Les experts sont formels. La source du mal réside dans la disparition de la forêt avec son corollaire de changement climatique. En effet, avec environ 15 millions d’hectares de forêts dense humide au siècle dernier, la Côte d’Ivoire ne dispose aujourd’hui que de 3 millions d’hectares de forêts très dégradés. Cette disparition drastique du couvert forestier résulte du pillage systématique des ressources forestières. Si l’élaboration en cours d’un nouveau code forestier et son adoption à terme devraient permettre de remédier aux insuffisances d’ordre normatif, la question du financement de la conservation et de la réhabilitation du couvert reste entière. Selon la représentante du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation (Fao) Marie-Noëlle Koyara, il faut des ressources financières suffisantes pour la réalisation des projets et programme adoptés par le gouvernement. Pourtant, les recettes forestières fiscales cumulées qui concourent au budget de l’Etat ne sont pas négligeables. De 61,7 milliards Fcfa sur la période 1997-2002, elles sont descendues à 50 milliards Fcfa pendant la période 2003-2008 en raison de la crise sociopolitique. Mais de ces ressources, 5 à 10% seulement sont consacrés au développement du secteur forestier. Une inadéquation entre les ressources financières allouées au secteur. Cette faiblesse des moyens a pour conséquence l’affaiblissement de l’administration forestière, contribuant ainsi à réduire leurs capacités de protection, de surveillance et de mise en œuvre des plans d’actions tant dans le domaine forestier permanent que celui du forestier rural. Face au péril, le ministère de l’Environnement, des Eaux et Forêts sollicite auprès du fonds de la Fao, une étude en vue de la création d’un fonds forestier national. Ce fonds a pour objectif de soutenir financièrement la mise en œuvre des actions et programmes de la politique forestière. Il s’agit, à travers l’étude, de définir le cadre formel, les missions, les organes, le régime financier et comptable de même que les modalités de fonctionnement. Peut-être que le fleuve Sassandra pourra retrouver son débit.
Lanciné Bakayoko
Lanciné Bakayoko