L`Ambassadeur Pierre Kipré, président du Comité d`organisation du Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire, n`est aucunement assuré de savourer les précieux instants du jour-j de cet événement. Son maître à ordonner, Laurent Gbagbo, a annoncé, samedi 1er mai au Palais présidentiel d`Abidjan-Plateau, lors de la fête du travail, que le Cinquantenaire de la Côte d`Ivoire prévu le 7 août prochain n`aura lieu qu`après les élections, singulièrement la présidentielle. Ainsi, comme il l`a indiqué, c`est le président élu qui présidera la cérémonie. Qui se trouve donc reportée. Argument : les gens critiquent l`événement et pensent que Gbagbo veut en faire une histoire de campagne électorale. Mais, la vérité qu`on veut cacher aux populations qui ne sont d`ailleurs pas dupes, c`est que depuis la divulgation de l`information relative à cette fête, l`équipe de Pierre Kipré enregistre échec sur échec. Parti rencontrer le secteur privé pour lui demander une assistance...financière, comme la refondation en a l`habitude depuis qu`elle s`est installée au pouvoir d`Etat de la façon que tous savent, le comité en charge de la préparation de ce rendez-vous ( ?!!) a essuyé la colère des opérateurs économiques, qui ont clairement expliqué à Kipré que trop de problèmes restent encore sans solution pour qu`on vienne les solliciter de quelque manière que ce soit. Car ils ne pouvaient comprendre que la Côte d`Ivoire soit encore à attendre des élections libératrices et que les décideurs soient scotchés à un cinquantenaire. Qui, avec un budget de près de 20 milliards F, n`apporte rien au pays. Par ailleurs, dans ses tournées de sensibilisation, le comité a enregistré le malaise des populations à Abengourou, où devant les autorités royales, administratives et politiques, le maire de la municipalité, Kouassi Akon, a démonté l`idée de Cinquantenaire. A San-Pedro, récemment, l`idée du Cinquantenaire n`est pas passée. Le comité que préside Kipré s`est contenté de réfléchir à trouver les mots au Pr Niamké Koffi. Qui, dans un discours argumenté a présenté l`allure non urgente de cette fête. Il est évidemment que ces échecs patents et bien d`autres ont été rapportés au chef de l`Etat, qui, prenant ombrage de la sincère volonté du peuple de ne guère voir se tenir le Cinquantenaire dans cette grisaille sociopolitique et économique, a préféré argumenter autrement son report. A la vérité, Gbagbo sait pertinemment que son affaire de cinquantenaire n`intéresse pas les Ivoiriens. Qui ne sont pas conscients que le blocage régulier du processus électoral est intentionnellement causé par le camp présidentiel. Une situation qui rallonge leurs souffrances (manque d`eau potable, délestage, pauvreté grandissante, chômage, mauvaise image du pays à l`extérieur…)
P. Koudou
P. Koudou