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Politique Publié le mercredi 5 mai 2010 | Notre Voie

Fête de la liberté 2010 - Une leçon à l’opposition ivoirienne

La fête de la liberté, qui a débuté le 29 avril 2010, a pris fin le 2 mai dernier. C’est une fête qui aura été riche en symboles, en enseignements, en images fortes ; qui bien décryptés et mis à profit, sont à même de féconder l’espérance en Côte d’Ivoire. En ces temps où la guerre livrée par la rébellion armée, en septembre 2002, a créé un environnement de décomposition avancée. En cette période où la société ivoirienne a perdu ses repères politiques, économiques et ses valeurs républicaines. Cette fête est venue «réhabiliter la politique» comme l’a si bien fait remarquer le président de la République, Laurent Gbagbo, au cours du meeting de clôture, à Yopougon. Mieux, elle est venue semer les germes de l’espoir en un avenir meilleur par les valeurs dont elle fait la promotion. Nous ne retiendrons que celles dont devrait s’inspirer l’opposition ivoirienne (PDCI, RDR, PIT…) pour s’illustrer sur la scène politique. Le premier enseignement que nous donne le FPI, à travers la célébration de cette fête, est qu’il demeure un parti qui sait se remettre en cause ; qui sait faire de l’autocritique et qui accepte le regard extérieur. La critique sévère mais constructive. Au Palais de la culture, à Treichville, le vendredi 30 avril et samedi 1er mai 2010, ce parti a accepté d’être face à la critique, qui «rougit les yeux», à la grande surprise des délégations étrangères présentes dans la salle, notamment celle du Burkina Faso qui n’a pas compris pourquoi une telle séance de vérité n’a pas été faite dans le secret. Le canon de la critique a été porté, entre autres, par Malick N’Diaye, docteur d’Etat en Sociologie, maître de conférence à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar (Sénégal) et Paulin Goupognon Djité, professeur à NAATI 3 à Sydney (Australie). Ils ont profité d’un thème fort à propos, «regard extérieur sur la Refondation», pour ouvrir « les feux » de la parole qui critique. Sans fioriture. Malick N’Diaye a critiqué la façon dont le FPI traite la question des étrangers en Côte d’Ivoire. «C’est le FPI qui a politisé la question des étrangers !», a-t-il lancé avec insistance. Il a déploré le fait que cette formation politique n’ait pas une autre approche qui permettrait à cette frange de la population d’être un atout pour le FPI plutôt qu’un problème. Pour lui, le triomphe du FPI ne se fera pas si les étrangers vivant sur le sol ivoirien ne sont pas pris en compte. Il a souligné que le FPI a été taxé de reprendre la thèse de l’ivoirité à son compte, une fois parvenu au pouvoir en 2000, en raison de son inefficacité en matière de communication. L’extérieur n’a pas la même perception que le FPI sur cette question-là, a-t-il affirmé. A sa suite, Paulin Goupognon Djité a dénoncé le manque de communication du FPI sur ses actions. Il a clairement laissé entendre que très peu de personnes à l’extérieur savent vraiment ce que font les refondateurs sur le plan politique et social. Il a mis en relief la naïveté et le manque d’humilité dont feraient preuve les cadres du FPI. De sorte qu’aujourd’hui l’entourage du président Laurent Gbagbo, a-t-il soutenu, est accusé de ramer à contre courant de sa politique. Toutes ces critiques, émanation des consultations et investigations de ces imminentes personnalités, ont été faites en présence de grandes figures du FPI, avec à leur tête Mme Simone Ehivet Gbagbo, vice-présidente du FPI, présidente du groupe parlementaire de ce même parti. Mais également devant des militants, sympathisants du FPI et de simples citoyens. A la suite de ces communications, la première dame Simone Gbagbo, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, le professeur Voho Sahi… ont apporté la réplique. Les échanges ont été parfois peu amen. Goupognon Djité est revenu par trois fois au pupitre pour élucider sa pensée et parfois dénoncer une mauvaise appréciation de sa contribution. Le professeur Mamadou Koulibaly, président du comité scientifique a dû intervenir pour calmer les esprits