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Politique Publié le mardi 20 avril 2010 | Le Patriote

Bakayoko, y a quoi même ?

Enlisement et léthargie totale. C’est par ces mots qu’on peut décrire la situation dan laquelle se complait actuellement la Commission électorale indépendante. Près de deux mois après son investiture, la nouvelle équipe de la CEI dirigée par Youssouf Bakayoko n’a pas encore trouvé la thérapie à laquelle s’attendent légitimement les Ivoiriens pour remettre sur les rails le train du processus électoral. Pis, aux réunions en commission centrale et séminaires de «mise à niveau», succèdent des séances de travail et autres visites de courtoisie aux acteurs politiques, qui ressemblent fort bien à des promenades de santé. En somme, beaucoup de discours mais aucun acte majeur pour redonner confiance aux Ivoiriens. La mobilisation des femmes du RHDP pour exiger une date des élections et la pression diplomatique de certaines chancelleries n’y ont rien fait. La réponse du premier responsable de la CEI n’a pas changé d’un iota. «Je ne suis ni aphone ni autiste, mais je me veux l'animateur d'une équipe solidaire, soudée et responsable qui entend donner une visibilité forte aux programmes de la CEI en évitant de l'installer dans le landernau de l'imprévision et des manœuvres incomprises», soutient-il invariablement. Alors, on se demande ce qui se passe réellement pour que Bakayoko reste aussi insensible face au cri de cœur des Ivoiriens et l’impatience des partenaires de la Côte d’Ivoire. ‘’Youssouf Bakayoko, y a quoi même’’, est-on tenté de s’interroger de manière triviale. Question d’autant plus capitale qu’aucune action de communication de l’équipe de Bakayoko ne vient situer les Ivoiriens, là où l’ancienne équipe avait institutionnalisés des communiqués de presse hebdomadaires sur l’évolution du processus.
Ainsi donc, deux mois après leur élection à la tête de la CEI, Bakayoko et son bureau sont dans une posture attentiste face aux enjeux et la responsabilité qui est la leur de relancer le processus électoral. Attitude qui ne manque pas de susciter commentaires et inquiétudes. Et ce, d’autant plus que ce silence quelque peu troublant est en déphasage avec l’ardeur et la très bonne disposition d’esprit affichées par l’homme le 5 mars dernier, date de sa prise de fonction à la tête de cette institution. En effet, ce jour-là, Youssouf Bakayoko ne s’est pas embarrassé de fioritures pour exprimer sa ferme détermination à insuffler à la nouvelle équipe dirigeante de la CEI ainsi qu’aux structures techniques, une dynamique nouvelle à même de parer à l’urgence de la situation. Il avait donc rassuré ses compatriotes qui, force est de reconnaître, commencent aujourd’hui à perdre patience et à douter de sa bonne foi. Ceux-ci ne comprennent pas en effet, que Bakayoko s’attarde sur la relance du contentieux. A moins qu’il ne veuille tout remettre en cause et imprimer ainsi sa propre marque au processus électoral. Tout est là pour rendre possible la reprise du processus. En effet, le 9 mars, les vice-présidents de la CEI ont procédé aux passations des charges. Dans le courant de la même semaine, le président Bakayoko a tenu deux réunions avec les membres du bureau de la CEI. Il s’est agi au cours de celles-ci, de faire l’état des lieux et concocter un plan de travail qui a été validé la même semaine par l’ensemble des 31 membres de la commission centrale, au cours d’un séminaire. Dans la même veine, le 8 avril, une autre réunion de la commission centrale s’est tenue. Il y avait six points à l’ordre du jour à examiner par 31 membres que compte la Commission centrale. Trois points marquaient toute l’importance de ce conclave à savoir: la réorganisation des sous commissions, l’examen des cas des CEI locales et surtout l’examen de projet de textes sur le contentieux électoral. Le lendemain, accompagné de quelques proches collaborateurs, Youssouf Bakayoko rencontre le Premier ministre Guillaume Soro pour lui faire le point d’un mois et demi de travail. A sa sortie d’audience, il a lancé devant la presse ce propos, on ne peut plus clair: «Nous avons fait des propositions de pistes de solution pour relancer le processus électoral». Depuis, c’est le statu quo. Un statu quo qui arrange bien évidemment le camp présidentiel qui ne semble pas encore prêt pour l’ultime bataille. L’arbitre du jeu jouerait-il contre le camp qui veut, au contraire, aller aux élections? En tout état de cause, une chose est sûre pour autant, pour l’heure rien ne bouge à la CEI et cela commence par inquiéter les Ivoiriens.
Ibrahima B. Kamagaté

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