Le président sénégalais Aboulaye Wade est arrivé, hier en Côte d'Ivoire pour une visite de 48 heures. L'avion du père du "Sopi" a atterri à 12 h 40 mn sur le tarmac de l'aéroport international Félix Houphouët Boigny à Port-Bouet. L'illustre hôte a été accueilli par le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Guillaume Soro. Des membres du gouvernement et des chefs d'Institution ainsi que plusieurs centaines de Sénégalais vivant en Côte d'Ivoire ont effectué le déplacement pour souhaiter la bienvenue au président Wade. Après les honneurs militaires, la presse a eu droit au salon d'honneur à une déclaration du président sénégalais : "Vous savez que les relations entre la Côte d'Ivoire et le Sénégal remontent à la nuit des temps. Tout le monde le sait. Mon père et mon oncle ont vécu ici à Abidjan et à Grand Bassam. Moi-même, j'ai travaillé ici. J'ai été consultant de la Bad, j'ai été consultant de l'Oua. Donc je connais Abidjan. Cela dit, je suis un disciple d'Houphouët Boigny que je considère comme l'un des plus grands panafricanistes, créateur du Rda. J'étais président des étudiants du Rda en France. Et aujourd'hui, le Sénégal et la Côte d'Ivoire entretiennent d'excellentes relations. Nos deux pays ont constitué l'axe Abidjan-Dakar. J'entretiens avec le président Gbagbo cette démarche. Je suis venu ici il n'y a pas très longtemps avec Taabo M'béki. Evidemment, les difficultés intervenues par la suite ont fait que je suis venu moins souvent. Mais n'empêche que la Côte d'Ivoire abrite des Sénégalais, très nombreux. Elle leur a accordé une hospitalité rare. Quelle que soit la conjoncture, il n'y a jamais eu de problème avec les Sénégalais en Côte d'Ivoire. Et ça, c'est simplement à cause des liens profonds qui existent entre nos deux peuples. Le président Gbagbo m'a invité à venir faire une visite d'amitié et de travail. Je suis venu chez moi et je me sens chez moi, ici. Guillaume Soro est mon fils. Lorsqu'il a eu des problèmes, il venait me voir pour demander conseils. Aujourd'hui donc, je viens en Côte d'Ivoire pour répondre à une invitation du président Gbagbo qui a répondu récemment à mon invitation. Je voudrais répondre à votre question. Je ne suis pas venu faire de la médiation, il faut que cela soit très clair. Je suis venu répondre à une invitation, rendre visite bien entendu avec les chefs de partis politiques. Mais je ne suis pas venu faire une médiation. La médiation, c'est moi et les autres qui l'avons confiée à Blaise Compaoré. Personnellement, je suis très content de ce qu'il a fait. Je lui ai téléphoné avant de venir en Côte d'Ivoire. Je suis venu parler d'autre chose. Cette autre chose, c'est la relance de la coopération officielle, je dirais entre le Sénégal et la Côte d'Ivoire. C'est vrai que même si rien n'a changé entre les Ivoiriens et les Sénégalais ici ou au Sénégal, face aux difficultés que la Côte d'Ivoire a traversées, nous n'avons pas toujours nous retrouvé comme avant dans les instances africaines pour prendre les mêmes positions. Je suis venu avec cette intention de raffermir les relations entre les deux Etats. Gbagbo lui-même, il y a longtemps, était dans l'opposition. Moi, j'avais fait un pas de plus vers le pouvoir, j'étais ministre d'Etat. Nous avons vécu ensemble pendant très longtemps. C'est aussi simple que ça. N'attentez aucune nouvelle sensationnelle. Malheureusement, vous serez déçus, il n'y en a pas". Le président Wade a ensuite pris un bain de foule.
Diarrassouba Sory
Diarrassouba Sory