quelque peu surchauffés. Bref, le FPI a pris le temps de réfléchir sur lui-même. Une réflexion déclinée en six conférences et ponctuée d’immenses contributions. Elle a pu, de cette manière, reconstituer son image après 10 ans d’exercice du pouvoir d’Etat. Et sait à quoi s’en tenir pour aller de l’avant. Le président Laurent Gbagbo n’a pas boudé son plaisir devant cette initiative pendant le meeting. «L’une des choses que le FPI a réussie dans ce pays et dont je suis particulièrement fier, c’est d’instaurer périodiquement un débat interne et externe pour que les gens nous regardent, nous disent ce qu’ils pensent de nous pour que nous-mêmes, nous fassions nos critiques et nos autocritiques. C’est extraordinaire !», s’est-il réjoui. Loin d’être un simple moment d’auto-flagellation, le FPI a montré à la face de la Côte d’Ivoire l’image d’un parti qui sait se remettre en cause pour partir d’un bon pied pour le bonheur des ivoiriens. Cette démarche du bon sens a échappé, visiblement, au PDCI d’Henri Konan Bédié qui n’a jamais voulu tirer les enseignements de sa chute en décembre 1999. Pourquoi a-t-il été victime du coup d’Etat ? Quel est l’aspect de sa politique qui est à l’origine de ce coup ? Pourquoi sa politique de l’ivoirité a-t-elle été mal perçue ? Comme le répète à l’envie le président du Conseil Economique et Social, Laurent Dona Fologo, le PDCI n’a pas voulu savoir pourquoi le conducteur du train PDCI a échoué dans le décor. Le deuxième enseignement que le FPI, nous donne est son attachement en toute saison, en tout lieu, à la démocratie et aux valeurs qui s’y rattachent. Le FPI a été le moteur qui a mis en branle la lutte pour la victoire des libertés. Avec Laurent Gbagbo en tête, ce parti a contraint les forces de la pensée unique à instaurer dans les faits le multipartisme en Côte d’Ivoire. Ce parti est arrivé au pouvoir en octobre 2000. Il a essuyé des tentatives de coup d’Etat. Il a fait face à un lynchage médiatique de son régime. Il a subi des complots diplomatiques. Il a connu une rébellion et enfin une crise sans précédent. Malgré tout, le FPI a démontré, à travers la fête de la liberté, qu’il demeure attaché à la démocratie, au débat d’idées, à la conquête et à la préservation du pouvoir d’Etat par les élections. Il rejette par conséquent la violence comme mode d’accession au pouvoir d’Etat. D’où l’appel de Laurent Gbagbo au FPI lors du meeting de clôture, à Yopougon, le dimanche 2 mai 2010. «Je vous engage, a-t-il insisté, à vous mobiliser à faire progresser la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, nous sommes les seuls qui pouvons sortir la Côte d’Ivoire de là où la guerre civile a failli la conduire». Il est clair que pour le président Laurent Gbagbo, seule la démocratie, que le FPI est pour l’instant le seul parti à revendiquer, peut apporter la paix et le progrès en Côte d’Ivoire. Cette leçon doit être méditée par le RDR, adepte de la violence et la rébellion armée qui a porté le glaive dans le sein de la mère patrie en septembre 2002. Le troisième enseignement que l’on peut retenir est assurément la leçon politique que le président Gbagbo donne, le temps d’un meeting, à ses amis socialistes ivoiriens. La coalition des partis de gauche (FPI, USD, PIT…) créée en 1990 pour aller à l’assaut du PDCI d’Houphouët-Boigny a vécu. Des leaders de ce mouvement, à l’image de Françis Vangah Wodié contestent jusqu’aujourd’hui, la stratégie de conquête du FPI. A celui-là et à tous les autres, le président Gbagbo a répondu ceci. «Nous avons été aux élections en 1990, et je ne le regrette pas du tout parce que, grâce à cette élection, nous avons eu l’ascendance sur tous les autres partis définitivement», a-t-il martelé. Il a demandé à ses pourfendeurs de faire la différence entre l’idéologie et la politique. La politique est l’art, a-t-il dit, de «poser le pied gauche devant le pied droit et le pied droit devant le pied gauche et ainsi de suite. C’est l’art de savoir marcher». Quant à l’idéologie, a-t-il expliqué, c’est le fait de définir le chemin. Sacré Gbagbo ! Serge Armand Didi sardidi@yahoo.fr
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