Prévue dans trois mois, la livraison de l'hôpital général de Gagnoa en construction par la mission technique chinoise dénommée Govec, risque de prendre du retard. En effet, depuis le 21 avril, les ouvriers de ce gigantesque chantier ont décidé d'un arrêt de travail pour une période indéterminée. Ils revendiquent le paiement intégral du reliquat de salaire promis lors de la première grève, en août 2009, et la signature d'un contrat de travail en bonne et due forme. Pour les grévistes, c'est dans des conditions inhumaines qu'ils exercent, et ce, pour des salaires de misère. «On nous a proposé 1.500 Fcfa par jour comme salaire de base. Cela nous a amené à une grève qui a abouti à la signature d'un accord selon lequel notre salaire doit être augmenté de 500 ou 1.000 Fcfa en fonction de la qualification de chaque travailleur», ont-ils dit. Jusqu'à ce jour, ces promesses sont restées dans les tiroirs. Aussi reprochent-ils à l'employeur des licenciements, abusifs, sans droits. «Souvent, c'est à la descente qu'on te tend un papier pour te signifier la fin de ton contrat», se plaint Monguéhi, le chef des délégués. Il nous apprend que pour la majorité des ouvriers, que ce soit en menuiserie, maçonnerie, plomberie, etc., ils n'ont pas moins de six mois de présence sur le chantier, pourtant aucun contrat ne les lie à l'entreprise. «Quand on nous engageait, la société a dit qu'on était à l'essai, et, nous serions embauchés. Mais jusque-là rien, on nous traite comme des contractuels», regrette Zouh Anicet, chef des remblayeurs. Les tentatives pour avoir la version des responsables de la société Govec sont restées vaines.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa
