Dans l’interview accordée à Jeune Afrique le Premier ministre Guillaume Soro a dit qu’il n’envisage pas la célébration d’un cinquantenaire grandiose le 07 Aout 2010 si avant cette date, l’élection n’avait pas lieu. A la suite du chef du gouvernement, des membres des Forces nouvelles ont repris le même argument comme s’il s’agissait d’un mot d’ordre. En coulisses, l’on avait même dit que la date du 07 Aout est une date butoir, à partir de laquelle les Forces nouvelles pourraient reconsidérer leur position par rapport à Ouaga et au processus de paix. Devant les travailleurs le Samedi dernier, le chef de l’Etat a dit à peu près la même chose : « Si d'ici (le cinquantenaire de l'indépendance) le 7 août on n'a pas encore fait les élections, nous allons faire un petit défilé comme d'habitude, et nous allons rejeter le grand défilé militaire du cinquantenaire après les élections ». Bien entendu, on devine que c’est pour des raisons évidentes. S’il s’est agi pour le Premier ministre de dire sa détermination d’aller aux urnes dans les meilleurs délais, dans le cas de Laurent Gbagbo, cela est un sacrifice supplémentaire que de renoncer et suspendre la fête. Mais alors pourquoi le scrutin n’aura-t-il pas lieu ? Autant on peut lui reprocher de retarder les choses, à travers l’exigence de contrôler la liste, autant c’est vers les Forces nouvelles que les regards se tournent concernant le désarmement. Guillaume Soro gagne et perd à la fois sur la question. Et il s’agit là d’une pression supplémentaire mise sur lui. Dans tous les cas, il est clair qu’à la date du cinquantenaire, sauf extraordinaire, le scrutin n’aura pas lieu. En vérité ce n’est pas pour seulement la fête, pour Pierre Kipré qui est menacé de chômage que c’est triste mais pour toute la Côte d’Ivoire. Même si les détracteurs de la célébration peuvent se frotter les doigts.
Charles Kouassi
Charles Kouassi