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Politique Publié le lundi 19 avril 2010 | Nord-Sud

Un mois de guéguerre Forces Nouvelles-Camp presidential : Les hommes de la crise du désarmement

La guerre des mots autour du désarmement a été menée par des ''artificiers'' et non des moindres, stratégiquement mis en selle par les leaders respectifs du camp présidentiel et de l'ex-rébellion.

Alcide Djédjé

C'est par lui que tout est arrivé. Alcide Djédjé, Ambassadeur de Côte d'Ivoire à l'Onu, a chargé l'ex-rébellion, l'accusant de faire obstacle à la tenue d'élections libres et transparentes. Il a dit cela, le 17 mars, après le Conseil de sécurité et invité l'Onu à ne pas cautionner un scrutin dans un pays en partition. Il a aussi réclamé une liste électorale propre, sur laquelle ne devra figurer aucun étranger. Le fait que l'ambassadeur confie ces récriminations à la presse a provoqué une levée de boucliers de la part de l'opposition. Les Forces Nouvelles adossées au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) ont vertement réagi, voyant en la déclaration du diplomate une stratégie pour retarder les élections.


Affi N'Guessan, pdt Fpi

Après l'élection, fin février, du nouveau président de la Cei, Pascal Affi N'Guessan a exigé la révision de la liste électorale et la recomposition des Cel. C'était début mars au cours d'une conférence de presse qu'il a donnée au siège de son parti à Marcory. Il a soutenu ces revendications lors de ses sorties, à l'occasion des meetings. Mais Affi N'Guessan a fait profil bas, laissant ses ''lieutenants'', Sokouri Bohui, Augustin Guéhoun, Koné Katina, Marie Odette Lorougnon, William Attébi maintenir la pression. La dernière sortie grand public et fulgurante de M. Affi est bien l'interview qu'il a accordée à Jeune Afrique ce mois d'avril.

Sokouri Bohui, Sn Fpi

Le Monsieur élections du Fpi a fait feu de tout bois. Il est intervenu sur tous les sujets : le désarmement avant l'élection présidentielle, l'audit de la liste électorale provisoire, la recomposition des commissions électorales indépendantes locales (Cel). Si bien qu'il était difficile à cerner. Quand la presse lui demandait, par exemple, comment se fera l'audit, il la renvoyait à la Cei. C'est cette structure, disait-il, qui doit trouver le mécanisme. Curieux ! Intraitable sur les trois sujets, le député était partout et nulle part. Dans les colonnes de la presse, sur les antennes radiophoniques et les conférences de presse.


Michel Amani N'Guessan, Fpi

Le ministre de la Défense a surtout effectué une tournée de popote en zone Centre, Nord, Ouest (CNO). Certes Michel Amani N'Guessan a visité les sites d'encasernement au nom du gouvernement. Mais les résultats de son travail et ses messages ont apporté de l'eau au moulin du Fpi, dont il est membre. Ainsi, le constat du patron de la Défense a permis aux uns et autres de comprendre la colère du Fpi. A Bouna, des démobilisés censés être encasernés ne le sont pas, a-t-il observé. Et le ministre de menacer, en disant que tous ceux qui ne respectent pas la loi seront traités comme des bandits. Amani N'Guessan a ainsi justifié l'exigence du désarmement par le Fpi.


Konaté Navigué, JFpi

Adjoint de Charles Blé Goudé, au sein de la direction nationale de campagne chargée de la jeunesse, Konaté Navigué recentre toujours le débat. Il fait l'état des lieux, présente les risques de situation politique au menu, puis laisse Charles Blé Goudé enfoncer le clou. Le président qu'il est de la Jeunesse du Fpi, avait ainsi peint un sombre tableau des zones Cno, avec une « économie de guerre », la « fuite des produits industriels » et tenu les éléments des Forces nouvelles « responsables » des souffrances des Ivoiriens. Konaté Navigué avait aussi fustigé l'insécurité en CNO, où, selon lui, des élections ne peuvent être possibles quand des biens des proches de Laurent Gbagbo sont détruits. Il faisait allusion aux casses des résidences de Malick Coulibaly et Gervais Coulibaly.


Charles Blé Goudé, DncaJ

Charles Blé Goudé, directeur national de campagne adjoint, chargé de la jeunesse de Laurent Gbagbo a encore démontré qu'il n'a pas usurpé son titre de leader de la « galaxie patriotique ». Dès que la hache de guerre a été déterrée, il est monté en première ligne. Parcourant villes et villages, enchaînant meetings et conférences de presse, il s'est pleinement investi, Blé Goudé ne s'est pas privé d'asséner que « l'amitié se nourrit de vérités ». Il a donc continué de rudoyer les ex-rebelles et leur chef jusqu'à ce que Laurent Gbagbo et Guillaume Soro se rencontrent dimanche passé. « Maintenant que les choses se sont tassées, il faut y aller résolument. Sans louvoiement vers le respect des engagements pris », se satisfaisait-il.


Cdt Issiaka Ouattara, Cema adjoint FaFn

Il est intervenu pour demander à son « ami » Blé Goudé de « mettre balle à terre ». Wattao, chef d'état-major adjoint des Forces armées des Forces nouvelles (FaFn) faisait son « devoir » d'amener les deux camps à se comprendre. Le militaire avait surtout déploré les piques par journaux interposés. Car, pour lui, les signataires de l'Apo ont des cadres appropriés où discuter. A-t-il été entendu ? Non, puisque les palabres ont continué après sa visite.


