Pendant quatre jours, du jeudi 29 avril au dimanche 1er mai, les militants du Front populaire ivoirien (Fpi) se sont retrouvés pour célébrer le 20ème anniversaire de La fête de la liberté. L'évènement institué le 30 avril 1991 par le parti, neuf ans avant son arrivée au pouvoir, était à sa 13è édition. La fête de la liberté reprend ainsi son cours normal après l'édition d'avril 2002. Les enseignements de l'édition 2010 sont nombreux dont voici quelques uns.
La reprise avec la normalité. Le jeudi 29 avril dernier, le porte-parole de la fête, Laurent Akoun, a déclaré : « la fête de la liberté is back, elle ne sera plus interrompue. Car elle est la fête du peuple ivoirien ». Non seulement cette reprise consacre le retour définitif des festivités mais elle est l'un des signes, selon le Fpi, que la paix est devenue une réalité, depuis la signature le 4 mars 2007 de l'Accord politique de Ouagadougou. Mi-mars, au lancement de la fête, le président du parti bleu, Pascal Affi N'Guessan, disait que «la fête de la liberté 2010 vient pour marquer la fin de la crise ivoirienne».
La remise en cause. Les ''frontistes'' ont regardé dans le rétroviseur après dix années de gestion du pouvoir d'Etat. Le faisant, le parti fondé par l'opposant d'alors, Laurent Gbagbo, s'est ouvert aux critiques. Le ''regard extérieur sur la refondation '', thème d'une des ses conférences, a permis au Pr Malick N'Diaye, Sénégalais, de l'inviter à travailler davantage. « La crise politique est-elle une aubaine pour montrer son incompétence ? », a-t-il interrogé, samedi, au Palais de la culture de Treichville. Le Fpi ne doit plus prendre la crise pour prétexte, a-t-il aussi mis en garde. Le Pr Voho Sahi, cadre du parti, lui, concède que « le Fpi est comptable de la crise ». Pour cette raison, faut-il comprendre, il ne devrait pas s'innocenter quand il s'agit de situer les responsabilités dans la survenue de la crise ivoirienne. Avec le même regard critique, le président de la République interpelle ses partisans. « En politique, celui qui marche seul finit par périr », les a-t-il prévenus, dimanche. Il ne dit pas qu'ils doivent davantage mettre la main à la poche ou inviter les concitoyens à leurs tables. Mais le président les exhorte à s'accommoder d'autres intelligences et à les conjuguer avec les leurs. Mise en rapport avec le contexte pré-électoral, l'interpellation dénonce un Fpi en proie à des divergences intestines et qui vit des frictions avec ses voisins de La majorité présidentielle (Lmp). Le n°1 Ivoirien demande au Fpi de tendre la main à tous ceux qui comme Issa Malick Coulibaly, son directeur national de campagne, ne sont pas de cette famille politique et aux noms desquels Géneviève Bro Grebé fait un pari. « Désormais, engage-t-elle ces derniers, nous n'avons tous qu'un seul objectif : gagner les élections ».
Un nouveau départ. « Rien n'est achevé, le combat change de degré et non de nature », dit Affi N'Guessan. Sa philosophie de la liberté est qu'elle a besoin de protection pour s'épanouir. D'où l'appel de M. Affi à ses ''camardes'' à préparer les combats à venir. Les défis de demain qu'il a énoncés dimanche ont pour noms : « une liste électorale propre, la reconstitution des commissions électorales indépendantes locales (Cel), la réunification effective du territoire nationale (désarmement et restauration des caisses de l'Etat) ». Le Fpi dit vouloir améliorer le quotidien des Ivoiriens. Cela impose qu'il remporte le scrutin présidentiel. Les ''frontistes'' l'ont compris, qui s'emploient à actualiser leur politique de la Refondation. Vendredi dernier, Simone Ehivet Gbagbo, 2è vice-présidente chargée de la vie du parti, exposant sur le thème ''Ce que refonder veut dire'', a indiqué que « la Refondation doit porter sur l'ancien à consolider, à moderniser, à actualiser et à intégrer ». Les tenants du pouvoir ont conscience qu'ils doivent impérativement réadapter leur vision de la gestion des affaires d'Etat. Simone Ehivet entrevoit, par exemple, la redynamisation des collectivités locales, par le transfert effectif des compétences. « Une partie des ressources naturelles de chaque région doit être mise à la disposition de ses collectivités locales », préconise-t-elle, à la place de la politique des subventions de l'Etat. La nécessaire cohésion. Selon le Pr Séri Bailly, qui a exposé sur ''La fête de la liberté, histoire d'un concept et pertinence d'une vision '', elle est « un désir de résurrection ». Renaître implique pour le Fpi que ses cadres cessent les guerres de leadership qu'ils se livrent, parfois en public. En tout cas dimanche, à la cérémonie de clôture de la fête, la forte mobilisation des délégations venues des départements de Bloléquin, Séguéla, Grand-Bassam-Bouna et de Gagnoa, ont laissé penser que « la fête autocritique » annoncée par l'universitaire a été sincère.
