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Politique Publié le jeudi 8 avril 2010 | Le Patriote

rencontre cema-jeunes du RHDP - Mangou, le faux brave

Le couteau entre les dents, le chef d’Etat-major des Forces de défense et de sécurité (FDS), le Général Philippe Mangou a bandé ses muscles devant les femmes du Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la Paix (RHDP) qui ont tenu à le rencontrer avant-hier. Une sortie qui a étonné plus d’un. Dans la mesure où Mme Henriette Dao Coulibaly, présidente de l’UFPDCI et ses camarades du RFR, de l’UFUDPCI et de l’UFMFA sont allées le voir ce jour-là, pour lui exprimer leurs inquiétudes: « (…) Nous, femmes, mères, épouses, sœurs et citoyennes ivoiriennes, sommes devant vous pour vous exprimer notre peine, notre douleur, notre désarroi, nos souffrances et nos craintes devant les nombreuses atrocités perpétrées par vos hommes lors des marches de protestation de nos enfants qui sont aussi les vôtres, de nos hommes et époux qui sont vos frères», a précisé la première responsable des femmes du PDCI dans son discours. Comme si elle avait touché Mangou dans ce qu’il a de plus sensible, ce dernier s’est emporté. Allant jusqu’à donner des leçons de morale à ses hôtes d’une après-midi. Plus précisément à leurs leaders respectifs: « (…) Vous ne pouvez pas inviter les enfants des gens dans la rue, alors que vous, vos enfants n’y sont pas. Ils sont tous en France. Ils font de grandes études. Vos enfants sont en France. Dans cette marche, a-t-on vu les enfants de Bédié? Dans cette marche, a-t-on vu les enfants d’Alassane Ouattara? Dans cette marche, a-t-on vu les enfants de Djédjé Mady? Vous, vous conservez ce qui vous est cher, et vous mettez en pâture ce qui est cher aux autres. Vous pensez que cela est normal?» Bien pris mon Général pourrait-on ironiser. Il ne sait pas arrêter là. Devant les femmes, le CEMA a rappelé ses hauts faits d’armes. Comme par exemple comment, il a vécu les événements de décembre 1999. Après avoir été ‘’trimbalé au camp commando d’Abobo, avec pour consigne’’, de ne pas lui ‘’donner à boire et à manger’’ il a été ‘’sauvé par Dieu.’’, lui le fils de Pasteur. Une parenthèse pour certainement prendre les femmes au sentiment. Mais la mayonnaise n’a pas pris. Ce que l’on sait par contre, c’est que l’image du soldat brave que Mangou essaie de se donner, ne peut pas passer. Tout simplement parce qu’après l’éclatement de la rébellion, le 19 septembre 2002, il était le commandant du théâtre des opérations de l‘armée dite loyaliste à l’époque. Qu’a-t-il fait? Pas grand’chose. En tout cas, il n’a pas pu mater la rébellion. Et cela a été reconnu officiellement par le chef suprême des armées, Laurent Gbagbo qui le leur a dit lors d’une audience qu’il leur a accordée au Palais présidentiel, lorsque les éléments de Mangou réclamaient leurs primes de ‘’haut-les-cœurs’’. Alors quand on n’a pas pu arriver à bout d’une ‘’attaque ennemie’’ et qu’on est obligé de cohabiter avec les ex-rebelles, quel mérite a-t-on à effrayer de pauvres femmes et à tirer à balles réelles sur des manifestants aux mains nues? En français, cela s’appelle tout simplement, la lâcheté.
Edgar Kouassi


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