Le jeudi 12 février 2009, " Le Nouveau Réveil " avait révélé à toute la Côte d'Ivoire, l'affaire des agents fictifs payés sur le budget de la Présidence de la République. La justice ivoirienne, saisie par la suite par la Présidence, avait condamné les agents fautifs à des peines d'emprisonnement allant de 3 à 10 ans fermes. Cela, tout le monde le savait. Mais ce que tout le monde ne sait pas et qui, en réalité, n'a jamais été dit, c'est que par une gymnastique dont certains chefs de service de la Présidence ont seuls le secret, celui qui, par son enquête, a permis de découvrir le scandale et qui, par son action salutaire, a mis fin à une sortie frauduleuse de 52 millions de nos francs par an des caisses de la Présidence, s'est retrouvé lui aussi en prison en fin de compte, condamné à 5 ans de prison ferme. On est tenté de dire, " pour avoir rendu service à la République ". Il s'agit du chargé d'études de la Présidence, M. Thio N'guessan qui, juste après sa condamnation, a interjeté appel de la décision du tribunal de première instance d'Abidjan Plateau. Et de sources judicaires très introduites, nous avons appris que la 1ère Chambre Correctionnelle de la Cour d'Appel d'Abidjan, en son audience publique du 28 juillet 2009, a infirmé la 1ère décision et relaxé M. Thio N'guessan et deux autres agents de la présidence, pour " délit non constitué ". (Voir Fac Similé). En clair, selon les magistrats de la Cour d'Appel, M. Thio N'guessan n'a commis aucune infraction et que c'est à tort qu'il a été condamné par le tribunal de 1ère instance. Comme le disait notre source judiciaire, " si nous étions dans un pays normal, ce monsieur qui, par son acte courageux, a permis d'éviter une saignée financière dans les caisses de la Présidence, aurait été décoré et promu. Mais voilà, nous vivons maintenant dans un pays où l'honnêteté est devenue un crime et des gens à la Présidence qui ne supportent pas ce genre de personnes rares de nos jours, se sont arrangés pour qu'il soit en prison avec ceux qu'il a dénoncés. Mais à présent, justice a été faite. ". En effet, justice a été faite, mais partiellement. Car une autre source proche de la Présidence de la République que nous avons jointe au téléphone pour savoir le sort réservé aux agents réguliers relaxés par la justice, a soutenu que certains ont retrouvé leur poste mais que M. Thio N'guessan, lui, n'a pas encore retrouvé le sien pour des raisons que nul ne sait, alors qu'il a été " blanchi " et libéré depuis 9 mois. Perçoit-il au moins un salaire ? " Je sais qu'il est fonctionnaire mais je ne sais pas s'il continue de percevoir encore son salaire. En principe, à partir du moment où la justice dit qu'il n'a commis aucune faute ni sur le plan professionnel, ni sur le plan pénal, il devrait reprendre son travail sans difficultés… ". Répond notre source. Pourvu que le sort réservé à M. Thio N'guessan ne décourage pas les quelques rares fonctionnaires encore honnêtes qu'on rencontre dans les services de l'Etat. La santé des caisses publiques en dépend.
ASSALE TIEMOKO
ASSALE TIEMOKO