La tentative de déguerpissement de la casse d’Adjamé a failli tourner, jeudi, en pugilat entre policiers et ferrailleurs. Le pire a été évité grâce à l’intervention du ministre Sidiki Konaté.
On a évité le pire jeudi à la casse d’Adjamé. Des cargos de policiers escortant des machines de démolition face à des ferrailleurs excités munis de barres de fer, clés et autres pièces détachées, leurs « armes de guerre » et prêts à en découdre avec les ‘’envahisseurs’’. C’est l’ambiance qui a prévalu jeudi à la ferraille. Selon les informations recueillies auprès des ferrailleurs, c’est aux environs de 8h que des machines sécurisées par des corps habillés sont arrivées sur les lieux. Et sans autre forme de procès ils se sont mis à démolir les magasins de fortune des ferrailleurs. L’opération a commencé, selon notre source, dans la partie Sud de l’espace, communément appelée « carrefour Guinness ». Surpris, les occupants des lieux se sont alors opposés à la destruction de leurs biens d’autant plus qu’ils n’ont eu aucune mise en demeure les avertissant. Une résistance qui a eu l’avantage de redoubler l’ardeur des hommes en armes qui comptaient poursuivre leur mission par tous les moyens. Au fur et à mesure que le nombre des ferrailleurs grossissait, la tension montait dans le périmètre, obligeant les automobilistes en provenance d’Abobo à rebrousser chemin. Selon Sylla Amadou, responsable de la partie Nord de la casse, ils ont fait appel à leurs syndicats qui ont joint le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Sidiki Konaté. Et c’est, selon lui, l’arrivée sur les lieux d’un émissaire du ministre à 15 h qui a calmé les ardeurs des uns et des autres. Seuls cinq magasins ont été démolis. Hier matin, les hommes de la casse avaient entamé la reconstruction de leurs baraques. Cette énième tentative de déguerpissement des ferrailleurs ressemble à en croire les bruits de couloirs à la goutte d’eau qui déborde le vase.
Une opération commanditée
Les responsables de la casse, soutient Tairou, un ferrailleur, sont depuis le jeudi sur le pied de guerre. « Ils multiplient les réunions pour voir la conduite à tenir, d’autant plus que les casseurs ont assuré qu’ils reviendront », nous a confié ce dernier qui a ajouté qu’une délégation est attendue lundi au ministère du Tourisme et de l‘Artisanat sur la demande du patron des lieux pour trouver une solution. N’empêche que, selon Abdoulaye Sandé, un de ceux dont les magasins ont été démolis, c’est une conspiration de M. Kalifa, se disant responsable des ferrailleurs. Celui-ci serait de mèche avec des agents de la mairie d’Adjamé qui veulent céder l’espace à un opérateur économique libanais. Et ‘’l’opération avortée ‘’du jeudi, à l’en croire, ne s’inscrivait que dans cette logique. «Moi, je ne cherche pas à connaitre ce monsieur qui se fait passer pour notre représentant parce qu’il ne peut pas prétendre défendre les intérêts des artisans de la casse et au même moment entreprendre des coups louches dans notre dos. S’il peut nourrir sa famille par d’autres moyens, qu’il sache que nous n’avons pour seule source de revenus que la casse », s’est indigné le ferrailleur qui dit être prêt à se défendre par tous les moyens. Même son de cloche chez Sylla Amidou, qui bien qu’ayant des réserves pense que ces déguerpissements à répétition cachent bien des choses qu’il faudra tirer au clair. Il confirme, par ailleurs, avoir eu écho de ce que M. Kalifa se serait autoproclamé responsable des ferrailleurs en dépit de l’hostilité de certains membres de la casse. Mais, l’accusé réfute tout en bloc. Joint par téléphone, il affirme que le déguerpissement est une initiative du maire Youssouf Sylla. « Ce site qui est objet de déguerpissement a été incendié six fois, rien que pour nous obliger à le quitter. Mais, nous sommes restés. Et je suis aujourd’hui menacé par les responsables de la commune parce que je me suis toujours opposé au déguerpissement », a expliqué Kalifa. Nos tentatives pour joindre le responsable technique de la maire d’Adjamé ont été vaines. En attendant la médiation du ministre Sidiki Konaté, l’épée de Damoclès reste suspendue sur la casse.
