x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le samedi 24 avril 2010 | Notre Voie

Le président sénégalais à l’opposition ivoirienne: “Tout le monde ne peut être président”

© Notre Voie Par DR
Sortie de crise : le Président sénégalais, Me Abdoulaye Wade tente une médiation en Côte d`Ivoire
Photo d`archives
Le président Abdoulaye Wade qui vient d’effectuer une visite d’amitié et de travail en Côte d’Ivoire a donné une leçon de patriotisme et de patience aux opposants ivoiriens : «L’ambition politique est un droit légitime. Mais tout le monde ne peut pas être président de la République, je suis désolé.

J’avais les moyens de déstabiliser Diouf, parce que j’avais l’onction populaire. Mais je n’ai jamais voulu déstabiliser mon pays. Je l’ai secoué par moments. Mais je savais où m’arrêter parce je me disais, je ne veux pas aller au palais en marchant sur des cadavres».

Telle est la grande leçon de patriotisme et de patience que le président sénégalais, Abdoulaye Wade, a donnée aux opposants ivoiriens qui ont érigé la violence en mode d’accession au pouvoir d’Etat. Et qui de ce fait, après plusieurs tentatives de coups d’Etat infructueuses, ont actionné la rébellion armée en septembre 2002.Wade a fait cette déclaration au cours du dîner-gala organisé, en son honneur, par le président Laurent Gbagbo dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 avril dernier.

En effet, Abdoulaye Wade a été pendant de longues années opposant au Sénégal son pays natal. Il a été l’opposant du premier président de ce pays, Léopold Sédar Senghor. Ensuite, il a été l’opposant du président Abdoul Diouf. Plusieurs fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, il n’a jamais déstabilisé son pays. Et pourtant, ce n’était pas toujours qu’il était convaincu de sa défaite : «Je n’ai jamais voulu franchir le pas de la déstabilisation de mon pays.

Si on n’est pas président de la République, on peut être Premier ministre, on peut être président de l’Assemblée nationale, on peut être président du Conseil économique et Social, on peut même être ministre d’Etat comme je l’ai été pendant de longues années. Ce n’est pas seulement en étant président de la République qu’on sert son pays».

Belle leçon de patriotisme que celle-là. En effet, on ne peut pas affirmer qu’on aime son pays et le sacrifier sur l’autel de ses intérêts égoïstes. Le pays doit être au-dessus de tout intérêt personnel. Car les hommes passent mais le pays demeure. C’est pourquoi, il y a des limites qu’il ne faut pas franchir dans le combat politique. Quand on se rend compte que le tissu social risque d’être brisé, on doit pouvoir s’arrêter.

En définitive, il faut savoir attendre son heure si tant est qu’il est inscrit dans le destin qu’on sera président de la République. Car finalement, c’est Dieu seul qui donne le pouvoir. C’est pourquoi tout le monde ne peut pas être président de la République.

Mais ici en Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara n’entend pas les choses de cette oreille. Depuis 1990 qu’il est arrivé sur la scène politique ivoirienne, il torture la Côte d’Ivoire parce qu’il veut être président de la République par la force. Déjà à la mort du président Houphouët en 1993, il a tenté de s’emparer du pouvoir en s’opposant à l’application de l’article 11 de la défunte Constitution relatif à la succession du chef de l’Etat. Bédié le dauphin d’Houphouet, avait dû avoir recours à l’armée pour “contraindre” Ouattara à rentrer dans les rangs.

En décembre 1999, Alassane Ouattara a remis ça, cette fois-ci en réussissant un coup d’Etat. Non sans avoir prévenu Bédié : «Je frapperai ce régime moribond et il tombera», avait-il soutenu parlant justement du régime Bédié. Mais il avait été doublé à l’arrivée par son partenaire d’alors, le général Robert Gueï. Et depuis, Alassane Ouattara s’est installé dans une logique de conquête du pouvoir d’Etat par la force.

De coup d’Etat manqué en coup d’Etat manqué, il est arrivé à faire la guerre qui s’est transformée par la suite en rébellion armée. Si malgré tant d’efforts, il n’a pas pu accéder à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, c’est certainement parce que la fonction de président de la République n’est pas inscrite dans son destin. Par conséquent, il doit abandonner cette voie pour explorer une autre. Car comme le rappelle si bien le président Abdoulaye Wade, tout le monde ne devient pas président de la République. Que non, Ouattara s’entête à faire un passage forcé en refusant le désarmement des combattants de sa rébellion pour permettre l’organisation d’élections libres, justes, transparentes et démocratiques.

Quand est-ce que Ouattara comprendra que tout le monde ne devient pas président de la République ? Quand saura-t-il que les Ivoiriens ne veulent pas de lui comme chef de leur Etat ? En s’entêtant à vouloir être président de la République contre la volonté des Ivoiriens, Ouattara risque de conduire la Côte d’ivoire à une autre guerre.

Boga Sivori
bogasivo@yahoo.fr
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