Au terme de son exposé, hier, sur le modèle de réussite de son pays, le Mauricien Fareed Jaunbocus, consultant international, répondant aux questions des journalistes, a peint les qualités des nouveaux dirigeants dont la Côte d'Ivoire a besoin pour son redécollage industriel, socio-économique, après plusieurs années de sérieux recul à divers niveaux. Une vision que le patronat épouse à juste titre, dans sa ferme volonté de réaliser la sienne : Côte d'Ivoire 2040 : Le défi du meilleur.
Comment avez-vous créé le modèle mauricien ?
La Côte d'Ivoire a beaucoup de ressources que nous n'avons pas. Nous n'avons pas de ressources naturelles, pas de pétrole ni de gisement. Nous avons tout ce qu'il faut pour ne pas réussir. Nous sommes loin des grandes métropoles, nous sommes un petit pays. Malgré ces faiblesses, l'Ile Maurice réussit parce que la seule ressource que nous détenons, ce sont les hommes. Notre stratégie est basée sur un investissement extraordinaire dans les ressources humaines. Cet investissement se fait d'abord par une école qui est gratuite. Tout le monde a la possibilité d'avoir une éducation parce que c'est la clé du développement. La 2e chose que nous avons, c'est un service médical gratuit à tous les niveaux. Vous pouvez passer 2 ans dans un hôpital avec 50.000 examens, c'est gratuit. C'est surtout pour s'assurer que nous avons une ressource humaine en bonne santé et performante en termes de compétences. C'est la seule chose qui nous permet d'atteindre le niveau que nous avons et de réussir notre développement. Côté des ressources humaines de qualité, nous avons une vision du développement qui est très puissante et nous sommes cités comme exemple en Afrique. Nous sommes parmi les mieux classés en matière de Doeing business. Nous étions 34ème, on est passé ensuite au 27ème rang et aujourd'hui nous sommes 17ème sur 183 pays. Notre ambition, c'est dans les 10 1ers pays les mieux classés avant 2 ans. Nous faisons tout pour attirer les investissements. Nous avons une stratégie qui a commencé dans le secteur agricole. Il n'y avait rien d'autre que la canne à sucre et, nous avons grandi avec cette culture qui représentait 95% de notre secteur agricole.
Quelle vision les dirigeants ivoiriens doivent-ils avoir ?
La vision, c'est ce qu'on veut être dans le futur. C'est-à-dire qu'il faut être capable de voir et de se positionner par rapport à cela. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde de plus en plus global et, de plus en plus intégré. Mais est-ce que la Côte d'Ivoire voudra s'ouvrir davantage à ce monde et se dire que cette Côte d'Ivoire de demain doit être le moteur du développement, le grenier alimentaire et un centre financier régional. C'est tout cela qui va constituer un peu votre vision. Mais pour cela, les dirigeants et le secteur privé doivent être ensemble pour décliner cette vision du futur et trouver le plan d'action approprié par rapport aux réalités.
Quelles qualités doivent avoir les nouveaux dirigeants de la Côte d'Ivoire ?
Les dirigeants doivent être multilingues. Dans le monde moderne, il y a plusieurs acteurs en face. Il faut être futuriste, être un stratège et maîtriser la technologie informatique et les autres technologies et surtout la nanotechnologie qui va venir. Le dirigeant doit avoir beaucoup plus de compétences, une intelligence globale et propice au développement économique du pays. Chacun doit construire sa compétence de demain. Les dirigeants doivent être des penseurs, des gens qui peuvent positionner la Côte d'Ivoire par rapport à la région et par rapport à la mondialisation. Le choix des dirigeants doit se faire sur la base d'un programme économique fiable et crédible qui aidera le pays à se relancer rapidement pour créer la richesse et favoriser le bien-être chez les populations.
Que faut-il précisément à la Côte d'Ivoire pour booster son développement économique ?
Il faut mettre en place des structures, des partenariats, des collaborations entre secteur public et secteur privé. Il faut être réaliste, le public ne peut pas réussir sans le privé et il en est de même pour le privé. Je suis très heureux d'avoir entendu le ministre de l'Industrie dire que le secteur privé reste le moteur du développement. Donc il y a une conscientisation de la part des autorités. Si vous êtes capables de mettre en place les structures et l'intensité de cette plate-forme, je crois que vous avez les chances de réussir. L'avenir de la Côte d'Ivoire sera ce que les Ivoiriens feront de leur pays. L'avenir de n'importe quel pays, c'est ce que ses dirigeants et ses cadres veulent faire de leur pays. L'île Maurice n'était rien, on a voulu en faire quelque chose, on l'a fait. Idem pour Singapour.
La Côte d'Ivoire est minée par des maux comme la corruption à grande échelle. Comment peut-on y mettre fin?
Il faut mettre en place des structures pour nettoyer tout ça. C'est un domaine dans lequel je ne voudrais pas trop m'aventurer parce que ne sachant pas trop la dimension du cas ivoirien. Mais chez nous en Maurice, on a mis en place un tribunal anticorruption qui a un plein pouvoir. N'importe qui peut écrire pour déposer. Je pense qu'avant tout il faut une volonté politique.
