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Économie Publié le mercredi 28 avril 2010 | Nord-Sud

Relance du secteur privé - Moussa Dosso : “Notre système judiciaire est hostile aux investissements”

Le secteur privé ivoirien réfléchit depuis lundi à Yamoussoukro, sur sa nouvelle vision pour propulser le développement en Côte d’Ivoire. Hier, à l’ouverture officielle des travaux, le ministre de l’Industrie et de la Promotion du secteur a annoncé le soutien du gouvernement pour accompagner ce processus.

Il est convaincu que la Côte d’Ivoire peut renouer avec les performances économiques en vue d’asseoir un développement durable. Mais à condition que l’on ait une autre mentalité. Selon le ministre de l’Industrie et de la Promotion du secteur privé, Moussa Dosso, il est plausible de reconnaître que l’économie nationale est cancérisée par certains phénomènes dont la corruption surtout dans le système judiciaire qui rend l’environnement des affaires hostiles. Mais ces problèmes ont été accentués par les crises successives qu’a connues le pays depuis 1999, à tel point qu’elles impactent gravement les bases de son économie. Hier à Yamoussoukro, à l’ouverture de l’atelier sur «Côte d’Ivoire 2040 », il a appelé les dirigeants d’entreprises à une réelle prise de conscience pour sortir le pays et son appareil productif de l’ornière. «C’est à un véritable changement de mentalité que je voudrais inviter l’ensemble de nos concitoyens. Nous devons prôner la bonne gouvernance», a-t-il indiqué devant les responsables de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, initiatrice de la rencontre) et l’ensemble des différentes composantes du secteur privé et les partenaires au développement. Pour le ministre, cet atelier n’est rien d’autre qu’une démarche proactive qui traduit à la fois, la maturité et le sens de responsabilité des acteurs du secteur privé pour leur contribution positive à l’effort de construction du pays. Pour rappel, dira Dosso Moussa, «Côte d’Ivoire 2025 » avait fait un état des lieux et avait proposé une série d’actions, visant à corriger les dysfonctionnements et à consolider les acquis du développement économique. Là encore, les effets pervers de la crise ont entaché ce processus. C’est en cela que «Côte d’Ivoire 2040» trouve toute sa justification, poursuit le premier responsable du secteur privé, surtout que cette fois-ci, les dirigeants des grandes entreprises ont décidé de mettre la main à la pâte en menant d’importantes réflexions. «Cet atelier se déroule dans un contexte post-crise où nous devons tous, nous préparer à contribuer au redécollage économique du pays. Les résultats de cette étude prospective ouvriront ainsi les voies aux grands chantiers de développement d’après crise », a-t-il soutenu. Avant de préciser que son département et le gouvernement tout entier seront aux côtés du privé pour lui redonner sa place dans le processus de développement. Le président de la Cgeci, Jean Kacou Diagou, a déploré également le recul que connaît l’économie nationale qui, selon lui, s’est arrêtée à partir de 1980 après des résultats impressionnants enregistrés. A l’en croire, si le secteur privé est à la recherche de ses repères du fait de l’instabilité politique du pays, cette situation a eu des conséquences dramatiques sur les populations. «La moitié des enfants ne mange pas à sa faim et n’est pas scolarisée. Bon nombre de nos enfants n’ont pas accès aux soins de santé de base ni à l’eau potable. Un grand nombre des filles et des fils se prostituent parce qu’ils ont faim », a-t-il dressé un triste tableau devant lequel il estime que les patrons d’entreprises n’ont pas le droit de faillir. Il se fonde ainsi sur l’exemple des pays comme le Japon, l’Allemagne, la France qui, certes, ont connu des moments de crise, mais qui se sont reconstruits par la suite. Convaincu que la Côte d’Ivoire se relèvera. Toute chose qui ne sera possible et envisageable qu’à travers une vision prospective accompagnée d’une stratégie déterminée pour la croissance et le développement telle que «Côte d’Ivoire 2040 : le défi pour le meilleur.» Cette stratégie, portée par le secteur privé, se veut à la fois ambitieuse, pragmatique et opérationnelle, résolument tirée par les opérateurs privés eux-mêmes en vue de contribuer à créer plus de richesses, d’améliorer la qualité de vie et soutenir le développement économique national puis régional. Les travaux prennent fin aujourd’hui.

Cissé Cheick Ely, envoyé spécial à Yamoussoukro
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