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Société Publié le jeudi 22 avril 2010 | Le Mandat

Les faits qui maintiennent la religion dans la précarité

Le développement de l’islam en Côte d’Ivoire rencontre d’énormes difficultés. Cette situation est imputable, à 90%, à la communauté musulmane qui fait très souvent, preuve de laxisme dans la gestion de cet héritage du prophète Mohamad.

La religion musulmane en Côte d’Ivoire connaît d’énormes difficultés : reconnue comme la plus riche des confessions religieuses en Côte d’Ivoire, elle possède un taux de fidèles estimé à 54% de la population ivoirienne. Mais l’immense fortune dont ils disposent et le nombre important de ses fidèles ! ne l’empêchent pas de faire partie des confessions religieuse les plus désorganisé du pays. En effet, la communauté musulmane ivoirienne manque d’infrastructures scolaires et universitaires. A part la ville de Bouaké qui abrite un collège franco-arabe et école construite à Yopougon par le conseil national islamique d’Idriss Koudouss, les musulmans qui ont pour ambition de pérenniser l’islam en Côte d’Ivoire, bâties de petites baraques pour instruire les enfants. Ces écoles construites le plus souvent dans les quartiers populeux, sont appelées ‘’écoles coraniques’’. On y enseigne, pour la grande majorité, que le Coran et l’arabe, en vue de permettre aux apprenants de mémoriser les prières. L’on nous parlera certainement de l’ouverture d’une université musulmane en Côte d’Ivoire. Deux faits importants : cette université hérite des locaux d’une grande école de la place. Cependant, les élèves qui y accèdent sont en grande majorité sortis du système éducatif occidental. Les promoteurs parlent de la construction, dans les années à venir, à la Riviera de leurs locaux propre. Mais en attendant, dans les écoles coraniques, les élèves sont habillés pour la plupart, de tenues uniformes en haillon. Certains manquent d’hygiène corporelle et vestimentaires sans qu’on leur en tienne en rigueur, ni à la maison, encore moins à l’école. Pis, dans plusieurs familles islamiques, les enfants qui fréquentent l’école occidentale sont mieux lotis que ceux qui vont à l’école coranique. Cela pour dire qu’il existe aucune adéquation entre la formation à l’école coranique et l’accès aux emplois dans la vie civile. Tous ceux qui ont voulu sortir ces écoles de ces abîmes, ont été contraints de fermer boutique à cause de la mentalité de la grande majorité des fidèles musulmans. Ces derniers préfèrent investir plus dans l’éducation occidentale de leurs enfants plutôt que de débourser de l’argent pour envoyer leur progéniture qui vont dans les écoles coraniques. D’où la présence massive des enfants musulmans dans les baraques des quartiers précaires utilisées comme écoles coraniques. Ces gamins utislisent comme cartables, de vieux sacs de riz vides de 5 Kilogrammes, des sachets ou des voiles.

Des enfants musulmans dans les écoles catholiques

Des enfants dont les parents sont musulmans, fréquentent de plus en plus les écoles catholiques. Ces derniers estiment ces écoles pour leur rigueur dans le travail et l’encadrement dans les établissements scolaires et universitaire des enfants. Ainsi, pour la réussite de leurs enfants, ils préfèrent tourner dos à leur religion qui n’offre pas, selon eux, de cadre adéquat pour l’instruction de leurs enfants. Ils dépensent de ce fait de grosses sommes pour la scolarité de leurs enfants dans ces écoles confessionnelles. L’enfant, une fois là-bas, est parfois soumis à l’apprentissage de la religion catholique au détriment de sa religion d’origine.

Palabre autour de la gestion des fonds dans les mosquées

La plupart des querelles dans les mosquées sont liées à l’argent. En effet, l’imam principal et ses adjoints ou les plus anciens ne se font pas de cadeaux en ce qui concerne la gestion des fonds. La raison, c’est que l’imam qui est le premier responsable de la maison de Dieu, souhaite avoir un droit de regard sur l’argent collecté. Mais très souvent, cette volonté n’est pas toujours acceptée par certains fidèles. Ainsi, des clans se forment. Un clan qui soutient l’imam et un autre qui ne partage pas ses visions. Aussitôt, la démission du premier responsable de la mosquée est exigée par des fidèles. Ce combat se termine très souvent par la création de petites mosquées annexes qui créent très fréquemment une cacophonie aux heures de prières. Et habituellement, les fidèles de ce type de mosquées se regardent en chien de faïence.

