Après un moment d’accalmie, le conflit entre les éleveurs peulhs et les agriculteurs a refait surface dans la région du Bafing avec intensité depuis le début du mois d’avril 2010. Trois villages constituent les points chauds des conflits nouveaux. Il s’agit de Gouana, Tienko et Mimballa situés dans la sous-préfecture de Touba. Le 1er avril dernier, docteur Sacko du village de Mimballa surprend dans sa plantation d’orangers de 20 ha, un troupeau de plus 40 bœufs, en train de brouter les plantes de maïs entre les orangers. Sur leur passage, les bêtes détruisent avec leurs grosses pattes les jeunes orangers. Emporté par la colère, le propriétaire du verger demande à ses travailleurs de tirer sur les bœufs. 5 bœufs et un veau sont abattus. Par cet acte, Dr Sacko visait à attirer le propriétaire du troupeau pour le connaître. Il fonde sa colère sur le fait que les barbelés qui entourent sa plantation ont été coupés pour laisser passer les bœufs. Mais par qui ? Les bergers peulhs, propriétaires des bœufs ont porté plainte contre Dr Sacko et soutiennent que ce sont 13 de leurs bœufs qui ont été abattus à la lisière de la plantation. Aux dires de cet autre agriculteur, Bamba Moussa, les planteurs et les populations victimes des dégouts des bovins souffrent de cette attitude sordide soutenue par le mensonge des peulhs éleveurs. Cette thèse est soutenue par Bamba Lassina de Gouana dont la plantation avec celles de huit autres villageois agriculteurs a été saccagée. Ils soutiennent subir la loi des peulhs éleveurs dont les troupeaux détruisent impunément leurs plantations. Toujours à Gagnoa, les agriculteurs ont mis la main sur plusieurs bêtes. Ce qui a permis de connaître les propriétaires. Une entente a été trouvée dans ce village. Aux dires du colonel Vako Bamba, Cdt la 2e région de gendarmerie de Daloa, les éleveurs ont dédommagé les neufs agriculteurs victimes. La même tension n’a pas épargné le village de Tienko, situé à l’Est de Touba, où des plantations ont été ravagées par des bœufs appartenant à des éleveurs peulhs. Le préfet de la région du Bafing, Sidiki Diakité, a été saisi de la colère des populations qui sont sur le pied de guerre. Tout comme le procureur de la République, près du tribunal de Touba qui suit avec beaucoup d’attention cette affaire pendante.
Bayo Fatim à Daloa
Bayo Fatim à Daloa