Kuyo Anderson
On a évité le pire jeudi à la casse d’Adjamé. Des cargos de policiers escortant des machines de démolition face à des ferrailleurs excités munis de barres de fer, clés et autres pièces détachées, leurs « armes de guerre » et prêts à en découdre avec les ‘’envahisseurs’’. C’est l’ambiance qui a prévalu jeudi à la ferraille. Selon les informations recueillies auprès des ferrailleurs, c’est aux environs de 8h que des machines sécurisées par des corps habillés sont arrivées sur les lieux. Et sans autre forme de procès ils se sont mis à démolir les magasins de fortune des ferrailleurs. L’opération a commencé, selon notre source, dans la partie Sud de l’espace, communément appelée « carrefour Guinness ». Surpris, les occupants des lieux se sont alors opposés à la destruction de leurs biens d’autant plus qu’ils n’ont eu aucune mise en demeure les avertissant. Une résistance qui a eu l’avantage de redoubler l’ardeur des hommes en armes qui comptaient poursuivre leur mission par tous les moyens. Au fur et à mesure que le nombre des ferrailleurs grossissait, la tension montait dans le périmètre, obligeant les automobilistes en provenance d’Abobo à rebrousser chemin. Selon Sylla Amadou, responsable de la partie Nord de la casse, ils ont fait appel à leurs syndicats qui ont joint le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Sidiki Konaté. Et c’est, selon lui, l’arrivée sur les lieux d’un émissaire du ministre à 15 h qui a calmé les ardeurs des uns et des autres. Seuls cinq magasins ont été démolis. Hier matin, les hommes de la casse avaient entamé la reconstruction de leurs baraques. Cette énième tentative de déguerpissement des ferrailleurs ressemble à en croire les bruits de couloirs à la goutte d’eau qui déborde le vase.
Une opération commanditée
Les responsables de la casse, soutient Tairou, un ferrailleur, sont depuis le jeudi sur le pied de guerre. « Ils multiplient les réunions pour voir la conduite à tenir, d’autant plus que les casseurs ont assuré qu’ils reviendront », nous a confié ce dernier qui a ajouté qu’une délégation est attendue lundi au ministère du Tourisme et de l‘Artisanat sur la demande du patron des lieux pour trouver une solution. N’empêche que, selon Abdoulaye Sandé, un de ceux dont les magasins ont été démolis, c’est une conspiration de M. Kalifa, se disant responsable des ferrailleurs. Celui-ci serait de mèche avec des agents de la mairie d’Adjamé qui veulent céder l’espace à un opérateur économique libanais. Et ‘’l’opération avortée ‘’du jeudi, à l’en croire, ne s’inscrivait que dans cette logique. «Moi, je ne cherche pas à connaitre ce monsieur qui se fait passer pour notre représentant parce qu’il ne peut pas prétendre défendre les intérêts des artisans de la casse et au même moment entreprendre des coups louches dans notre dos. S’il peut nourrir sa famille par d’autres moyens, qu’il sache que nous n’avons pour seule source de revenus que la casse », s’est indigné le ferrailleur qui dit être prêt à se défendre par tous les moyens. Même son de cloche chez Sylla Amidou, qui bien qu’ayant des réserves pense que ces déguerpissements à répétition cachent bien des choses qu’il faudra tirer au clair. Il confirme, par ailleurs, avoir eu écho de ce que M. Kalifa se serait autoproclamé responsable des ferrailleurs en dépit de l’hostilité de certains membres de la casse. Mais, l’accusé réfute tout en bloc. Joint par téléphone, il affirme que le déguerpissement est une initiative du maire Youssouf Sylla. « Ce site qui est objet de déguerpissement a été incendié six fois, rien que pour nous obliger à le quitter. Mais, nous sommes restés. Et je suis aujourd’hui menacé par les responsables de la commune parce que je me suis toujours opposé au déguerpissement », a expliqué Kalifa. Nos tentatives pour joindre le responsable technique de la maire d’Adjamé ont été vaines. En attendant la médiation du ministre Sidiki Konaté, l’épée de Damoclès reste suspendue sur la casse.
Kuyo Anderson