Les leaders religieux dans la danse

Le président du Conseil supérieur des imams (Cosim), Boubakar Fofana et celui du Conseil national islamique (Cni) Idriss Koudouss, ont vécu divisés depuis l’avènement du premier cité à la tête du Cosim. La réconciliation qui est intervenue entre les deux premiers hauts responsables de l’islam en Côte d’Ivoire grâce à une médiation du chef de l’Etat Laurent Gbagbo, semble être une réconciliation de façade. Car depuis ce passage à la télévision ivoirienne, l’on n’a jamais vu ces deux ex ‘’antagonistes’’ co-organiser une activité islamique ensemble. Jamais également ces deux dignitaires religieux n’ont été aperçus ensemble. Cette ‘’division’’ fait qu’ils n’arrivent pas à synchroniser leurs actions pour une dynamisation de l’islam. Les partisans des deux ‘’protagonistes continuent à se lancer des flèches. Ce qui a pour conséquence de disperser les énergies des fidèles musulmans dans la pérennisation de l’islam en Côte d’Ivoire.

Manque et dégradation avancée de certaines mosquées

Les mosquées dans le district d’Abidjan, sont presque inexistantes dans certaines communes. Même quand on en voit, elles sont pour la plupart mal gérées. A part les communes d’Abobo, Adjamé, Koumassi et Treichville où il n’est pas impossible de trouver une mosquée dans tous les quartiers, les autres communes sont quasiment dépourvues. Dans leur grande majorité, les mosquées manquent très souvent de toilettes et jamais repeintes. Celles qui ont des toilettes sont confrontées à un problème chronique de manque d’hygiénique. La grande mosquée de la riviera Golf de Cocody, l’une des plus belles d’Abidjan, est aujourd’hui en état de dégradation avancée. Elle a été construite en son temps, par le président Félix Houphouët Boigny et offerte gracieusement à la communauté musulmane. Par manque d’entretien adéquat, elle est en train de tomber en ruines. L’une des mosquées qui allait faire la fierté des musulmans en Côte d’Ivoire est bien sûr, celle située dans la commune du Plateau. Malheureusement, elle reste toujours inachevée. Sa construction avait pourtant commencé sous le mandat du président Henri Konan Bédié. Mais après le coup d’Etat de 1999, les travaux sont arrêtés. Elle était même devenue un lieu de prostitution et d’autres activités peu recommandables.

L’organisation du hadj toujours dans la tourmente

L’une des plus grandes plaies de la religion musulmane, reste l’organisation du pèlerinage à la Mecque. Plus de 2000 pèlerins ont encore un arrière-goût très amer de l’édition du hadj 2006 bis, où ils ont été contraints de rester en Côte d’Ivoire, faute d’avion. Le président du Cosim, Boubakar Fofana a été obligé de faire appel à l’Etat de Côte d’Ivoire afin qu’il appuie et accompagne la communauté dans l’organisation du hadj. Si cette collaboration a permis à la communauté de connaître une meilleure organisation du hadj en 2007 et 2008, des voix commencent à s’élever pour dénoncer les déviations dans la collaboration entre l’Etat et la communauté musulmane. La seconde entité citée reproche à l’Etat de vouloir ‘’ l’infantiliser ‘’ dans l’organisation du hadj. Pour disent-ils récupérer l’organisation du hadj, le Cosim entend mettre sur pied le samedi prochain, une structure baptisée : Bureau ivoirien du hadj et de la Oumra. Une fois mise sur pieds, cette structure se propose de sauvegarder les intérêts du pèlerin, améliorer la notoriété de la communauté musulmane et soigner l’image de la Côte d’Ivoire à l’occasion du Hadj. Espérons que cela ne sera pas que simple parole en l’air. Comme on peut le constater, bien que la religion musulmane gagne du terrain en Côte d’Ivoire, les fidèles et surtout les premiers responsables, ont du mal à lui conférer une image digne de son rang de première confession religieuse en Côte d’Ivoire. Il faut que chacun, à son niveau, joue pleinement le rôle qui est le sien en vue de rendre plus dynamique cette religion.

Aboubakar Sangaré
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