La situation des registres d'état civil non validés s'est aggravée avec le saccage par des manifestants du tribunal de première instance, en février. Selon la responsable de l'état civil de la sous-préfecture de Man, Mme Kpanlou Makoura, « en 2004, les agents de l'état civil restés sur place ont enregistré des déclarations de naissance sur des cahiers ordinaires, ce que le tribunal, dès son arrivée a déclaré non valide. Or, il se trouve que lorsque les parents sont invités à faire régulariser la situation de leurs enfants à l'état civil, ils restent indifférents pensant qu'ils ont déjà déclaré leurs enfants ». Ces cas sont nombreux au centre secondaire d'état civil de la sous-préfecture. Le sous-préfet central de Man Kroko Bony indique que « pour qu'un registre soit valide, il doit être paraphé par un juge, or en ce qui concerne les registres en question, les juges ne les reconnaissent pas. Avec le départ des magistrats, toutes les décisions en ce qui concerne la reconstitution des registres d'état civil sont suspendues ». Les opérations de reconstitution des registres disparus ou détruits n'ont permis de reconstituer entièrement l'état civil. Il se trouve que jusque-là des personnes viennent demander des copies d'extrait d'acte de naissance, alors que leurs noms ne figurent pas sur les registres disponibles. « Lorsque les juges étaient présents ils autorisaient en ce qui concerne ces personnes de les inscrire sur de nouveaux registres en cours par des ordonnances avec de nouveaux numéros. Et maintenant ils seront obligés de se rendre au tribunal de Daloa où une cellule est créée pour s'occuper des registres d'état civil de Man une situation qui n'est pas faite pour arranger les populations déjà sous l'emprise de la pauvreté », déplore le commandant Kroko Bony. Dans les juridictions de Man, Danané, Touba et Odiénné, l'Ong Irc en collaboration avec les sous-préfectures, les mairies et les directions régionales de l'éducation nationale, a initié des opérations d'établissement de jugements supplétifs en faveur des enfants démunis et plus particulièrement ceux qui sont en classe de Cm2. Selon Mme Moro Emma, l'opération a permis d'établir 13.872 jugements supplétifs pour 5.680 filles et 8.192 garçons, dans les juridictions citées plus haut. Dans le cadre du même projet baptisé ''Legacy Initiative'', environ 2.680 enfants vulnérables du fait du Vih/ Sida et de la crise ont obtenu des jugements supplétifs et 48.040 ont été déclarés. Les sensibilisations pour la déclaration des naissances se poursuivent. Moro Emma déplore le départ des magistrats qui détiennent plusieurs milliers de dossiers d'enfants sans papiers.
Kindo Ousseny à Man
Kindo Ousseny à Man