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Société Publié le lundi 26 avril 2010 | Nord-Sud

Téléphonie -Transferts d`unités : Ces petites erreurs qui coûtent cher

Instaurés, il y a quelques années, les transferts d'unités (e-recharge) ont presque remplacé aujourd'hui les cartes de recharge. Mais, ce nouveau procédé, facile et rapide, révèle bien de facettes cachées chez certaines personnes.

«Transferts d'unités ! Appels !... » Ce jeudi, comme tous les jours ouvrables, plusieurs jeunes obstruent les entrées des tours administratives du Plateau pour vendre des e-recharges aux passants. La plupart ne veulent plus de cartes de recharges, encombrants, mais seulement des téléphones qu'ils mettent dans leur sacs en bandoulière. Et, ça va vite avec les clients. « Vous voulez un transfert de combien ?... quel réseau ?...donnez-moi votre numéro ». Celui qui fait le transfert, a la possibilité de remettre le téléphone au client qui inscrit lui-même son numéro, ou il se le fait dicter. Mais, détrompez-vous, les deux procédés n'ont pas les mêmes conséquences. Et, entre deux transferts d'unités, il se passe des choses. Tenez, par exemple, ce monsieur qui vient de faire envoyer des unités à un numéro et qui attend confirmation du transfert. La sonnerie d'un message sur le téléphone du revendeur de e-recharges montre que le transfert vient d'être effectué. Le monsieur appelle naturellement la personne à qui la recharge virtuelle est destinée. Mais, celle-ci l'informe que l'opération a échoué. Impossible, rétorque le jeune revendeur. « Regardez vous-même, monsieur, l'accusé de réception confirme que les unités sont parties ». L'homme est embarrassé, il rappelle sur son téléphone, puis raccroche. « Mais, elle dit qu'elle n'a pas reçu les unités, que voulez-vous que je fasse ?», s'emporte-t-il. Son interlocuteur tente de lui faire comprendre que la destinataire recevra le transfert plus tard. Ce n'est qu'un problème de réseau, explique-t-il. Mal lui en prit. Eh bien, lui répond son interlocuteur, dans ce cas, pas question de payer. Il s'agit d'un transfert de 2.500 Fcfa et le revendeur ne veut pas payer les frais de ce petit malentendu. Une dispute s'en suit entre les deux hommes.

Des clients malhonnêtes

Mais le client lance qu'il est pressé et, il part finalement sans payer. Pour le revendeur, il y a deux explications à cette situation. Soit, la dame à qui le transfert était destiné, recevra plus tard sa recharge, lorsque le réseau sera plus fluide et, si elle est généreuse, elle appellera pour payer, ou pis, elle a reçu les unités et a menti pour que son « homme », lui fasse un nouveau transfert. Une situation que les gérants de cabines rencontrent fréquemment. Ces jeunes revendeurs de e-recharges ne manquent pas d'anecdotes sur ce sujet.
Mais, il faut les classer en deux catégories. D'abord, les embrouilles entre gérants de cabines et clients, comme le cas de tout à l'heure. « Il arrive plusieurs fois que les unités transférées aillent chez quelqu'un d'autre par erreur, explique un de ces jeunes. Mais là, il y a deux cas. Soit le client vous a dicté involontairement un faux numéro ou vous vous êtes trompé en le saisissant. Mais, dans les deux cas, c'est vous qui prenez les pots cassés, parce que le client vous attribuera toujours la faute », raconte H.T, gérant de cabine à Cocody, Mermoz. Au vu de cela, les revendeurs de e-recharge demandent de plus en plus aux clients de saisir eux-mêmes leur numéro sur le téléphone. Mais, comme aime à le dire l'humoriste Agalawal, là aussi il y a deux cas. « Des clients acceptent de le faire, d'autres affirment qu'ils ne voient pas les chiffres du clavier du téléphone », affirme H.T. Et même quand les clients saisissent eux-mêmes leurs numéros, on n'est pas à l'abri des mauvais coups. Comment? c'est simple : avec certains opérateurs mobiles, pour effectuer le transfert d'unités, il faut saisir le montant avant le numéro. Dans la pratique, le gérant de cabine saisit donc le montant à transférer et remet le téléphone au client pour que celui-ci insère son numéro. « Mais, un jour, j'ai fait cela avec un client qui voulait une e-recharge de 200 Fcfa. J'ai saisi le montant, puis, je lui ai remis le téléphone pour entrer son numéro. Pendant qu'il entrait le numéro, il a eu l'idée d'ajouter un zéro aux 200 Fcfa, ce qui faisait 2.000 Fcfa. Heureusement que j'ai eu l'idée de consulter une nouvelle fois le montant à transférer avant d'effectuer l'opération. Quand j'ai découvert la supercherie, cela m'a énervé et je lui ai demandé de dégager », ajoute H.T. En revenant sur le cas devant les tours administratives du Plateau, le revendeur de e-recharge raconte une histoire semblable. « J'ai fait un transfert à un client sur un de ses numéros, mais il m'a dit qu'il n'avait pas reçu les unités. Étant donné que je n'avais pas reçu moi-même d'accusé de réception, j'ai refait le transfert sur un autre de ses numéros. Ce deuxième transfert est passé. Mais, peu après j'ai reçu l'accusé de réception du premier transfert m'indiquant que le monsieur a reçu les unités. Quand je l'ai appelé pour qu'il me paye, il n'a pas voulu ». Selon les gérants de cabines, certains profitent des désagréments du réseau pour disparaître. Ils refusent de coopérer quand ils reçoivent les unités plus tard.

Les unités de Dieu

Mais, il y a tout de même des âmes généreuses qui acceptent de « collaborer ». Comme cette mystérieuse femme dont aime parler H.T. « Une fois, j'ai transféré des unités de 10.000 Fcfa par erreur sur un numéro qui n'était pas celui qui devait recevoir les unités. J'ai appelé la personne, elle m'a raccroché au nez. J'ai eu sur-le-champ des sueurs froides. Mais, j'ai attendu quelques minutes, puis, j'ai rappelé, elle a décroché. C'était une femme. Elle m'a dit qu'elle était à l'église c'est pour cela qu'elle avait coupé l'appel. Quand je lui ai expliqué qu'elle avait dans son téléphone des unités de 10.000 Fcfa destinées à quelqu'un d'autre, elle a été coopérative. Elle nous a demandé la procédure à suivre, puis, elle a transféré 8.000 Fcfa. Mais, c'était mieux que rien » En effet, ce n'est pas tout le temps qu'on tombe sur des personnes prudes. Et ce cas-ci le démontre bien. C.D., un communicateur s'est trompé en saisissant sur le téléphone le numéro de sa copine à qui il devait envoyer des e-recharges de 5.000 Fcfa. La recharge est allée à un autre numéro. Il a aussitôt appelé son chanceux bénéficiaire. C'était un pasteur. Et voici ce que l'homme de Dieu lui dit: « C'est l'œuvre de Dieu, mon frère, il faut laisser tomber ». Mais nous ne ferons pas de commentaire là-dessus.

Raphaël Tanoh
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