Seydou Ouattara, FN

Le porte-parole militaire a défini la « nuance » entre ex-combattants et ex-belligérants. Les premiers sont les supplétifs et les seconds, les vrais anciens belligérants de la guerre. Pour le commissaire principal Seydou Ouattara, le camp présidentiel sème la confusion en alternant ces deux expressions. Et puis, le désarmement avant la présidentielle concerne, selon lui, les ex-combattants. Et que les ex-belligérants doivent être unis dans la nouvelle armée seulement après les élections et l'avènement du nouveau président de la République. Après un bref séjour à Abidjan, Seydou Ouattara s'est retiré à Bouaké où il a continué à démonter la thèse des Refondateurs sur le désarmement.


Koné Mamadou, FN

Le ministre de la Justice, Koné Mamadou, a conduit la plupart des délégations des FN qui ont rencontré les acteurs politiques. Notamment, le Front populaire ivoirien (Fpi), le Mouvement des forces d'avenir (Mfa) et l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci). « Nous ne sommes pas en guerre. Lorsqu'on vient à des négociations, on ne vient pas avec des positions tranchées. Il ne s'agissait pas de prendre des décisions. Chacun rendra compte et les décisions se prendront là où elles doivent être prises », tempérait-il, après les audiences.


Dosso Moussa, FN

Anciennement ministre de l'Enseignement technique et de la formation professionnelle, Dosso Moussa était à la tête de l'équipe des Forces nouvelles qui s'est rendue à la « Maison de l'élection » pour expliquer les positions de l'ex-rébellion. Le ministre avait invité les différentes parties à travailler de concert pour une sortie de crise rapide et apaisée.


Me Affoussy Bamba, porte-parole des FN

Elle a été révélée après le conclave du tenu du 6 au 14 mars dernier à Bouaké. Fraîchement nommée par Guillaume Soro au poste de porte-parole des FN, en remplacement de Sidiki Konaté, elle s'impose, très tôt. D'abord à travers la lecture du communiqué final du conclave. Ensuite, elle a commencé à marquer son territoire et à prendre toute sa place dans le débat qui a opposé son camp aux partisans de Laurent Gbagbo. La porte-parole n'a pas hésité, à se mesurer au leader de la « galaxie patriotique », en exhibant son parcours scolaire, universitaire et professionnel ainsi que son doctorat.


Félicien Sékongo, porte-parole adjoint des FN

Félicien Sékongo est vite monté en première ligne. Cette position avancée du directeur de cabinet adjoint du secrétaire général des FN se justifie par le fait qu'il a été nommé porte-parole adjoint. Il a épaulé Me Affoussy Bamba dans les répliques aux pro-Gbagbo. Félicien Sékongo semble avoir été chargé de répondre aux jeunes disciples du chef de l'Etat, notamment à Charles Blé Goudé. « La liste électorale provisoire a été élaborée sur la base de la liste électorale de 2000 et des fichiers historiques fiables qui ne sont pas une création des Forces Nouvelles. A ce sujet, interrogeons Blé, qui est si alerte, sur sa vraie date de naissance. N'est-il pas né en 1959 alors que sur ses documents il est marqué 1972. S'il y a des fraudeurs à débusquer, Blé doit être le premier à être rayé de la liste. Qu'il arrête de distraire les Ivoiriens qui n'ont que trop compris ses objectifs liés à son égo », avait-il indiqué lors de la conférence de presse, le 26 mars dernier, à Bouaké.


Alain Lobognon, directeur de communication des FN

Le directeur de la communication des FN a été actif dans la bataille d'interprétation de l'Apo. Apparu en retrait dans les premières heures de la crise, Alain Lobognon a été « contraint » de parler. Descendu donc dans l'arène, le 30 mars dernier, il a dit sa part de vérité. « Des conseillers du chef de l'Etat lui donnent de faux conseils », a-t-il soutenu, avant d'apporter d'aborder la polémique. « Le Cci a des problèmes. Il n'a pas les moyens nécessaires pour son fonctionnement. C'est pourquoi, je souhaite que le ministre de la Défense reconnaisse cela », « Ceux qui figurent sur la liste des 5.300.000 dite liste blanche, le système informatique a prouvé qu'ils étaient Ivoiriens. Et le million trente trois, la machine a détecté que ces derniers n'étaient ni Ivoiriens ni étrangers. Maintenant, il faut qu'ils viennent apporter la preuve de leur nationalité », a-t-il répondu.


Konaté Sidiki, ex-porte-parole des FN

Il a conduit la délégation des FN qui a rencontré le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo, le 30 mars dernier. Lui aussi en retrait depuis qu'il a été remplacé au poste de porte-parole par Me Affoussy Bamba, n'a pas moins disparu de la hiérarchie de l'ex-rébellion. Il a souvent fait partie des délégations qui ont rencontré les différents états-majors politiques, notamment Fpi. Optimiste sur une fin heureuse dans la crise qui oppose son camp à celui de Laurent Gbagbo, il aura pesé de tout son poids dans la rencontre du dimanche 11 avril dernier entre le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo et le Premier ministre Guillaume Soro. Ne déclarait-il pas, au sortir de l'audience accordée par le n°1 ivoirien que : « Les Forces nouvelles restent dans la logique de la construction de la paix. La guerre ne peut donc pas être évoquée dans notre vocabulaire. Ce serait une trahison vis-à-vis des Ivoiriens » ?

Bidi Ignace, Marc Dossa & Bamba K. Inza (Stagiaire)
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