Hausse du prix du carburant : Le gouvernement vole et appauvrit les Ivoiriens sans remords…

Au début du mois de juillet 2008, le prix du baril de pétrole sur le marché international était de 147 dollars. Prenant prétexte de cette hausse, le gouvernement de Côte d'Ivoire (un pays producteur de pétrole de très bonne qualité), dont on sait qu'il ne prend jamais de décision sans tenir compte de la souffrance des populations ivoiriennes, avait fait flamber à son tour, les prix du carburant à la pompe. Ainsi, le dimanche 7 juillet 2008, sans crier gare, le secrétaire général du gouvernement était subrepticement venu (pensant que les Ivoiriens sont peu attentifs le dimanche), sur le plateau du journal de 20 heures de la Rti 1ère chaîne pour annoncer les nouveaux prix : le super sans plomb passait de 655F le litre à 795 F. Le gasoil passait de 545F le litre à 785F. Et le pétrole lampant, utilisé par les populations rurales, atteignait les 550F le litre. Cette décision impopulaire, dès le lendemain 8 juillet, provoqua des mouvements de protestation qui paralyseront pendant plus d'une semaine, la ville d'Abidjan, de même que certaines villes de l'intérieur. Coincés et en plein état de panique, le premier ministre Soro Guillaume et son (presqu'ancien) patron, le président Gbagbo, tiendront un conseil des ministres extraordinaire, le dimanche 20 juillet pour tenter de sauver les meubles. Au sortir de ce conseil des ministres, des mesures prétendûment présentées comme vigoureuses ont été prises : la réduction du prix du litre de gasoil qui est passé de 785F à 685F soit une baisse de 100F. La réduction du prix du litre de pétrole lampant qui est passé de 550F à 470F. La réduction du train de vie de l'Etat par la baisse de moitié du salaire de base des ministres (une escroquerie morale), la réduction des charges de fonctionnement des sociétés d'Etat à travers une baisse des avantages des dirigeants de ces sociétés (une autre escroquerie morale), le renforcement de la lutte contre le racket (on a vu les résultats), la création de comités de surveillance des prix des denrées alimentaires de grande consommation (nul dans ce pays n'a jamais vu ces comités de surveillance). Et ces mesures étaient censées augmenter le pouvoir d'achat des Ivoiriens. Elles ont donné des résultats au-delà de l'espérance des Ivoiriens… Mais si le gouvernement, sur la pression des populations et deux morts et plusieurs blessés plus tard, a consenti à réduire les prix, c'était pour prendre des dispositions pour mieux voler le peuple avec une incroyable trouvaille : l'indexation du prix à la pompe sur celui du baril de pétrole à l'international. Et les résultats sont là : en juillet 2008, le prix du baril était à 147 dollars. Dans les stations à Abidjan, le super sans plomb était à 785 F, le gasoil à 685F et le pétrole lampant à 470F. Le 1er avril 2010, le baril du pétrole à l'international était à 84,95 dollars. A la même date, le soucieux gouvernement de Côte d'Ivoire affichait dans les stations : 779F pour le super sans plomb contre 739F la veille, 645F pour le gasoil contre 615F la veille et 524F pour le pétrole lampant. Soit, pratiquement le même prix pour le super sans plomb quand le baril était à 147 dollars et quasiment le même pour le gasoil. Le pétrole lampant lui, a dépassé son prix de juillet 2008. 524F aujourd'hui, contre 470 en juillet 2008. Du pur socialisme pour le bonheur des populations rurales dont la misère n'est plus descriptible. Ainsi, le gouvernement, de façon malicieuse et en volant, en truandant le peuple, est pratiquement revenu aux anciens prix de juillet 2008 qui avaient provoqué les mouvements de protestation. Mais cette fois-ci, dans un contexte de misère et de souffrances tel qu'on est tenté de se demander si nous avons des dirigeants sérieux. Ce gouvernement, le président et son 1er ministre ont toujours affirmé que sa mission est de conduire les Ivoiriens aux élections. Mais ces élections sont devenues une soucoupe volante. Et ce gouvernement qui est totalement incapable d'accomplir la mission qui justifie son existence, s'emploie par son incompétence à tous les niveaux, à prolonger la souffrance des Ivoiriens. Et non content de cela, il dit des contrevérités, pour ne pas dire qu'il ment sans aucune honte. Le ministre de l'Energie et des mines, sur les antennes de Rfi, avait annoncé la fin définitive du délestage qu'il a qualifié de " mauvais souvenir ". La direction de l'énergie vient d'annoncer le délestage pour encore deux mois. En somme, l'on est revenu à ce qui avait été annoncé depuis le mois de février. De qui se fout-on à la fin ? Dès le lundi prochain, les prix du transport urbain et inter urbain vont connaître un renchérissement, pour tenir compte de la nouvelle hausse du carburant, effectuée dans un mépris total à l'égard des Ivoiriens. Et comme il faut s'y attendre, toutes les denrées de grande consommation vont augmenter à partir du mardi 13 avril. Dans l'indifférence totale de dirigeants soi disant soucieux de la souffrance du peuple mais qui, en réalité, mangent la vie des populations tétanisées par une misère si affreuse qu'elles n'ont même plus la force de se plaindre…

ASSALE TIEMOKO
a02375898@hotmail.fr