Les klaxons habituels des ‘‘wôrô-wôrô’’, ‘‘gbakas’’, et autres taxis compteurs, ont fait hier place aux vrombissements des bus de la Sotra. La raison ? La grève des premiers cités. Lundi donc, les transporteurs avaient décidé de mettre à exécution leur menace de grève. Au niveau de la Riviera, les embouteillages n’étaient pas de mise. Dans les différents gares de la riviera-Palmeraie, Riviera 2, Cocody-cité rouge, Deux-Plateaux mobile, Aghien, Petro-Ivoire, Angré-terminus 81-82, les usagers attendaient en vain les ‘‘ wôrô-wôrô’’, ‘gbakas’‘ et taxis compteurs. « Vraiment les transporteurs ont respecté leur mot d’ordre de grève. Et cette fois-ci, il y a eu l’unanimité. C’est vraiment sérieux. Moi qui croyais que c’était du bluff ! », disait hier, Fabrice K. employé dans un établissement financier de la place. L’énervement avait fini par gagner d’autres usagers qui ne savaient plus à quel saint se vouer. « J’espère que mes patrons comprendront que ce n’est pas ma faute si je ne suis pas encore au bureau à 8h30mn », souligne, toute dépitée, Rosalie Kouassi, secrétaire dans un cabinet médical au Plateau. Et sa camarade de gauche de rétorquer : « Moi mes patrons sont très sévères. Je sais qu’ils vont me reprocher le fait de n’avoir pas emprunté le bus. Alors que tout le monde sait que la Sotra dont le parc automobile est sinistré du fait des casses ne peut pas transporter tout le monde ». Debout depuis plusieurs heures, nous apercevons des personnes, le cellulaire collé à l’oreille, suppliant des interlocuteurs qui pourraient venir les chercher. C’est dans cette atmosphère empreinte d’interrogation que nous quittons la gare de la Riviera-Palmeraie. Gagnés par le découragement, des travailleurs décident alors de regagner leur domicile. « Je ne peux pas me hasarder à aller au bureau et à avoir toutes les peines du monde à retourner à la maison à 18h. Je préfère rentrer à la maison », souligne un homme en costume. Cette grève des transporteurs, largement suivie, a également empêché des élèves d’aller à l’école. Dans certains établissements de la commune de Cocody, les Directeurs ont pris la sage de décision de ne pas ouvrir des écoles. Mieux, de faire annuler des devoirs. Des agences de certaines banques de la commune de Cocody n’ont pas fonctionné convenablement du fait du manque de personnel. En tout cas, tout le monde a pâti de cette crise car de nombreux engagements n’ont pu être honorés.
Jean Eric ADINGRA
Jean Eric ADINGRA