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Politique Publié le mercredi 21 avril 2010 | Notre Voie

Les vérités d’un frère de Venance Konan à Alassane Dramane Ouattara

Dans ma série de quête de solutions pour une sortie de crise heureuse sans heurts et profitable à tous, j'ai décidé de faire une adresse à toutes les têtes de proue de la politique ivoirienne et à certains leaders d'opinion. Monsieur le 1er ministre Alassane Dramane Ouattara (ADO), vous figurez en bonne place sur mon carnet d’adresse. Vous êtes un pion clé de cette crise majeure. Nul ne saurait le nier.
Ma voix n'est peut-être pas la mieux autorisée à s'adresser à votre éminence, certes, mais en tant que simple citoyen et observateur de la vie politique habité par un esprit (plus fort que moi) qui me pousse à écrire, je ne peux m'empêcher d'accomplir ce devoir. Il vous appartient de me lire attentivement.
Souffrez que dans mon développement je fasse un rappel des faits, des commentaires et après vous inviter à agir dans le sens positif.
Dans la mémoire collective des ivoiriens, monsieur Alassane Dramane Ouattara à fait son apparition sur la scène politique ivoirienne dans les années 1990-1991, si je ne me trompe pas. Auparavant, nombre d'ivoiriens ignoraient votre existence, à part quelques privilégiés qui savaient que vous étiez à la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO).
A la suite d'une crise sociale et économique survenue à ce temps-là, temps qui correspondait à la chute du mur de Berlin (1989) et au vent de l’Est qui soufflait dans le monde entier, le président Houphouët-Boigny vieillissant et poussé dans le dos avait besoin d'un expert. Des conseillers européens, notamment ceux de la classe
politique française lui conseillèrent monsieur Alassane Dramane Ouattara comme l’homme capable de sortir la Côte-d'Ivoire du gouffre. Dans ce genres de situation, rien n'est gratuit, les choses se font à dessein et les pions ne sont pas poussés au hasard. La Côte d'Ivoire étant la chasse gardée de la France, alors il fallait préparer l’après Houphouët. Mais le choix devait se porter sur quelqu'un de manipulable et qui pouvait vendre subtilement la Côte d'Ivoire en petits morceaux à la France. Voilà le schéma tel que conçu. Sans certainement le savoir, monsieur ADO est entré dans la danse.
Vous devenez ainsi le tout premier,Premier ministre de la Côte d'Ivoire de notre ère. Téléguidé, vous procédez à des réformes profondes au plan social, économique, éducationnel et même culturel comme définies par vos commanditaires. Dans le feu de l’action, on voyait en vous un sauveur. Mais c'est mal connaître la France. La machine infernale de destruction de la Côte d’Ivoire a commencé à tourner à plein régime.
La privatisation tous azimuts des sociétés d'état s'est mise en branle. Malheureusement, des secteurs stratégiques à ne pas privatiser l'ont été. Je veux citer l’énergie, l'eau, la télécommunication... Par la suite, on a même lu dans les journaux “Alassane vend et rachète.” En principe, la privatisation devait rapporter de l' argent à
l'Etat. Dans votre cas, l'Etat est sorti perdant. Monsieur ADO devient subitement riche, je dirais même richissime. Voici l'origine de votre richesse. Pendant ce temps, on assiste à la compression de milliers d’agents des sociétés d’Etat et de l'Administration (les déflatés), créant ainsi le chômage et la pauvreté extrême dans certaines familles.
De l’autre côté, on dit de vous : “ADO, Warri fatchè”. C'est-à-dire l'homme riche. Pour boucler la boucle, il s'en est suivi la réduction des salaires (le raccrochage des enseignants).
Vous venez de cette façon de détruire les fondements du système éducatif ivoirien qui faisait la fierté dans la sous-région. Les enseignants, déboussolés et dans le désarroi, sont incapables de dispenser correctement les cours à nos enfants. C’est la porte ouverte à la fuite des cerveaux pour échapper à ces salaires de misère. Je crois que l'origine du mal de l'école ivoirienne provient en partie de là.
