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Politique Publié le vendredi 2 avril 2010 | Le Nouveau Réveil

L`Assurance maladie universelle : La grande arnaque du Fpi

La propagande du FPI a l'art de faire prendre des vessies pour des lanternes, des incantations pour des réalités. Elle essaie ainsi de présenter l'assurance maladie universelle, l'école gratuite et la décentralisation pour le programme qu'on aurait jamais vu et jamais fait, pour l'expression achevée du socialisme révolutionnaire. Pourtant, combien de pays de par le monde qui ne sont pas socialistes, ont l'école gratuite, la décentralisation et un véritable système de sécurité sociale dont l'assurance maladie n'est qu'une des composantes ! En Côte d'Ivoire, le PDCI-RDA a déjà fait plus et mieux dans ces domaines que la calamiteuse Refondation, devenue Rébellion-Refondation (ou Rebfondation).

Pendant dix ans, le FPI s'est limité à des incantations verbales, à jeter de la poudre aux yeux. Et l'AMU n'a toujours pas été mise en œuvre. Comme pour ses autres promesses démagogiques, c'est beaucoup de bruit pour rien !

Pendant ce temps, notre système de santé est à l'agonie : hôpitaux et centres de santé en voie de dégradation avancée, absence de médicaments, personnel démotivé, prestations payantes hors de portée de populations appauvries. Le battage médiatique autour de l'AMU est le cache-misère de ce désastre de notre système de santé sous la Refondation.



SECURITE SOCIALE OU

ASSURANCE MALADIE ?

Un véritable système de sécurité sociale couvre toutes les catégories socioprofessionnelles et prend en compte un ensemble de mesures pour améliorer les conditions d'existence des individus et de leur famille d'une part, et d'autre part pour les prémunir contre les risques sociaux liés à la maladie, au chômage, à l'exclusion et à la vieillesse.

Le PDCI-RDA avait mis en place trois institutions qui intervenaient en matière de sécurité sociale : la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat (MUGEFCI), la Caisse générale de retraite des agents de l'Etat (CGRAE) et la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS).

Sept prestations sur les neuf recommandées par l'Organisation internationale du travail (OIT) étaient assurées. Ce sont :

-les prestations familiales,

-les prestations de maternité,

-les accidents du travail et les maladies professionnelles,

-les soins médicaux,

-l'allocation vieillesse (retraite),

-l'allocation d'invalidité,

-la pension de réserve aux veuves.

Pour les deux autres prestations, l'assurance maladie et l'assurance chômage, le PDCI-RDA avaient trouvé comme solution la gratuité totale des prestations médicales dans les formations sanitaires de l'Etat pour l'ensemble de la population jusqu'aux années 1990 et une contribution nationale pour indemniser les chômeurs.

C'est ce système que le FPI prétendait, avec beaucoup de présomption et d'arrogance, refonder entièrement. Dans Gouverner autrement, son prétendu programme de gouvernement au titre pompeux et creux, il proposait de créer une Sécurité sociale universelle qui serait composée de quatre Caisses à gestion autonome : la CNPS et la CGRAE qui existaient déjà, une Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) et une Caisse sociale agricole (CSA) à créer.

Comment de la Sécurité sociale universelle (SSU) en est-on arrivé à l'Assurance maladie universelle (AMU) ? Tout simplement, parce que le FPI, coutumier de l'esbroufe et de l'improvisation, n'avait pas étudié sérieusement, ni les conditions, ni les modalités, ni les moyens de mise en œuvre d'un système national de sécurité sociale. Il ne lui restait donc qu'à s'approprier opportunément un projet d'Assurance maladie généralisée conçu par le PDCI-RDA et déjà en expérimentation dans deux départements (Yamoussoukro et Daloa) en 1998. Tout en se parant des plumes du paon (c'est-à-dire en bon français, en tirant vanité de ce qu'on a emprunté à d'autres), le FPI n'a pas su copier ce projet, moins encore le réaliser.



LE PROJET DU PDCI-RDA

QUE LE FPI N'A PAS SU COPIER

Le projet du PDCI-RDA a été annoncé par le président Henri Konan Bédié, dans son fameux discours-programme du 25 août 1995. Il proposait ainsi la constitution " d'une Commission nationale de solidarité qui sera chargée de préciser les risques en matière de santé, d'accident, de catastrophe naturelle et les charges, familiales, éducatives, du troisième âge qui doivent être couvertes de façon à la fois collective et participative de telle façon que dans notre pays, chacun soit réellement secouru lorsque c'est nécessaire par la solidarité de ses proches et par la solidarité nationale ".

