La Coalition pour le changement (Cpc) est décidée à donner la réplique au parti au pouvoir, le Front populaire ivoirien (Fpi). Alors, que les refondateurs étaient occupés par leur « Fête de la liberté », la Cpc organisait, de son côté, les « journées du souvenir » destinées à montrer sous son mauvais jour, le régime de Laurent Gbagbo. Invité à débattre du thème : « le Fpi et les libertés démocratiques », Joël N'Guessan, ancien ministre, et porte-parole du candidat Alassane Ouattara, a dépeint un tableau sombre de la situation des droits de l'Homme depuis que le Fpi est au pouvoir. « Depuis que les refondateurs sont au pouvoir, les Ivoiriens, dans leur grande majorité, ont perdu leur dignité. Aujourd'hui, deux Ivoiriens sur trois n'arrivent pas à se nourrir convenablement. Et, sur une population estimée à 18 millions d'habitants, il y a sept millions de chômeurs », a relevé, le conférencier qui a encore cité, pour illustrer ses propos, les déchets toxiques, le délestage. « La fête de la liberté, c'est de l'indécence », a conclu Joël N'Guessan qui a annoncé que le Fpi n'échappera pas au tribunal de l'histoire. Et pour cause, a-t-il expliqué, « c'est l'utilisation de termes tels que ''désinfection'' qui conduit au génocide juif. Sans gêne, c'est ce terme qu'ils utilisent pour parler de la liste électorale », a-t-il instruit son auditoire. Avant lui, Raphaël Lakpé a été chargé de faire l'historique de la fête de la liberté et sa pertinence. Si on en croit le journaliste, la fête de la liberté célébrée par le régime Fpi n'est en réalité qu'un plagiat de la fête de l'humanité, inventée par le Parti communiste français (Pcf). « Comment comprendre alors que les refondateurs qui se proclament anti-français, copient ce que font les Français ?», s'est-il interrogé avant de révéler qu'en réalité, « cette fête vise à faire la propagande du Fpi et à célébrer Laurent Gbagbo. Elle n'est pas une fête de la liberté, comme on a tenté de nous le faire croire jusqu'ici ». Une analyse partagée par l'écrivain journaliste, Tiburce Koffi. Entre coup de gueule et explications sur « la refondation à l'épreuve du pouvoir », l'homme de lettres a enfoncé le clou en faisant remarquer que « le projet de société du Fpi se veut anti-français, anti-houphouétiste et anti-akan. L'inspirateur de la thèse refondatrice est Kragbé Gnagbé. Et, à l'épreuve du pouvoir, ils font preuve de vantardise. Car, entre l'intérêt du pays et l'argent, les refondateurs ont choisi leur poche ». Selon Tiburce Koffi, c'est cette vantardise qui les pousse à vouloir « prendre la veuve de Félix Houphouet-Boigny ». Outre les conférences, les journées du souvenir qui ont pris fin, hier, ont été meublées par des expositions-photos et des projections de films.
Marc Dossa
Marc Dossa
