Martin Ya Kouassi est aujourd'hui étudiant en 5è année à la faculté de médecine de l'Université de Cocody. Natif de Kayabo, dans le département de Bocanda, une région où les préjugés culturels concernant les enfants handicapés moteurs et/ou psychiques, sont très forts, il a une expérience personnelle qui a marqué son enfance. " Je devais avoir entre huit et neuf ans, relate-t-il. Une nuit, une dame est venue chez nous à la maison, au village. Elle a pris le dernier né de la famille qui avait moins de trois ans et qui avait un visage rond, une mine patibulaire et était trop gros pour son âge. Elle est partie avec lui et il n'est jamais revenu ". Martin Ya Konan raconte que la dame en question était une " komian ", c'est-à-dire une exorciste. Ses parents lui avaient caché la vérité sur ce que cette " komian " avait fait de son petit frère. " Tout ce temps que j'ai vécu au village avant mon admission en 6è au lycée de Bocanda, j'avais des frayeurs. Les gens racontaient que ce petit frère était un génie d'une rivière, le " Baya " et qu'il était possédé par un esprit de serpent, raison pour laquelle, il bavait et se traînait pour se déplacer ". Martin Ya Konan dit avoir découvert la vérité, plus tard, à la faveur de son entrée à la faculté de médecine : " Ma mère avait au moins 40 ans quand je suis né. Ce dernier enfant qu'elle a eu, pratiquement à l'âge de 45 ans était un pari risqué. J'ai découvert plus tard que l'accouchement a été difficile et qu'on a dû faire appel à une matrone d'un village voisin pour qu'elle accouche. Ce petit frère-là a subi une infirmité motrice cérébrale pendant la période périnatale (lors de l'accouchement, NDLR). Ceci explique tout. Mais allez dire cela à mes parents, ils n'y comprendraient rien ".
Martin Ya Konan fait savoir que les cas comme celui de son petit frère sont légion dans sa région "et certainement dans d'autres régions du pays". Le fait est que la Côte d'Ivoire ne s'est pas encore donné les moyens de prendre en charge ces enfants.
En Russie, plusieurs centres de prise en charge d'enfants handicapés moteurs et/ou psychiques existent. L'un d'entre eux a permis l'insertion sociale de Stéphane Ginnsz, qui a obtenu le premier rôle dans un film au cinéma. Aujourd'hui, ce dernier est une fierté nationale. Il est une star du cinéma. Aux Etats-Unis, la loi permet, dès l'apparition des premiers signes sur le fœtus, une interruption volontaire de la grossesse. Autrement, plusieurs centres de prise en charge de ces enfants, existent. En France, les centres qui existent mettent l'accent sur la formation par compétence. Plusieurs enfants devenus adultes ont pu être ainsi insérés dans la vie active. Certains sont devenus des informaticiens, d'autres des pompistes, d'autres encore travaillent dans des centres d'insertion pour handicapés moteurs et/ou psychiques.
Les sociétés occidentales ont compris, mieux que les sociétés africaines, que ces enfants-là, bien qu'apparemment un peu différents des autres, ne demeurent pas moins des hommes.
André Silver Konan
Martin Ya Konan fait savoir que les cas comme celui de son petit frère sont légion dans sa région "et certainement dans d'autres régions du pays". Le fait est que la Côte d'Ivoire ne s'est pas encore donné les moyens de prendre en charge ces enfants.
En Russie, plusieurs centres de prise en charge d'enfants handicapés moteurs et/ou psychiques existent. L'un d'entre eux a permis l'insertion sociale de Stéphane Ginnsz, qui a obtenu le premier rôle dans un film au cinéma. Aujourd'hui, ce dernier est une fierté nationale. Il est une star du cinéma. Aux Etats-Unis, la loi permet, dès l'apparition des premiers signes sur le fœtus, une interruption volontaire de la grossesse. Autrement, plusieurs centres de prise en charge de ces enfants, existent. En France, les centres qui existent mettent l'accent sur la formation par compétence. Plusieurs enfants devenus adultes ont pu être ainsi insérés dans la vie active. Certains sont devenus des informaticiens, d'autres des pompistes, d'autres encore travaillent dans des centres d'insertion pour handicapés moteurs et/ou psychiques.
Les sociétés occidentales ont compris, mieux que les sociétés africaines, que ces enfants-là, bien qu'apparemment un peu différents des autres, ne demeurent pas moins des hommes.
André Silver Konan