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Politique Publié le jeudi 8 avril 2010 | Le Patriote

Le général Mangou au RJDP - “L’armée, c’est pour tout le monde”

Je voudrais me réjouir de la manière dont le problème a été posé. Il n’ y a eu de blocage hier avec les femmes. Elles étaient venues et d’entrée ce n’étaient que des attaques. Attaques pour attaques, il y a eu des offensives. Vous comprenez que c’est vers la fin qu’on a fini par se comprendre. On peut s’asseoir et discuter de tous les problèmes, nous, c’est ce que nous voulons. Pourvu que cela soit emprunt de courtoisie. Je voudrais donc vous remercier et vous dire que notre raison d’être c’est vous. Ne pensez pas que nous faisons de la différence entre vous et les autres, non. Pour nous, tous les jeunes Ivoiriens doivent être défendus et protégés. Et c’est pour vous que nous sommes restés sur la ligne de front à nous battre pour permettre aux institutions de rester debout, de faire vos études et de vaquer librement à vos occupations. C’est pour notre jeunesse que nous avons fait cela. Parce que nous pensons que notre jeunesse est la relève. Je le disais hier en présence des femmes que nous ne sommes préparés à aller contre notre population. Nous avons des missions, des missions pour défendre notre pays en tout temps, en tout lieu et en toute circonstance la mission de défendre les institutions de la République, la mission de protéger les personnes et leurs biens. Et les personnes et leurs biens, c’est la population dans son ensemble. Et ces missions, nous les accomplissons. Alors souvent on parle du caractère républicain de l’Armée selon les camps. Quand on est au pouvoir, on reçoit les honneurs de l’Armée, on est protégé et défendu parce qu’on défend les institutions de la République, on trouve que l’Armée est républicaine. Quand on est dans l’opposition, on dit que l’Armée n’est pas républicaine. Mais non. Hier j’ai démontré à nos femmes que j’ai 38 ans d’Armée. Le Président Gbagbo est au pouvoir depuis 10 ans seulement. Pendant 28 ans, nous avons servi le Président Bédié, pendant 28 ans, nous avons servi le Président Houphouët, pendant 28 ans, nous avons servi le Président Alassane. A certain moment donné, j’ai quand même porté la croix. Je porte encore des séquelles pour avoir défendu le fauteuil du Président Bédié quand en 95, certains Officiers s’étaient organisés pour faire un coup d’Etat. Nous avons dit non. Et quand ces mêmes Officiers sont revenus à la charge en 99 et le coup d’Etat a eu lieu, nous avons porté notre croix. Vous voyez l’histoire est têtue. Et Dieu sait ce qu’il fait. En 95, nous avons été au devant des événements. En 2000, il nous met encore au devant. Pour dire que ce nous avons fait hier au Pierre, nous sommes en train de le faire aujourd’hui pour Paul. C’est donc pour vous dire que nous ne faisons qu’accomplir notre mission. Je voudrais donc vous rassurer que vous avez une armée républicaine qui est là pour défendre toute le monde, tous les Ivoiriens et tous ceux qui vivent ici avec nous. Vous avez parlé de démocratie et vous voulez que très rapidement les élections soient organisées. Là-dessus, nous n’avons rien à dire. Tant que vous pouvez vous asseoir pour qu’il ait des débats d’idées entre vous, sans faire référence à la violence, nous attendons calmement que les décisions soient prises. Et notre souhait à nous, c’est qu’il faudrait que les élections aient lieu. Mais ce n’est pas à nous de presser qui que ce soit pour aller aux élections. Nous avons une mission, c’est de sécuriser les élections et de faire en sorte que ces élections se déroulent dans de bonnes conditions. Pour les jeunes que vous êtes, je voudrais dire que vous êtes les jeunes Houphouétistes, je voudrais dire que nous avons connu Houphouët-Boigny, nous l’avons servi, nous connaissons les principes du Président Houphouët et tout se fait à partir du dialogue. Je voudrais vous demander de vous asseoir sans faire usage de la violence. On dit souvent de l’Armée qu’elle s’immisce dans les affaires politiques. C’est vrai qu’on nous appelle la grande muette. Mais nous sommes muets quand entre les acteurs politiques, il y a des débats politiques. Tout se passe bien sans qu’on fasse appel à la violence. Sans qu’on fasse appel à la guerre. Nous restons en caserne et nous suivons ces débats d’idées. Mais dès l’instant où il y a la violence, dès l’instant où on brandit les armes, vous invitez l’Armée dans le débat. Parce que l’Armée doit intervenir. Et l’Armée doit éviter de rester les bras croisés à regarder entrain de vous entredéchirer. Je l’ai aussi dit hier à nos femmes que l’Armée d’un pays est à l’image de ce qui est sa population. Si vous avez une population belliqueuse, vous aurez une Armée belliqueuse. Si vous avez une population calme, travailleuse, vous aurez une Armée qui va rester dans les casernes et qui va faire son travail. Et pendant ce temps, il y a des débats d’idées entre vous pour permettre le développement du pays. Alors avec la sortie que nous avons faite, beaucoup n’ont pas compris. Beaucoup disent qu’on se mêle de la politique. Beaucoup demandent notre démission. Mais hier nous étions sur la ligne de front, et je dis que c’est pour vous que nous avons fait. Et nous avons vu pas mal de choses. Nous avons vu nos frères d’armes tombés, nous avons même vu des villages rayés de la carte. Nous avons vu des villages brûlés. Nous avons vu des populations en train de quitter leur localité. J’ai même vu des morts. L’image qui m’a frappé quand je parle de cela, cette image où on voit cet enfant, en tee-shirt orange dans l’émission de Hanny Tchelley dont je n’ai pas le titre en tête qui cherche la route au milieu des grandes personnes. Nous avons vu cela et nous disons que trop c’est trop. Nous ne voulons plus de morts en Côte d’Ivoire. Et nous disons que sur cette terre des hommes il n’ y a pas de problèmes qu’on ne peut pas régler par la voie pacifique. C’est-à-dire s’asseoir et discuter de certains problèmes afin de trouver une solution ensemble pour le développement du pays. Vous avez dû voyager, vous avez vu comment, certains pays se développent à une vitesse vertigineuse. Et ici, nous en sommes encore à nous battre. Voilà ce que nous avons dit. Je voudrais donc vraiment vous exhorter à vous asseoir, à discuter avec vos autres frères, afin de trouver des solutions. Parce que quand vous vous battiez, nous qui sommes appelés à vous défendre, nous avons des problèmes. Donc ne pensez que nous sommes là seulement pour protéger «les jeunes Patriotes» et que nous allons contre les jeunes du RHDP. Non, ne croyez pas à cela. Nous sommes là pour la défense de tous les Ivoiriens et de tous ceux qui aiment et qui vivent dans ce pays. C’est pour cela qu’avec le regroupement de nos troupes, nous avons pris notre bâton de pèlerin pour sillonner la ligne de front, pour sillonner les corridors, pour dire à nos frères d’armes qu’ils se doivent d’avoir un bon comportement vis-à-vis de la population. Et quand nous le faisons, nous ne leur disons pas de le faire pour telle catégorie de personnes et pour telle catégorie de personnes, et pour les autres, vous prenez d’autres dispositions. L’armée, c’est pour tout le monde. Donc c’est pour vous dire nous aussi, nous vous aimons. (…).
Recueillis par DS

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