Propos recueillis par
Parfait Tadjau
Envoyé spécial
Comment avez-vous créé le modèle mauricien ?
La Côte d'Ivoire a beaucoup de ressources que nous n'avons pas. Nous n'avons pas de ressources naturelles, pas de pétrole ni de gisement. Nous avons tout ce qu'il faut pour ne pas réussir. Nous sommes loin des grandes métropoles, nous sommes un petit pays. Malgré ces faiblesses, l'Ile Maurice réussit parce que la seule ressource que nous détenons, ce sont les hommes. Notre stratégie est basée sur un investissement extraordinaire dans les ressources humaines. Cet investissement se fait d'abord par une école qui est gratuite. Tout le monde a la possibilité d'avoir une éducation parce que c'est la clé du développement. La 2e chose que nous avons, c'est un service médical gratuit à tous les niveaux. Vous pouvez passer 2 ans dans un hôpital avec 50.000 examens, c'est gratuit. C'est surtout pour s'assurer que nous avons une ressource humaine en bonne santé et performante en termes de compétences. C'est la seule chose qui nous permet d'atteindre le niveau que nous avons et de réussir notre développement. Côté des ressources humaines de qualité, nous avons une vision du développement qui est très puissante et nous sommes cités comme exemple en Afrique. Nous sommes parmi les mieux classés en matière de Doeing business. Nous étions 34ème, on est passé ensuite au 27ème rang et aujourd'hui nous sommes 17ème sur 183 pays. Notre ambition, c'est dans les 10 1ers pays les mieux classés avant 2 ans. Nous faisons tout pour attirer les investissements. Nous avons une stratégie qui a commencé dans le secteur agricole. Il n'y avait rien d'autre que la canne à sucre et, nous avons grandi avec cette culture qui représentait 95% de notre secteur agricole.
Quelle vision les dirigeants ivoiriens doivent-ils avoir ?
La vision, c'est ce qu'on veut être dans le futur. C'est-à-dire qu'il faut être capable de voir et de se positionner par rapport à cela. Aujourd'hui, nous sommes dans un monde de plus en plus global et, de plus en plus intégré. Mais est-ce que la Côte d'Ivoire voudra s'ouvrir davantage à ce monde et se dire que cette Côte d'Ivoire de demain doit être le moteur du développement, le grenier alimentaire et un centre financier régional. C'est tout cela qui va constituer un peu votre vision. Mais pour cela, les dirigeants et le secteur privé doivent être ensemble pour décliner cette vision du futur et trouver le plan d'action approprié par rapport aux réalités.
Quelles qualités doivent avoir les nouveaux dirigeants de la Côte d'Ivoire ?
Les dirigeants doivent être multilingues. Dans le monde moderne, il y a plusieurs acteurs en face. Il faut être futuriste, être un stratège et maîtriser la technologie informatique et les autres technologies et surtout la nanotechnologie qui va venir. Le dirigeant doit avoir beaucoup plus de compétences, une intelligence globale et propice au développement économique du pays. Chacun doit construire sa compétence de demain. Les dirigeants doivent être des penseurs, des gens qui peuvent positionner la Côte d'Ivoire par rapport à la région et par rapport à la mondialisation. Le choix des dirigeants doit se faire sur la base d'un programme économique fiable et crédible qui aidera le pays à se relancer rapidement pour créer la richesse et favoriser le bien-être chez les populations.
Que faut-il précisément à la Côte d'Ivoire pour booster son développement économique ?
Il faut mettre en place des structures, des partenariats, des collaborations entre secteur public et secteur privé. Il faut être réaliste, le public ne peut pas réussir sans le privé et il en est de même pour le privé. Je suis très heureux d'avoir entendu le ministre de l'Industrie dire que le secteur privé reste le moteur du développement. Donc il y a une conscientisation de la part des autorités. Si vous êtes capables de mettre en place les structures et l'intensité de cette plate-forme, je crois que vous avez les chances de réussir. L'avenir de la Côte d'Ivoire sera ce que les Ivoiriens feront de leur pays. L'avenir de n'importe quel pays, c'est ce que ses dirigeants et ses cadres veulent faire de leur pays. L'île Maurice n'était rien, on a voulu en faire quelque chose, on l'a fait. Idem pour Singapour.
La Côte d'Ivoire est minée par des maux comme la corruption à grande échelle. Comment peut-on y mettre fin?
Il faut mettre en place des structures pour nettoyer tout ça. C'est un domaine dans lequel je ne voudrais pas trop m'aventurer parce que ne sachant pas trop la dimension du cas ivoirien. Mais chez nous en Maurice, on a mis en place un tribunal anticorruption qui a un plein pouvoir. N'importe qui peut écrire pour déposer. Je pense qu'avant tout il faut une volonté politique.
Propos recueillis par
Parfait Tadjau
Envoyé spécial