En plus sous votre règne en tant que premier ministre, on a connu les cartes de séjour. La stratification de la société ivoirienne est née. D'un côté les ivoiriens et de l'autre les étrangers. La xénophobie brandie comme un trophée de guerre par vos militants est venue de là. Pour parler comme l'autre, nous dirons: “nous-là, on connaît pas xénophobie avant, c'est voleur qui connaît son ami voleur”. Au vu de tous ces faits, vous voyez que savamment, la France vous a amené à désarçonner les secteurs performants du développement de la Côte d'Ivoire. On se rend donc compte que vous êtes en mission commandée pour elle. Vous n'aurez malheureusement pas le temps d'achever le travail planifié à vous confié lorsque intervient le décès du président Houphouët en 1993. Une bataille de succession du “vieux” s'engage entre vous et le président Bédié. Le dernier nommé plus prompt s'empare du pouvoir. La France observe et laisse faire en espérant que monsieur Bédié rentrera dans ses schémas. Elle est très vite déçue de l'attitude nationaliste de ce dernier. Que va faire la France ? Elle remet automatiquement en selle monsieur ADO après s'être débarrassé de monsieur Djéni Kobina, père fondateur du RDR.
M. ADO redevient très actif et fait des déclarations tapageuses sur les chaînes étrangères (RFI, BBC, Africa N°1) pour dire : “on ne veut pas que je sois président de la Côte d'Ivoire parce que je suis un ressortissant du Nord et je suis musulman”. Il n'en fallait pas plus pour que la communauté internationale (France) penne fait et cause pour M. ADO. Un coup d'Etat dirigé par le Général Gueï Robert intervient et emporte le président Bédié. Une page de l'histoire de la Côte d'Ivoire venait d'être tournée. M. ADO remportait ainsi sa première victoire. Son discours qui suit en dit long : “je frapperai au moment venu ce pouvoir moribond et je rentrerai”.
A vous entendre, on a l'impression que vous avez un pouvoir magique qui vous permet de décider de la vie de la Côte d'Ivoire, alors qu'il n’en est rien. La France vous donne cette illusion parce qu'elle se sert de vous pour obtenir ce qu'elle veut. Quand elle n'aura plus besoin de vos services, vous serez tout juste bon pour la cour pénale internationale (C.P.I) ou pour le tribunal pénal international (T.P.I). N'oubliez pas que ces deux institutions internationales sont créées pour intimider et mettre au pas les dirigeants des pays sous-développés qui n'en font qu'à leur tête. M. ADO, un peu de rete nue dans vos propos et moins de zèle. Vous êtes un mortel et non un extra-terrestre. Il ne sert à rien de narguer les autres. Bref.
Après le feuilleton Bédié, c'est alors le feuilleton Guéi. Vous aurez maille à partir avec “le Général”. Selon vos agissements, on est convaincu que vous êtes le cerveau du coup d'Etat de 1999. A cette époque, les journaux annonçaient que M. ADO rentrait en Côte d'Ivoire pour être le chef de l'Etat. Il a fallu l'opiniâtreté du Général Guéï Robert pour freiner vos ardeurs. Pour vous disqualifier, il a même dit : “il y a des gens qui ont une carte d'identité dans la poche droite et une autre dans la poche
gauche”.
A l'analyse de ce propos, on se rend compte que vous avez une nationalité douteuse. Mais au fait, qui êtes-vous au juste ? Le président Bédié prend un mandat d'arrêt international contre vous parce que vous êtes venu perturber l'ordre public en Côte d'Ivoire. Le Général Guéï quant à lui, il fait savoir que vous avez deux nationalités. Le président Laurent Gbagbo utilise l'article 48 de la constitution pour faire de vous, un candidat à l'élection présidentielle. Les ivoiriens sont perplexes et ils ne savent plus à quel saint se vouer. Leur sommeil est troublé; ils s'interrogent.
M. ADO, avec le respect que je vous dois, sincèrement vous êtes un problème. Faites éclater la vérité au grand jour pour que ces suspicions et ces supputations s'arrêtent. Je veux avoir le cœur net. Loin de moi l'idée de tomber dans le débat sur la xénophobie (mot à la mode en Côte d'Ivoire).
En octobre 2000, le candidat Laurent Gbagbo est élu président de la République, une élection organisée par le Général Guéï Robert. Notre “Papa”, la France n'est pas contente parce qu'on a éliminé son “fils” ADO. Mais elle est aux aguets en espérant qu'elle pourra corrompre le président Laurent Gbagbo pour être à sa solde. (La France pense qu'on vit pour elle) ; Le colonisateur est surpris par la réaction du nègre président qui refuse de suivre les instructions du “patron”.
