Le transport privé terrestre ivoirien, a débrayé du 12 au 16 avril 2010. Causant d'énormes préjudices aux populations en général et à l'économie en particulier. Il faut le dire net, toute la population et tous les secteurs d'activités économiques ont terriblement souffert de ce débrayage généralisé. Aujourd'hui, dans tous les milieux, la question fondamentale qui est sur toutes les lèvres, est celle de savoir, quel mécanisme mettre en place, pour prévenir, sinon gérer ces situations désastreuses qui affectent profondément les populations démunies. A ce sujet, les réponses divergent. Selon Coulibaly Ladji, secrétaire général du Syndicat des chauffeurs de taxis de Côte d'Ivoire SCT-CI, membre du Comité exécutif de l'Ugtci et par ailleurs président en exercice du Comité national des chauffeurs et conducteurs professionnels de Côte d'Ivoire, les solutions sont contenues dans les résolutions de la crise de 2008, où il avait été mis en place un cadre permanent issu du comité interministériel chargé de la cherté de la vie. Coulibaly Ladji note avec regret que ce cadre n'a pas fonctionné comme souhaité. En fait, il explique que ce comité devait à chaque fois éclairer les acteurs du transport sur les fluctuations du cours du pétrole et donc du carburant. Le déficit de communication a donc été payé cash. Proposition concrète, il pense qu'il faut remettre ce comité sur les rails tout en le rendant formel et fonctionnel. Même son de cloche chez Abdoulaye, qui estime qu'il faut carrément réveiller les résolutions de 2008, améliorer les conditions de vie des conducteurs et régulariser la question du fonds de développement de Garantie et du transport routier. Lequel fonds, selon lui, est une bonne mesure d'accompagnement susceptible de juguler le fléau des fluctuations. Tout en approuvant ces précédentes solutions, le Président du conseil d'administration de la Mutuelle des propriétaires de taxis de Côte d'Ivoire, M. Sanogo Vafoumba, argumente qu'il faut dégager un fonds de stabilisation devant chaque fois amortir les différents chocs pétroliers. Aussi, demande-t-il que les nombreuses taxes qui gravitent autour du pétrole soient revues à la baisse. " (…) Trop de taxes entourent le pétrole. Il faut carrément en retrancher ", note-t-il en substance. Idem pour Diabaté Bakary, premier vice-président de l'Union des transporteurs de Côte d'Ivoire (Unitra-ci). Pour lui, le comité interministériel doit régulièrement informer la base des différentes fluctuations et un fonds de stabilisation des prix doit être mis de côté, géré par le gouvernement, les transporteurs et les conducteurs. Outre ces responsables syndicaux, bien d'autres acteurs du monde des transports partagent les positions ci-dessus présentées. Au-delà de toutes ces propositions, une réelle politique de l'Etat est aussi exigée. L'Etat doit lui-même pensé à une saine politique de gestion des différentes fluctuations, si tant est que gérer, c'est prévoir. Alors, pourquoi attendre les moments de difficultés avant de songer à des solutions ?
Koné Seydou
Koné Seydou