Bidi Ignace
La reprise avec la normalité. Le jeudi 29 avril dernier, le porte-parole de la fête, Laurent Akoun, a déclaré : « la fête de la liberté is back, elle ne sera plus interrompue. Car elle est la fête du peuple ivoirien ». Non seulement cette reprise consacre le retour définitif des festivités mais elle est l'un des signes, selon le Fpi, que la paix est devenue une réalité, depuis la signature le 4 mars 2007 de l'Accord politique de Ouagadougou. Mi-mars, au lancement de la fête, le président du parti bleu, Pascal Affi N'Guessan, disait que «la fête de la liberté 2010 vient pour marquer la fin de la crise ivoirienne».
La remise en cause. Les ''frontistes'' ont regardé dans le rétroviseur après dix années de gestion du pouvoir d'Etat. Le faisant, le parti fondé par l'opposant d'alors, Laurent Gbagbo, s'est ouvert aux critiques. Le ''regard extérieur sur la refondation '', thème d'une des ses conférences, a permis au Pr Malick N'Diaye, Sénégalais, de l'inviter à travailler davantage. « La crise politique est-elle une aubaine pour montrer son incompétence ? », a-t-il interrogé, samedi, au Palais de la culture de Treichville. Le Fpi ne doit plus prendre la crise pour prétexte, a-t-il aussi mis en garde. Le Pr Voho Sahi, cadre du parti, lui, concède que « le Fpi est comptable de la crise ». Pour cette raison, faut-il comprendre, il ne devrait pas s'innocenter quand il s'agit de situer les responsabilités dans la survenue de la crise ivoirienne. Avec le même regard critique, le président de la République interpelle ses partisans. « En politique, celui qui marche seul finit par périr », les a-t-il prévenus, dimanche. Il ne dit pas qu'ils doivent davantage mettre la main à la poche ou inviter les concitoyens à leurs tables. Mais le président les exhorte à s'accommoder d'autres intelligences et à les conjuguer avec les leurs. Mise en rapport avec le contexte pré-électoral, l'interpellation dénonce un Fpi en proie à des divergences intestines et qui vit des frictions avec ses voisins de La majorité présidentielle (Lmp). Le n°1 Ivoirien demande au Fpi de tendre la main à tous ceux qui comme Issa Malick Coulibaly, son directeur national de campagne, ne sont pas de cette famille politique et aux noms desquels Géneviève Bro Grebé fait un pari. « Désormais, engage-t-elle ces derniers, nous n'avons tous qu'un seul objectif : gagner les élections ».
Un nouveau départ. « Rien n'est achevé, le combat change de degré et non de nature », dit Affi N'Guessan. Sa philosophie de la liberté est qu'elle a besoin de protection pour s'épanouir. D'où l'appel de M. Affi à ses ''camardes'' à préparer les combats à venir. Les défis de demain qu'il a énoncés dimanche ont pour noms : « une liste électorale propre, la reconstitution des commissions électorales indépendantes locales (Cel), la réunification effective du territoire nationale (désarmement et restauration des caisses de l'Etat) ». Le Fpi dit vouloir améliorer le quotidien des Ivoiriens. Cela impose qu'il remporte le scrutin présidentiel. Les ''frontistes'' l'ont compris, qui s'emploient à actualiser leur politique de la Refondation. Vendredi dernier, Simone Ehivet Gbagbo, 2è vice-présidente chargée de la vie du parti, exposant sur le thème ''Ce que refonder veut dire'', a indiqué que « la Refondation doit porter sur l'ancien à consolider, à moderniser, à actualiser et à intégrer ». Les tenants du pouvoir ont conscience qu'ils doivent impérativement réadapter leur vision de la gestion des affaires d'Etat. Simone Ehivet entrevoit, par exemple, la redynamisation des collectivités locales, par le transfert effectif des compétences. « Une partie des ressources naturelles de chaque région doit être mise à la disposition de ses collectivités locales », préconise-t-elle, à la place de la politique des subventions de l'Etat. La nécessaire cohésion. Selon le Pr Séri Bailly, qui a exposé sur ''La fête de la liberté, histoire d'un concept et pertinence d'une vision '', elle est « un désir de résurrection ». Renaître implique pour le Fpi que ses cadres cessent les guerres de leadership qu'ils se livrent, parfois en public. En tout cas dimanche, à la cérémonie de clôture de la fête, la forte mobilisation des délégations venues des départements de Bloléquin, Séguéla, Grand-Bassam-Bouna et de Gagnoa, ont laissé penser que « la fête autocritique » annoncée par l'universitaire a été sincère.
Bidi Ignace