Pour contenir ce président trop libre dans la tête afin de ne pas propager “ses idées révolutionnaires”, la France brandit encore M. ADO comme un étendard. Notre homme de l’occident malgré lui (peut-être?) sort le grand jeu en prononçant des paroles incantatoires : “s'il veulent qu'on mélange le pays on va le mélanger”. On ne peut pas tenir un tel propos si on n'a pas un soutien de taille.
Quelque temps après, survint un coup d'Etat manqué mué en rébellion. Une rébellion fabriquée de toutes pièces par la France. Ah ! La France, arrête de déstabiliser les pays africains. Tu vas subir la colère des dieux de justice. Le constat général montre que les pays africains francophones sont à la merci des guerres (Si le père est vampire que voulez-vous?). Bref.
M. le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, pourquoi cette soif de pouvoir ? Un de vos “lieutenants” en l’occurrence Koné Zakaria disait dans les “CD” vendus sur le marché ceci : “on fait cette guerre pour ADO”. Lorsque vous entendez de tels propos, quel est le sentiment qui vous anime ? Etes-vous sûr que c'est pour une histoire de xénophobie et de carte d'identité qu'il y a tant de morts ? Au fait, parlons de xénophobie. Avez-vous entendu parler de “bétédougou”, “attiédougou”, “baoulédougou” etc., dans les régions considérées comme votre bastion ? je n’en suis pas si sûr. Et pourtant les régions du Sud considérées par vos sympathisants comme xénophobes, on y trouve des quartiers dans les villes comme dans les villages qui se nomment “Dioulabougou” ou “Dioulakro”. Pourquoi, trop de mensonges ? Où se
trouve le problème ? On a toujours vécu en harmonie avec nos frères du nord et nos frères étrangers. D'où vient que les ivoiriens sont xénophobes ? Le taux d'étrangers en Côte d'Ivoire est plus de 26%. La France qui n'est pas xénophobe vous rapatrie tous les jours. Elle parle d'immigration choisie. Que dites-vous ? Simplement “je suis nègre, j'ai été grillé par le soleil. Je me pli aux exigences de mon chef”.
Depuis l'arrivée du président Laurent Gbagbo à la magistrature suprême, quel acte négatif a-t-il posé à l'encontre des musulmans ou à l’encontre de nos frères du nord pour subir un tel traitement ? Je ne prends pas partie pour lui, seulement je m’interroge. Par votre faute, on soupçonne autrui d'être étrange. La crise de confiance est grandissante et on se regarde en chiens de faïence.
M. ADO, votre histoire ressemble étrangement à celle de Chaka, le héros de l’œuvre “Chaka, une épopée bantou” de l'écrivain Thomas Mofolo. En effet dans cette œuvre, Chaka, à cause des péripéties de la vie, va signer un pacte avec “un être étrange”. Chaka veut échapper à sa condition humaine pour devenir celui qui fait et défait, devenir un surhomme, en un mot devenir le tout-puissant.
En retour, il doit accomplir tout ce que lui demandera l'être étrange. Malheureusement, c'est le sang humain qui doit être versé. Plus le sang coulera, plus il deviendra puissant et invincible. Pour obtenir le pouvoir absolu, alors il doit tuer sa dulcinée (épouse) NOLIVE. Chaka n’a pas hésité à le faire. A la fin, “l'être étrange” va demander plus et Chaka sera dans l'impossibilité de le faire. C'est ainsi que notre héros va connaître sa descente aux enfers. Il sera assassiné par ses propres frères.
Quel enseignement faut-il tirer de cette histoire bantou ? Chaka, c'est vous M. ADO, “l'être étrange” c'est la France, NOLIVE c'est la Côte d'Ivoire et les frères qui ont tué Chaka, ce sont ceux qui vous poussent pour la conquête du pouvoir à tout prix, ce sont ceux qui vous surnomment “brave tchê”. A regarder de près, vous avez tout donné à la France mais elle est insatiable. Chaque jour, elle vous en demande davantage et vous êtes dans l'impossibilité de la satisfaire. Dans ce cas, elle va monter vos frères ivoiriens contre vous. Ce sera la fin de vos illusions. En conclusion, l'ambition démesurée conduit inéluctablement à une fin triste.
