La Côte d'Ivoire a décidé d'exporter vers le Burkina-Faso de l'électricité à partir d'aujourd'hui, malgré l'inconséquent délestage que les refondateurs mal inspirés font subir aux Ivoiriens. Ce sont au total 50 Mw qu'on vendra au pays de Blaise Compoaré d'ici le 30 juin 2010. Alors qu'il n'y a pas un mois, on quémandait du courant au Ghana, pour combler nos déficits. Alors que les populations ivoiriennes continuent de supporter les coupures désordonnées et sauvages du courant et que l'économie plonge à cause du manque d'électricité pour faire tourner les usines. Quel est ce pays de paradoxes où la main ne reconnait plus le chemin de la bouche et où, selon le président du Pit, "l'anomalie est devenue la normalité" ? Non, les refondateurs se moquent des Ivoiriens qui n'en peuvent plus de verser des larmes de sang à cause des calamités qui n'en finissent pas d'assombrir leur horizon. Ce n'est pas le fait que ce soit le Burkina qui suscite tant l'indignation des Ivoiriens, mais c'est l'acte qui sent le mépris et le manque de compassion. Au moment où les Ivoiriens sortent du traumatisme "d'une semaine sans véhicule" et où aucun espoir d'une couverture totale du territoire national en électricité ne pointe à l'horizon, si le régime de Laurent Gbagbo, par le biais de son ministre des Mines et de l'énergie, décide de vendre le peu de Mégawatts dont on n'arrive même pas à assurer la production, c'est que l'évidence est établie que le bien-être des Ivoiriens est le dernier des soucis du régime ivoirien. Qu'on ne s'étonne plus qu'aucun écho des cris de détresse du peuple ne parvienne pas au sommet ad vitam aeternam.
François Konan
François Konan