C'est sur la base de ces orientations que le ministre de la Santé publique, le professeur Maurice Kakou Guikahué eut pour instruction d'élaborer un système d'Assurance maladie généralisée pour pallier la suppression de la gratuité des soins médicaux imposée par la crise économique des années 1990.

Après deux années de travaux, une commission nationale créée à cet effet rendait ses propositions sur la base desquelles fut élaboré un projet d'un système d'assurance maladie générale et obligatoire qui devait couvrir à terme l'ensemble des prestations proposées par le système sanitaire national. Il concerne les prestations sanitaires de base (consultations, examens de laboratoires, actes chirurgicaux, hospitalisations, médicaments et soins dentaires) gérés selon les principes mutualistes et des organes privés déconcentrés. Les autres prestations non couvertes devaient faire l'objet d'une promotion auprès des assurances privées afin qu'elles proposent des possibilités de couverture adaptées aux différents types de revenus.

La gestion de ce système privilégie les dispositions de nature à garantir la pérennisation et l'indépendance vis-à-vis de l'Etat. Ces dispositions pertinentes ne seront pas prises en compte par le projet mort-né d'Assurance maladie universelle (AMU).



L'AMU : UN PROJET MORT-NE

L'AMU est restée une loi adoptée en 2001. Depuis, on est allé de communications lénifiantes en conseil des ministres, en forums, séminaires et colloques, sans arriver à mettre en place effectivement l'AMU. Pour faire comme le PDCI, on lança une expérimentation du projet (PEXAMU) dans deux départements, Bondoukou et Soubré, pour en tester l'opérationalité en vrai grandeur. L'expérience a tourné court et a été abandonné. Et contrairement à l'explication usée jusqu'à la corde de la guerre, c'est la conception même et la conduite du projet qui posent problèmes.

Il y a d'abord l'option Caisse choisie. Une Caisse sociale agricole (CSA) pour les exploitants agricoles et assimilés, les pêcheurs et les éleveurs. Une Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) pour les salariés du secteur privé, les fonctionnaires et agents de l'Etat, les forces de l'ordre, les travailleurs du secteur informel, les élèves et étudiants, les chômeurs, les ministres du culte, les demandeurs sociaux (les enfants en circonstances extrêmement difficiles, les handicapés, les 3ème et 4ème âges, etc.). Cela devrait entraîner la disparition d'institutions qui ont fait leurs preuves comme la MUGEFCI, le Fonds de prévoyance militaire, le Fonds de prévoyance de la police.

Vient ensuite la question du financement. L'Etat n'a pu prendre en charge les fonds d'établissement. Les planteurs, notamment de la filière café-cacao n'étaient pas disposés à débourser la somme de 70 milliards pour le financement de la Caisse sociale agricole. Sur ce point, ils avaient d'ailleurs raison quand on sait ce qu'il est advenu des 100 milliards de l'usine fantôme de Fulton aux Etats-Unis.

Les taux de cotisation et les modalités de leur recouvrement sont également problématiques tant pour les travailleurs du secteur formel que pour les travailleurs du secteur informel, sans parler des étrangers.

Et surtout, la viabilité du système suppose une bonne couverture du territoire en infrastructures sanitaires pour soigner les assurés et en infrastructures routières pour les évacuer. Or sur ce chapitre, on connaît la carence notoire des refondateurs du FPI qui n'ont construit ni centres de santé (se contentant d'inaugurer les centres construits par le gouvernement du président Bédié), ni routes. Ils n'ont même pas pu maintenir en bon état les infrastructures existantes.

L'AMU n'a pas de siège social à Abidjan, encore moins des sièges annexes dans les régions. Un immeuble de quatre niveaux, sis au Plateau devait servir de siège social. Les travaux de rénovation commencés en juillet 2003 n'ont jamais été achevés, malgré un financement de l'Etat à hauteur de 900 millions de francs CFA.

L'ouverture de négociations avec les prestataires de soins, entre autres les médecins et les pharmaciens se fait toujours attendre. Tout comme l'adoption d'un calendrier précis de mise en œuvre de l'AMU. A moins que le projet n'ait été renvoyé aux calendes grecques.

Quand madame Clotilde Ouochi, ancienne ministre de la solidarité, de la sécurité sociale et des handicapés (excusez du peu) impute au ministre Jeanne Peuhmond l'échec de l'expérimentation du projet et par ricochet de l'AMU, elle ne croit pas à sa propre fable. Et le bon peuple ivoirien n'est pas dupe non plus. Il saura le moment venu renvoyer les refondateurs du FPI à leurs chères études, du moins pour ceux qui auront échappé au Tribunal pénal international.

Le Bureau exécutif d'ICP (Initiatives pour le Changement et le Progrès)







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