Pendant qu'il est encore temps, ressaisissez-vous et renoncez à cette œuvre diabolique. Elle n'aboutira pas. Alpha blondy disait dans l'une de ses chansons : “devant l'escalade de la violence l'homme découvre son impuissance”. Vous avez tout essayé et rien ne marche. Celui que vous avez devant vous, c'est-à-dire le président Laurent Gbagbo, il a pour allié Dieu et Jésus-Christ. Alors que vous, vous avez pour allié “l'être étrange”. Votre combat est donc perdu d'avance. Soyez réaliste. Croire au mythe du bonheur parfait est une utopie. Dieu est en train d'endurcir le cœur de la classe politique française pour la frapper ensuite.
Il est temps de sauver votre âme. Les ivoiriens sont prêts à vous accueillir les bras ouverts. La vie en collectivité soulève sans cesse des problèmes. Et sachez que l’activité politique est elle aussi parsemée d'échecs et de demi-réussites comme n'importe quel autre genre d'activité. Lorsqu'on aime un peuple, on ne le prend pas en otage. Nos frères du Nord souffrent, je dis bien souffrent pendant que vous êtes dans les salons feutrés. L'école se meurt. Nos enfants qui doivent mener le combat du développement ne sont plus scolarisés. La zone occupée par les rebelles se désagrège. La population par peur vous applaudit. Ne pensez pas qu'elle vous apportera son suffrage au moment venu. Derrière la nuit la plus noire apparaît un jour nouveau. En vous livrant à une guerre impitoyable, c' est le peuple qui paie un lourd tribut. Pensez-y.
Beaucoup d'Ivoiriens se demandent si vous êtes un Ivoirien ou un mercenaire. Si vous êtes un Ivoirien, que dis-je, si vous êtes un Africain alors retrouvez votre frère Laurent Gbagbo pour mettre un terme à cette violence. Ensemble trouvez une issue heureuse à cette crise qui n'a que trop duré. Cette crise ivoirienne n'est pas une fatalité. Vous êtes en mesure de conjurer ce mauvais sort en surmontant vos divergences politiques.
Un de mes professeurs qui est de votre bord, nous disait en substance en Amphithéatre ceci :“ce monsieur mène un bon combat. S'il le gagne alors les ivoiriens seront heureux. Les voitures de marque TOYOTA qui transitent par la France avant d'arriver en Côte d'Ivoire pour un montant de plus de 10 millions, nous reviendrait à 1 million ou 2 millions toutes neuves. Mais en politique, il ne faut pas laisser son adversaire prendre une longueur d’avance. Si on le laisse faire, que proposerons-nous ?”, fin de citation. Il parlait ainsi du président Laurent Gbagbo. Je vous laisse apprécier ce discours. Pourquoi détruire l'autre s’il fait de bonnes choses ? C'est cela la politique ? Vraiment je plains les hommes politiques, j'ai la nausée.
Monsieur le premier ministre ADO, demandez à la France et aux rebelles de déposer les armes. Ainsi vous sortirez grandi et c'est par un tonnerre d'applaudissements que les ivoiriens dans leur ensemble te seront reconnaissants. Ils te porteront désormais dans leur cœur. Là aussi, c'est une stratégie politique à ne pas négliger. Il n'y a pas de honte à faire marche arrière. David Caradine, le héros du film “Kung Fu” disait : “un béni de Dieu maudit par des incirconcis, ce ne sont que des bénédictions qu’il reçoit”. faites le geste qui sauve et vous recevrez des bénédictions. Il fallait vous confesser pour pouvoir prendre la communion.
Par ce cri du cœur, je voudrais modestement faire prendre conscience au peuple “noir” que “le blanc” est très subtil dans ses relations avec l'Afrique. Les actes à lui posés ne sont pas gratuits. Il disqualifie “le noir” pour mieux le spolier.
A très bientôt. Réservez le prochain numéro consacré au président Laurent Gbagbo.
Qui aime bien, châtie bien.

Gilbert Kouamé
Professeur de collège
01 BP 6831 Abidjan 01
Cel: 05 74 85 69


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