2004 lors du diagnostic à 106 634 pour 69 071 abonnés réels en 2009 ». Face au retour progressif des populations en Zones CNO et à la saturation des ouvrages, les programmes de réhabilitation et de renforcement ont permis d’accroître les productions de 13,4% et 70,28% sur Korhogo et Bouaké respectivement entre 2008 et 2009. Cela a sensiblement amélioré la desserte des abonnés de ces localités. Au dire du Directeur de l’exploitation intérieur de la SODECI, c’est au total, 4,721 milliards de francs CFA soit 7,2 millions d’Euros qui ont été engagés pour maintenir les infrastructures et soutenir l’exploitation sur la période 2004-2008 en Zones CNO avec l’appui de l’Union européenne et du CICR. La Côte d’Ivoire a fait deux autres communications importantes sur la gestion des pertes liées à la fraude grandissante dans les quartiers précaires et l’application des technologies de l’information dans la maîtrise des coûts de production et l’accessibilité à l’eau.

A ce 15ème congrès qui marque les 30 ans de l’AAE, le président du Conseil d’administration du Groupe CIE-SODECI, M. Marcel Zadi Kessy, père fondateur de l’Union africaine des distributeurs d’eau (UADE) devenue par la suite l’AAE, a reçu une médaille en reconnaissance de ses actions à la tête de cette institution.

T.G
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