La chasse aux sorcières continue au Port autonome d’Abidjan (Paa). Quatre loubards à la solde du collectif national des dockers et dockers transit pour la défense de leurs droits (Cndd) n’ont pas fait dans la dentelle, samedi dernier. Ils ont roué de coups Coulibaly Yaya, treuilliste à la société Gbobal Manutention. Les agresseurs que sont Camara Bangali, chef d’état-major de la sécurité du Cndd, Ouendé Huberson, Logbo Léonard et Konan Bruno ont sauvagement daubé le docker de 30 ans accusé d’être proche du Cosat-Ci (Coalition syndicale autonome des dockers, dockers transit et autres travailleurs de Côte d’Ivoire) et de la Sempa. Cette structure gère le recrutement des manoeuvres au port autonome d’Abidjan. Le jour des faits, Bangali et ses éléments se sont rendus sur le lieu de travail de l’infortuné pour lui exiger d’arrêter le boulot. Face à son refus, les quatre loubards se sont rués sur lui. Ainsi, Yaya accuse plusieurs blessures comme l’atteste le certificat médical délivré. Selon N’Gbesso Tanoh Gérard, le médecin traitant, qui a reçu la victime aux urgences du Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Treichville, l’examen médical a révélé : « Une algie diffuse, des céphalées, une douleur vive au thorax, un hématome dans la région frontale et une cervicalgie sans limitation des mouvements actifs et passifs. En conséquence, j’estime que les faits ci-dessus relatés ont pour résultat de nécessiter une incapacité temporaire de travail (Itt) de quinze jours sauf complications ultérieures ». Muni du certificat médical, Coulibaly Yaya a porté plainte à la brigade de gendarmerie du Paa. Selon lui, il avait pu identifier deux de ses agresseurs. C’est ainsi que la gendarmerie a appréhendé Bangali, Huberson, Léonard et Bruno. Ils ont été déférés le lundi 26 avril au parquet d’Abidjan. Le procureur de la République poursuit ces quatre dockers membres du Cndd pour coups et blessures volontaires et entrave à la liberté de travail. Bangali et ses complices sont mis sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Ils seront jugés par le tribunal correctionnel du Plateau demain.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa
