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Politique Publié le jeudi 8 avril 2010 | Le Patriote

Véritable passe d’armes entre ‘’KKB’’ et Mangou

Kouadio Konan Bertin, alias ‘’KKB’’, a certainement mangé du lion hier. En effet, au cours de la rencontre des jeunes houphouëtistes avec le général Philippe Mangou, le président de la jeunesse du PDCI-RDA n’est pas passé par quatre chemins pour asséner ses vérités et fouetter l’orgueil du patron de l’armée ivoirienne. Chose qui n’a pas été du goût du chef d’Etat-major des Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. Alors là, pas du tout.
KKB :
« Mon Général, prenez vos responsabilités »

Prenant la parole dans le cadre des échanges, KKB a, d’emblée fait remarquer le deux poids deux mesures qui, selon lui, caractérise les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire. Selon lui, une armée républicaine se définit par sa proximité avec le peuple qu’elle affirme défendre. C’est pourquoi, a-t-il insisté, l’armée ne doit pas se laisser utiliser par une partie d’Ivoiriens contre d’autres Ivoiriens. « Une armée ne peut pas continuer de suivre aveuglément, ce n’est pas possible Général. L’armée mène des combats certes pour la République mais pas n’importe quel combat (…). La question des élections doit intéresser notre armée. Et vous savez que notre armée a choisi d’aller aux élections chaque 5 an. C’est vous-même qui avez déclaré devant toute la nation avec le Général Bakayoko que la guerre est finie et il y a six ans maintenant que vous avez dit ça. Depuis 2004. Si la guerre est terminée pourquoi, on ne va pas aux élections, Général ? Monsieur Gbagbo est venu nous dire que cette fois-ci, je veux un accord entre Ivoiriens. Mais vous, vous êtes Général, vous avez lu l’accord. Il y a trois signatures en dessous et trois noms. Les trois noms sont des noms ivoiriens. Pourquoi voulez-vous qu’on nous fasse accepter ce qui est évident qu’on ne peut pas accepter. On fait avec. Les mêmes, ils se voient à huis clos et ils nous disent à telle date, on fait telle chose. On applaudit, l’armée est derrière. On est tous derrière. Quand le temps arrive, on fait autre chose et l’armée doit être républicaine. Jusqu’ à quand elle doit être républicaine ? Jusqu’à quand elle va nous accompagner dans nos petits calculs d’hommes politiques. La Côte d’Ivoire n’est pas suffisamment morte, tombée ? Vous-vous connaissez entre vous. Les autres qui sont aujourd’hui au pouvoir, celui du Niger, dans son CV, il est dit qu’il était à Bouaké, c’est certainement sous vos ordres qu’il a été formé. Même le président Compaoré qui intervient ici, c’est à Bouaké qu’il a été formé. Tous étaient sous vos ordres comment voulez vous que ceux qui viennent ici pour acquérir le savoir près de vous, ce soient eux qui, à la fin, vous donnent des raisons d’être. Nôtre armée ne peut pas continuer d’être muette et d’accompagner ces situations-là. C’est cela qui nous révolte ».


Gal Mangou :
« Je ne ferai pas de coup d’Etat »

La réaction du général Philippe Mangou ne s’est pas fait attendre. Haussant cette fois-ci le ton, le triple étoilé n’a pas hésité à donner dans les menaces. Interprétant les propos du président de la JPDCI, Mangou a noté qu’il s’agissait là d’une invite de l’armée à s’aligner à un « projet de coup d’Etat ». Selon lui, appeler l’armée à prendre ses responsabilités et jouer sa partition pour une sortie de crise plus rapide signifie que la grande muette doit s’accaparer du pouvoir. « Mais sachez que je ne ferai pas de coup d’Etat. Et personne ne fera de coup d’Etat en Côte d’Ivoire. En tout cas, enlevez cela de votre esprit », a lancé le chef d’Etat-major de l’armée, visiblement très remonté. Avant de s’adonner à des intimidations. « Si vous avez à l’esprit la volonté d’accélérer les choses et d’aller plus vite que la réalité, je vous le dis tout de suite, vous nous trouverez sur votre chemin. Vous trouverez l’armée sur votre chemin », a-t-il menacé. Avant de poursuivre : « Ne vous amusez pas avec l’armée. Ne nous défiez pas ! », avertit-il tout en affirmant que le rôle des FDS, c’est de sécuriser et de défendre les Institutions et les intérêts de la République. Nous l’avons fait sous Houphouët, sous Alassane Ouattara et sous Bédié. Et nous continuons de le faire sous Gbagbo ».
Loin de se laisser prendre au piège des propos d’intimidation, KKB, en reprenant la parole, a plutôt reprécisé ses idées, en soulignant qu’il ne s’agit nullement pour lui d’appeler la grande muette à une mutinerie encore moins à faire un coup d’Etat. Pour finir, la rencontre s’est achevée dans une ambiance plutôt conviviale, avec en prime, un cocktail offert par le chef d’Etat-major des armées à ses hôtes du jour.
DS
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